Bon, je me permets de faire ,comme vous surnommez, un "nécropost" pour poursuivre la discution de ce topic, malgré le dernier post qui date de longtemps.
Après le dernier post concernant mon extrait, oui j'ai toujours été en recherche personnelle sur l'écrit d'un projet que j'aimerais publier durant mes années de 20taines, concernant mon vécu avec la maladie de Crohn. Cet été, j'ai eu pas mal d'inspiration, grâce à une mauvaise fréquentation avec une fille, qui m'a plus du tout donné le goût de trouver l'amour. J'ai finalement trouvé le moyen pour décrire d'une façon créative et surréaliste des évènements vécus avec cette maladie.
Voici un extrait qui décrit le passage d'un test du colon:
C’est vraiment une attente sans fin. Ça fait plusieurs heures que je suis sorti d’un sommeil trop long et vide, l’évènement n’est même pas encore commencé. La porte de ma chambre est totalement ouverte et je ne cesse de fixer ce qui est à l’extérieur. Un moment sombre est sur le point d’arriver et je ne sais même pas lorsqu’ils viendront me chercher. Je fixe l’horloge, les temps prévus sont toujours retardés et le cœur ne cesse d’accélérer. Des individus passent tout droit et non, ce ne sont toujours pas ceux qui sont supposés m’amener.
Après un certain moment où le cerveau n’était plus capable de penser à d’autres moments que celui-ci, on arrive enfin à ma chambre. Je regarde à l’entour d’un endroit familier pour une dernière fois avant de partir. C’est l’heure…
Je voyage vers un horizon totalement inconnu et la destination sera fatale. Je tente d’observer ces hommes et ils ne disent rien. Leurs regards sont si ternes et froids comme s’ils étaient en train de me conduire à la toute dernière destination de mon existence. C’est le silence total accompagné des frôlements insupportables et brusques des roues.
Le voyage semble avoir duré à peine quelques secondes, malgré un long parcours. Je ne veux pas rentrer dans la zone stérilisée. Ni maintenant, ni jamais! Si je dois absolument rentrer là-dedans, ils doivent me mettre hors conscience. Pourquoi sont-ils obligés de faire ressentir des quarts d’heure aussi désagréables à tous les patients pour ces tests déroutants?
J’atterrie maintenant dans un endroit inconnu, loin de tout ce que je peux connaître, loin de mon monde. Il n’y a rien de mignon dans les parages. Les couleurs sont si pauvres et horribles. Il n’y a rien d’artistique, c’est l’endroit le plus bouleversant et ennuyant que l’on peut être. Comment peut-on vivre dans cet endroit sinistre et rugueux?
Ça va commencer, ce n’est pas vrai! Pas maintenant! Mon calmant ne fait même pas effet! Je ne cesse de combattre la peur à l’infini. Je ne vois pas grand-chose, c’est l’infrarouge! Des médecins masqués et tous recouverts s’approchent tranquillement. J’en vois un tenir un long fil qui est une caméra et en voyant le diamètre de cette chose la peur ne fait qu’augmenter.
Ils me disent de tourner les fesses! Je ne peux pas, c’est plus fort que moi! Je veux que l’on m’endorme! Je ne veux pas sentir de sensations désagréables, tu m’en as fait trop ressentir!
Je suis présentement une glace dure en forme de rectangle, je tourne et je vois à peine les détails de la pièce ténébreuse. MON VENTRE! Ils doivent arrêter, c’est insupportable! Ils tentent de me parler, je ne les entends pas bien! Leurs voix semblent être masquées par l’obscurité de mon état. Rien de concret ne semble venir à mes oreilles. Ça recommence! MON VENTRE! Il y a quelque chose en moi! Ça me fait mal, très mal, affreusement mal! T’as pas idée à quel point je hais ton existence pour que j’aille à subir cette torture! On te découvrira! Ton identité sera révélée et on trouvera le moyen de se débarrasser de toi.
Je vois de moins en moins de bidules, la lumière est absente, la douleur empire et le cauchemar continue son processus. J’existe de moins en moins, je…
***
- Hmm.. Je vois, la lumière est de retour… L’endroit où je suis est beaucoup plus familier. Oui, dans ma chambre d’hôpital. Que vont-ils m’annoncer. Est-ce qu’ils t’ont vue?
- Oui…Mais ne crois surtout pas qu’ils réussiront à nous séparer. Il n’y a aucun moyen! Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est détruire mes œuvres d’art que tu ne sembles pas du tout aimer.
- On verra bien ma chère…