[Couet]

Voici ma contribution au concours. C'est plutôt court et c'est voulu, pour appuyer sur le côté éphémère d'un petit flocon de neige.
J'espère que vous apprécierez la lecture


J’ouvre les yeux et regarde autour de moi. Mes collègues font de même et ensemble, nous pensons :
« Allez les gars ! On est repartis comme l’année dernière ! Youhouuu ! »
Quelque part ; c’est un but plutôt modeste, mais nous sommes tous désireux de mener à bien notre tâche : Ce pour quoi nous avons été créés.

L’air est frais. Pas froid, ni doux, juste la température optimale pour moi. Enfin nous. Je me sens léger, je ne ressens rien et tout à la fois. Je me laisse porter au vent tout en glissant doucement vers le bas.
Il semble que le vent joue avec moi, je descends, remonte, suis porté tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Ce jeu m’amuse, j’aime. Je suis plus léger qu’une plume alors le vent joue et je joue avec. Mes branches cristallines sont une petite prise au vent suffisante pour que le mouvement soit léger mais perceptible.

Mes collègues s’amusent tout autant que moi. Je le ressens. C’est comme si nous formions une seule entité. Nous ressentons tous la même chose au même instant. Le vent nous pousse les uns contre les autres, mais nous faisons en sorte de nous éviter, par jeu ou par défi.
Parfois deux d’entre nous s’entrechoquent et c’est une vraie pluie de paillettes qui les remplace. Évidemment, ces paillettes sont beaucoup plus légères que nous, alors les minuscules cristaux se précipitent vers le sol 10 fois plus vite que nous.
Mais tout cela nous amuse, la perte de collègues ne nous est pas triste puisque nous sommes éphémères.

Nous continuons tous notre chemin vers le sol.
J’entrevois au loin en bas des lumières colorées, des toits et des cheminées que recouvrent une étendue blanche.
J’observe un peu partout. En bas, tout s’agite. Plus j’approche du sol, plus je distingue ce qui se passe en bas.
Notre venue annonce les festivités pour les humains. Et c’est couverts de duvets et de laine que les petits hommes sortent leurs luges ou simplement nous attendent pour manifester leur esprit créatif ou combatif.
Que l’on devienne bonhomme ou boule de bataille, peu importe, la joie apportée sera la même. Rien ne nous contente plus, après tout, nous ne sommes que de simples cristaux, éprouver de la joie est déjà un cadeau en soi.

J’amorce en douceur ma chute vers le sol. Juste en-dessous de moi, se trouve une cheminée… Non ! Pourquoi devrais-je me consumer dans un conduit tout chaud. Je ne veux pas finir en vulgaire goutte. Quelle déception…

Et comme si un petit ange des flocons m’avait entendu, une bourrasque vient me pousser brusquement alors que j’allais m’engouffrer dans cette fournière. Je virevolte, remonte dans le ciel et je repars pour un tout petit voyage dans les airs. Le vent me pousse suffisamment et s’arrête juste au bon endroit.
Je sais où je vais me poser et intérieurement, si un petit et humble cristal le peut, je m’imagine sourire. Tout doucement, je me pose sur l’extrémité d’un nez fait de carotte.

[Antevre]

Le concours étant annulé, je vais poster directement ici^^ J'ai mis du temps à la lire, mais j'y tenais, doc voilà

Alors j'ai vraiment beaucoup aimé, c'est joli, simple et poétique, sans prétention. On finit par se sentir proche de ce simple petit flocon qui poursuit sa vie éphémère, ciel vers la terre. Vraiment chouette. J'aimerais bien commenter plus, mais à vrai dire je ne vois pas quoi dire d'autre, le style est maitrisé, certains passages sont bien sûr plus forts que d'autres mais c'est normal, c'est heureux même, ça donne du relief à l'histoire. La seule petite chose qui a accroché mon oeil, et encore c'est pas forcément un mal, c'est "je ne ressens rien et tout à la fois". Perso j'aurais fait le contraire, "Je ressens tout et rien à la fois", je trouve ça plus harmonieux, et puis dans ta phrase cela voudrait dire que la négation concerne tout le groupe complément direct, et donc le "tout" aussi, et "je ne ressens tout", à mon avis c'est pas ce que tu voulais dire mais bon, c'est plus du chipotage qu'autre chose, je le reconnais

[Supersigo]

Je croyais avoir déjà commenté ce texte, mais on dirait que ce n'est pas le cas.
En fait, il n'y a pas grand-chose à dire, hormis peut-être que j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Si l'on exclut l'unique point qu'a relevé Antevre, je n'ai rien à ajouter.
Mais quel pavé j'ai écrit ! *sbaf*

[Couet]

et puis dans ta phrase cela voudrait dire que la négation concerne tout le groupe complément direct, et donc le "tout" aussi, et "je ne ressens tout",

Étant une vraie quiche en règles de grammaire (oui ça peut étonner, mais c'est comme ça ) tu as probablement raison, mais je me suis justement fait la réflexion inverse. Je me souviens avoir hésité à mettre "rien" ou "tout" en premier
Je me suis dit que "Je ressens [tout et] rien" faisait moche

[Antevre]

Arf ok^^ Chacun sa façon de sentir les choses j'imagine Mais c'est vraiment mineur, et je ne suis même pas sûr que ça soit vraiment incorrect, c'est juste que ça m'a accroché l'oeil directement