Et on remonte le topic encore une fois ! Je n'ai toujours pas fini l'histoire action-fanstique que j'ai promis, mais j'ai tout de même achevé un autre récit. Bonne lecture !
LA BOÎTE DE PANDORE
Assommé par toutes les horreurs qu’il avait vues, l’homme s’effondra lentement sur le sol en un cri de terreur. Telle une feuille qui meurt à l’automne, l’impact avec la terre humide de la forêt ne fit aucun bruit, aucun son. Il était seul, tellement seul qu’il allait mourir dans l’oubli. Puis, ce fut le silence dans le petit bois… Mourir, oublier… Quelques instants après, il avait disparu.
C’était un matin d’avril : un de ces matins frisquets qui n’inspirent que l’ennui. Les gens du village allaient et venaient comme à l’habitude : rien n’avait changé. Camille obéissait à la règle, suivant sa petite routine matinale. Tous les jours, au lever du soleil, la jeune femme partait de sa petite chaumière pour se rendre au marché. Là, elle y achèterait un fruit qu’elle dégusterait avec soin en se promenant dans le bois adjacent au village. Toujours seule, Camille prenait un certain plaisir à admirer toute la resplendissante beauté de la nature. Reniflant l’air pur, elle marchait ainsi pendant des heures jusqu’à ce qu’elle décide de sortir de son rêve en rentrant chez elle.
Il était environ huit heures quand elle commença à rebrousser chemin. Mais quand elle se retourna, elle entendit un petit gémissement. On aurait dit une petite fille. Camille, intéressée à faire une bonne action, décida de chercher. Plus elle cherchait, plus le gémissement devenait présent. Camille s’empressa aussitôt de rechercher avec plus d’ardeur. Ses efforts portèrent fruit quand elle vit une toute petite fille en robe bleue assise directement sur le sol de la forêt. Elle lui tournait le dos, gémissant comme si elle utilisait toutes les forces de ses petites mains.
Quelques secondes plus tard, la charmante petite fille cessa soudainement de gémir. D’un geste léger, elle se retourna lentement. Camille lui sourit et s’approcha lentement d’elle. La petite fille lui dit alors : «Je n’arrive pas à verrouiller ma boîte, pouvez-vous m’aider ?
- Mais qu’est-ce qu’il y a dans cette petite boîte ? répondit Camille.
- Rien. Pouvez-vous m’aider à la fermer ?
- Et pourquoi veux-tu faire cela ? renchérit Camille, débordante de curiosité.
- Parce que. Pouvez-vous m’aider à la fermer ?
- Bon, d’accord. Je vais essayer de t’aider, puisque tu insistes…»
Alors, Camille s’approcha de la boîte… Comme si la jeune fille avait deviné ses intentions, elle lui dit : «Je ne veux pas que vous l’ouvriez, je veux que vous la fermiez.» Camille s’arrêta net, son cœur battant un peu plus vite. «Je ne veux que t’aider, petite, répondit Camille». D’un petit geste, la jeune fille lui tendit la vieille boîte. Elle tenta de la verrouiller, sans succès. Elle essaya une seconde fois : rien à faire. «Je n’y arrive pas, désolé. Il se fait tard, nous devrions toutes les deux rentrer chez soi.
- Non, reste. Je n’ai pas de maison, pas de famille. Si tu pars, je serai seule dans la forêt »
Camille accepta la proposition. «Qui a-t-il de mal à dormir un soir en forêt ? Eh puis, cette jeune fille fait tellement peine à voir !» Elle rendit la boîte à sa propriétaire et rassembla le nécessaire pour la nuit. Elle fit un feu et prépara deux matelas de branchage pour dormir plus confortablement. Quelques heures plus tard, l’endroit était déjà moins repoussant. Pendant tout ce temps, la petite fille avait à peine bougé d’un poil. Elle restait toujours assise par terre, à fixer un point vide dans l’air, comme si elle était ailleurs.
Enfin, Camille s’endormit, se laissant bercer par la musique enivrante de la forêt de nuit. En songe, elle vit son père et sa mère qui la saluaient tristement, comme s’ils disaient adieu. Camille revint assez rapidement à la réalité lorsque la petite fille laissa échapper un cri de mort de sa petite bouche. Camille se réveilla en sursaut, essayant de s’accrocher à la vraie réalité. La petite fille prit la boîte d’un coup de patte et d’un autre cloua Camille sur son semblant de lit. Elle la fixa d’un regard absent puisqu’elle n’avait plus d’oeil dans ses orbites oculaires. Terrassée par la frayeur, Camille paniquait et essayait de se défaire de l’emprise démoniaque de la jeune fille. La charmante jeune fille dit d’une voix macabre : «Ouvre ma boîte !» Camille, comme envoûtée, exécuta l’ordre de la petite fille. Elle se fit alors aspirer dans un tourbillon de malheur jusqu’à ce qu’elle en perde conscience. Sans aucun bruit, sans aucun son, elle s’effondra sur le sol humide de la forêt endormie.
Tout à coup, elle se réveilla en sueurs, respirant de plus belle. Elle était dans un endroit inconnu. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’est qu’elle ne voyait rien, absolument rien. Elle était peaufinée dans un endroit à peine assez grand pour son corps. Puis, elle se rendit à l’évidence, elle était dans son lit… son lit de mort : sa tombe.