[Concours]Le Héros du Temps et la fête de Noël

Démarré par Antevre, 12 Décembre 2009 à 17:55

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12 Décembre 2009 à 17:55 Dernière édition: 24 Décembre 2009 à 14:56 par Antevre
Bonjour bonjour! Voici ma petite contribution au concours de Noël. Assez court, le texte ne fait que 1021 mots, mais je crois qu'il n'est pas mauvais. Bon, je sais, le titre est pourri, mais on s'en fiche un peu, non ;)? Si j'ai un peu de temps, je le perfectionnerai un peu ;)

Le Héros du Temps et la fête de Noël

La nuit était tombée sur le royaume d'Hyrule. Couvert de neige, il s'étendait à perte de vue, rendu totalement uniforme par celle-ci. Ses habitants, oppressés par la température, ne sentaient plus leurs membres. Tout déplacement était pénible, mais une certaine ambiance régnait parmi les badauds, oubliant un temps leurs douleurs aux pieds pour se consacrer à la féérie du ballet aérien des flocons dans le ciel. Link, le héros du temps, détenteur de la Triforce du courage, incarnation sur terre de la volonté des déesses, fierté des habitants d'Hyrule et plus grand défenseur des peuples opprimés, se battait. Oui, en cette nuit de Noël, quelques heures à peine avant l'heure fatidique que tous dans tous les mondes connus attendaient avec ferveur et impatience, il croisait le fer. Encerclé d'octoroks, son épée fendait les airs, coupant là, une patte, là une trompe, fendant les corps en deux, imprimant sur la plaine immaculée des arabesques écarlates. Il voyait la terreur dans les yeux de ces créatures, il sentait leur désir de s'enfuir à toutes jambes pour se terrer dans un trou profond et sombrer dans un oubli salvateur, mais ils savaient qu'ils ne feraient pas trois pas qu'ils seraient embrochés sur l'épée magique du plus puissant bretteur que le royaume ait jamais possédé. Alors ils se battaient également, pour assurer un avenir à leur espèce, sachant confusément qu'aucun salut ne leur serait jamais accordé. Mais pourquoi le Héros éternel se livrait-il à un tel acte de barbarie ? Il savait pourtant pertinemment que, ayant banni une fois encore le terrible Ganondorf du monde des vivants, ces créatures, à présent pacifiques, ne présentaient plus aucun danger pour quiconque. Mais là n'était pas le problème.

Si on y réfléchit, qu'est en réalité le détenteur du Courage, si ce n'est une arme dans les mains des Déesses immortelles ? Sa seule raison d'être, c'est le combat. Quand Ganondorf fut banni, désœuvré, Link tenta de mener une vie normale. Mais toujours, au moindre bruit, sa main retournait à Excalibur, battant son flanc et faisant résonner son chant enivrant dans son esprit. Elle lui faisait miroiter son passé glorieux, et celui de tous les Link depuis la nuit des temps. Des images défilaient dans sa tête, les réincarnations de Ganondorf, Vaati le terrible sorcier, Bellum, ennemi du Roi des mers, et chacun des monstres qu'il avait jamais combattu, dans cette vie ou dans une autre. Il était fait pour ça. Aussi plaqua-t-il tout ce qu'il connaissait pour s'enfoncer dans les sombres méandres de terres sauvages, qui étaient également ceux de son esprit. N'ayant plus de but précis, il erra ça et là, posant des bombes, bandant son arc, tuant des créatures désormais inoffensives : primates et oiseaux, peuples humanoïdes tels les molblins, des créatures marines, des bandits, ou simplement tout humain armé qu'il croisa, Excalibur demandait toujours plus, le sang l'appelait, et elle transmettait cet appel à son maître devenu esclave de la Mort. Il n'était plus que violence, et semblait n'avoir jamais rien été d'autre.

Sur la blanche plaine d'Hyrule, quelques heures avant Noël, les octoroks étaient devenus les victimes de cette machine à tuer. Bientôt, ils ne furent plus qu'un ou deux, très peu avaient réussi à s'échapper, les autres étant paralysés par le terrifiant éclat qui illuminait les yeux de Link. Au fil de ses pérégrinations dans les recoins les plus sombres de la plaine d'Hyrule, il avait découvert de terribles artefacts qui n'auraient jamais dû être à sa portée. Il devenait peu à peu le monstre qu'il combattait depuis toujours par essence, les pouvoirs qui étaient désormais les siens le rendaient à même de s'attaquer à la citadelle d'Hyrule, et aux peuples principaux de ce monde. Gorons, zoras, hyliens, et tous les autres, chacun connaitrait un sort funeste. Et quand il aurait fini avec cet univers, il s'attaquerait à une dimension parallèle, puis une autre, et une autre encore... Après tout, n'en avait-il pas le pouvoir ?

Seul au milieu de la plaine d'Hyrule, revêtue des couleurs de l'hiver, barbouillé de sang et reflétant tout ce qu'il y avait de plus vil en chacun de nous, à quelques heures à peine de la fête de la paix, du pardon et du partage, Link, le Héros du Temps, s'apprêtait à invoquer des légions démoniaques pour ensevelir le monde sous un voile de ténèbres et d'oubli.

Une comète fendit l'immensité noire du ciel. A quelques pas, les buissons bruissèrent, et un vent purificateur se leva. Des taillis proches sortit une longue silhouette droite et lumineuse. Quand elle s'approcha, Link reconnut... la princesse Zelda. Elle avança vers lui, son regard fixé dans le sien, semblant mettre au défi les ténèbres de son cœur de sortir au grand jour. Link n'essaya même pas de l'empêcher d'approcher. Quand elle le toucha, il réapparut tel qu'il était en réalité, le jeune homme vêtu de vert qui voyage à travers le monde et qui ne reste nulle part. La lumière de la princesse s'amplifia, et Link se renversa en arrière, les yeux révulsés. L'épée Excalibur jaillit de son fourreau, sembla résister puis s'envola pour aller se figer dans un rocher, qui fut recouvert du sceau des Déesses, attendant à nouveau son heure. Tous les objets que Link avaient réuni au fil du temps regagnèrent leur place, pour n'en sortir qu'à l'approche d'un nouveau malheur. Puis la lumière qui englobait la princesse s'estompa peu à eu, et Link sembla s'éveiller d'un profond sommeil. Il tomba à terre, mais Zelda le retint. Heureusement pour tous, les Déesses avaient muni l'arme d'un cran de sécurité, qui protégeait le monde d'un destin funeste. Link regarda la princesse :

« Je suis désolé. J'ai commis un grand mal... Je mérite de disparaître. » Son visage était couvert des larmes du repentir. »

La princesse essuya son visage :
« Tant que je serai là, aucun être ne mettra fin à ses jours le soir de Noël. Viens, maintenant, la Citadelle résonne des pas de chacun. Les étals sont dressés, et le sapin domine la Grand-Place. Dans peu de temps, l'on va entonner les cantiques. Tu ne voudrais quand même pas manquer ça ? »

Zelda aida un homme nouveau à se lever. S'enfonçant dans la solitude glacée de la plaine d'Hyrule, deux silhouettes enlacées faisaient route vers le bonheur.



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