PS : à quand la suite?!
Maintenant.

Chapitre 7
Cauchemar
Plaine d’Hyrule, près de la chaumièreWolf et Sébastien marchaient en silence, méfiants l’un de l’autre. Sébastien n’était pourtant pas une menace, loin de là, sa magie étant neutralisée, sa force n’égalant pas celle du hors-la loi, il ne pouvait pas faire grand-chose. À part peut-être jouir de sa grande gueule en espérant qu’il puisse ainsi éluder l’attention de Wolf et prendre ses jambes à son cou. Mais déjà, l’espoir était mince. Il essaya à nouveau tout de même.
« Heh champion, tu m’as neutralisé et c’est super, je t’applaudis. C’est impressionnant, vraiment. Mais maintenant, à quoi je te sers si tu ne peux pas te servir de moi comme chauffeur? »
-Tes pouvoirs vont revenir éventuellement, mais entre temps, j’aurai atteint un certain avantage sur toi. Un avantage psychologique on pourrait dire.
-Je n’ai pas peur de toi Wolf, désolé de blesser ton petit complexe de supériorité, mais je ne peux pas craindre quelqu’un que je ne respecte pas.
Il sourit, et le sourire glaça Sébastien. Il ne pouvait pas l’admettre à ce voleur de bas étage, mais il craignait réellement car, en-dedans, il connaissait déjà la nature de cet avantage.
-Comment elle va ta copine Lucia?
Chaumière sur la plaineConfusion, incompréhension, peur; tant d’émotions qui se bousculaient dans le subconscient du garçon. Pas d’Émacial, pas d’armes et pas de maison. En fait oui, une maison, mais pas celle qu’il avait à peine quitté, on ne sait comment. Les mûrs étaient sales, les meubles renversés, la charpente usée et les poutres craquantes étaient des indices palpables d’une détérioration avancée du bâtiment. Celle-ci faisait contraste avec la propreté, la netteté de la présente installation. Mais alors, s’il n’était visiblement pas (et encore il n’en était pas sûr) revenue au précédent bâtiment, où était-il? Il fit vite fie de ses interrogations pour se consacrer à la résolution d’un problème plus urgent : trouver son grand malade.
À nouveau, il s’apprêta à visiter la chaumière mais se rendit vite compte que l’exercice était impossible. Toutes les portes étaient verrouillées. La peur l’envahit et elle se concrétisa un peu plus quand il dut se rendre à l’évidence que les fenêtres et la porte donnant sur l’extérieur étaient, elles aussi, verrouillées. Ne tenant pas à rester plus longtemps, il brandit une chaise laissée à l’abandon dans un coin et, d’un coup sec, défonça les carreaux d’une fenêtre. Ceux-ci volèrent en éclat et Cyrius cria victoire.
Pourtant cette joie fut de courte durée car, la chaise déposée, il releva la tête vers la fenêtre et vit qu’elle était à nouveau entière et intacte. Il recommença à nouveau, encore et encore, mais le résultat fut le même à chaque reprise. Prisonnier, il tournait en rond dans une étrange cage. Des pas résonnèrent à l’étage.
Plaine d’Hyrule, devant la chaumièreDepuis déjà quelques minutes, Wolf buchait comme un forcené sur la porte de la maintenant tristement connu maison. Personne ne répondait le verrou était baissé. Se rendant à l’évidence qu’il devrait utiliser la force, il saisit un gros rocher. Amusé, Sébastien demanda :
« Alors Wolf, qu’as-tu l’intention de faire avec ce rocher? »
-D’après toi, j’ai besoin d’une planque pour la nuit et, puisque que je n’ai aucune confiance en ta fidélité, je préfère aussi bien t’enfermer pour la nuit dans une petite pièce sombre sans issue tout en sachant que la drogue que tu as absorbé fera toujours effet.
-Ça ne marchera pas.
Wolf s’élança sans faire attention à son captif et, comme s’y attendait Sébastien, il fut repoussé par une onde de force magique aussitôt que son bélier improvisé percuta la porte. Contrairement à Cyrius, Wolf n’était pas dupe et il devina vite qu’une autre tentative sera tout aussi futile que la précédente. Il fit plutôt rejaillir sa frustration sur Sébastien qui levé de terre par la poigne de Wolf ne pu s’empêcher de rire.
« C’est toi qui a fait ça Sébastien », cria presque le forcené, enragé.
-C’est pas ma faute si tu utilises des drogues de mauvaise qualité.
Wolf redéposa Sébastien et, un rictus aux lèvres compris le stratagème de son partenaire d’infortune.
« Tu sais, t’aurais pu t’échapper tout à l’heure quand j’avais ce boulet dans les mains, et pourtant tu n’as qu’ouvert ta gueule pour me narguer. »
Sébastien ne pu réprimer un frisson, toute tentative de nier serait veine et ça il s’en doutait bien.
« Il y a quelqu’un que tu veux protéger qui se trouve là-dedans n’est-ce pas et, sans créer ce champ de force toi-même, tu souhaite tout de même que je ne puisse pas l’outrepasser. Et, si une telle chose se produit, tu espères pouvoir m’empêcher de faire du mal à monsieur ou madame x en restant sagement ici n’est-ce pas. »
Sébastien baissa la tête.
Chaumière sur la plaineCyrius ne rêvait pas, il avait bel et bien entendu des pas à l’étage, des pas lourds et menaçants. Cette fois-ci, il n’était pas armé, mais il n’était pas vaincu. Saisissant une chaise, replaçant son bandeau, il se prépara au pire. Quand l’ennemi potentiel se présenta, il soupira; ce n’était que son hôte. Son hôte…qui avait une hache en main. Si négocier n’était pas son premier réflexe, ça ne le deviendrais sûrement pas dans des conditions pareilles. Il sprinta droit devant, pas on ne sait quel mauvais tour, le barbu se trouvait déjà devant lui, près à le trancher en deux. C’est ce qu’il fit, ou du moins tenta de faire, en une fraction de seconde Cyrius s’était déjà projeté d’un bond plus loin, évitant du même coup l’attaque sournoise. Le jeu se poursuivit encore quelques instants, frappe et évite et ainsi va jusqu’à ce que Cyrius, dans un coin et à bout d’options s’en prit à son assaillant. Lui assenant un bon coup de pied dans les côtes, l’homme ne broncha, malgré le fracas évident qu’avait provoqué le coup de Cyrius sur celles-ci. Cyrius resta incrédule, tant et tellement qu’il ne pu qu’éviter de justesse un autre coup de hache qui, cette fois-ci toucha une table renversée. Cyrius, saisissant l’occasion agrippa l’une des pattes du meuble sectionné horizontalement par le coup et, la découvrant coupante, la brandit alors que son adversaire fondait sur lui à nouveau. Étirant ses bras à l’extrême et tendit le bout tranchant de l’arme de fortune vers le haut, il ferma les yeux, croyant la mort proche.
Il les rouvrit, surpris de ne rien sentir. Devant lui se trouvait l’hideux poursuivant, empalé comme un vulgaire fruit sur une brochette. La patte avait fait l’affaire, mais il ne tenait pas à tester sa résilience face à une seconde attaque. Résigné, il fonça vers la seule porte qu’il n’avait pas tenté d’ouvrir, la porte du sous-sol. Derrière l’invincible assaillant avait déjà retiré l’arme de fortune et brandissait à nouveau sa hache.
Village Kokiri, bosquet de l’arbre MojoLucia ne savait pas ce qui l’emmenait à visiter l’arbre Mojo. Après tout, n’était-il pas plutôt un ami de Sébastien. Elle ne le connaissait que de vue et de réputation et avait toujours sentit un sentiment neutre face à lui, pas indifférent mais neutre. Et pourtant la voilà qui descendait le petit sentier vers le bosquet plongé dans une pénombre apaisante. Plus loin, elle pouvait apercevoir les points lumineux qui virevoltaient tout autour du vieux tronc. Elle s’assit sur une petite dénivellation et, comme Sébastien lui avait montré, attendit patiemment que son interlocuteur se réveil de son songe. Un frémissement se fit sentir dans toute la forêt et, sachant déjà ce qui allait se produire, elle tendit l’oreille.
« Bonjour jeune hyrulienne. »
-Salutation hum…monsieur.
Un rire résonna et perdura quelque temps avant de s’évanouir lentement. Lucia qui avait perdu toute confiance espéra ne pas avoir commis de bourde.
« Je crois n’avoir jamais été appelé de cette façon. Vous savez petite, ce doit être la première fois que je vous ai seule devant moi, mais je transgresse, que me vaut cette visite? »
-Je cherche l’un de mes compagnons.
-Ah oui, lequel?
L’arbre Mojo n’attendit pas de réponse, sachant déjà qui elle cherchait en particulier. Toujours Sébastien et pourtant, lui, ne le remarquait pas. Mais bon, quelle différence?
« Peu importe, ils sont tous plus près l’un de l’autre qu’ils ne le croient. Cherchez une maison sur la plaine, comme un furoncle sur une peau imberbe, elle se profilera devant vous et vous la reconnaîtrez avec aisance. »
Esquissant un merci, elle se leva d’un bond et se prépara à rejoindre la plaine. Elle sentit tout de même la nécessité de glisser un mot au vénérable sage sur un nouveau développement le concernant.
« Amélia sait en passant, elle sait tout à présent. »
L’arbre Mojo fit mine d’être satisfait, ne disant rien, mais soupira une fois Lucia parti. Dans la forêt, on entendit un murmure :
« Vraiment? »
Chaumière sur la plaineSi l’horloge biologique de Cyrius avait dicté celle de mère nature, déjà trois années auraient passées. Et pourtant, celle-ci étant maîtresse, seule trois courtes secondes s’étaient écoulées. Ceci pour dire que notre petit héros voyait milles et une éternité défiler alors qu’il faisait les cent pas. Il n’y avait plus d’issue et, s’il espérait plus que tout au monde que son poursuivant est connu la fatalité, il savait bien qu’il n’en était pas cas. Un bruit résonna plus haut à l’étage. Des pas bien sûr, de qui, ça il s’en doutait. Lentement, il monta vers la porte, lentement et suant de peur. Collant l’oreille sur la porte, il entendit un silence de mort. Sans avertir, un bruit résonna de l’autre côté de la porte et il n’eut à peine le temps de se tasser que déjà la hache de l’homme défonçait la porte. Courant plus bas, il entrevit l’homme passer la tête par la porte, une fois puis deux, se frayant toujours un chemin avec le tranchant de son arme. Trop apeuré, il se retourna pour ne pas fixer la porte. Son souffle s’arrêta, à nouveau le coffre brillait, à nouveau une respiration se faisait entendre. Mais cette fois-ci, il pouvait percevoir un murmure aussi, un murmure qui demandait assistance. Se levant, croyant qu’il ne pouvait plus rien y faire de toute façon, il écouta et sursauta, des mots cette fois étaient audible. Il tenta de crocheter le verrou, mais il n’y avait rien à faire. Le murmure se fit insistant, puis frustré et l’esprit quelconque décida de prendre les choses en main. Sans avertissement, le verrou sauta, le coffre tressaillit et s’ouvrit dans un lourd craquement. Une lumière intense en jaillit.
Plaine d’Hyrule, devant la chaumièreWolf se tournait les pousses depuis déjà un bon moment, ne sachant plus trop quoi faire. La maison était impénétrable, point à la ligne. Sébastien lui s’amusait bien aux dépends de son détracteur, mais son humour cachait une peur que, d’une façon ou d’une autre, il ne pourrait protéger Cyrius et Émacial. Il tenta la ligne et, à nouveau, s’adonna à sa diversion favorite du jour.
« Heh Wolf, tu sais ce qui pourrait t’aider en ce moment? Un magicien, pas con hein! »
-Eh bien c’est pas de chance, répondit Wolf du tac au tac.
-On fait notre propre chance.
Et bang! Wolf, déjà à vif, ne pu retenir ses ardeurs. Fonçant vers Sébastien, poing levé, il visa la tête. Mais alors qu’il allait faire contact, il se figea d’un trait; Sébastien fit de même. La porte avait volé en éclat, laissant s’échapper une gigantesque explosion de lumière.
Tout deux stupéfaits, ni l’un ni l’autre n’osa bouger mais, l’hésitation passée, Sébastien entra d’un trait, entraînant Wolf à sa poursuite. Dans l’urgence de la situation, le magicien ne vit même pas autour de lui les débris, la destruction, un homme, visage défoncé, qui criait alors qu’il disparaissait de la vue de tous. Il ne voyait rien, il ne pensait qu’à rejoindre son protégé. Privé de son flair et de ses intuitions occultes, il ne fut tout de même pas privé de chance car, comme une mouche, c’est vers la lumière qu’il fut d’abord attiré. Au bas de l’escalier, derrière la porte et entouré de lumière, il vit Cyrius, fixant un coffre avec frayeur et surprise. Alors que Wolf pénétrait à son tour dans cette chambre horrifique, un nouvel éclair aveuglent claqua, engouffrant à nouveau la pièce dans une lumière aveuglante, engouffrant Sébastien, Cyrius et Wolf dans un cocon éblouissant.
Plaine d’HyruleCyrius ouvrit les yeux, clignant des paupières, sas vue s’améliora et il pu placer des repères. Il était couché, du gazon sous lui et devant lui, un homme avançait; un homme grand, au pas lourd sous le poids d’une chose qu’il serrait contre son cœur. Cette chose prit forme humaine, cette chose, alors que la vue de Cyrius se rétablissait, devint Amélia. Si Cyrius ne faisait pas le lien, Sébastien lui comprenait tout. C’est pourquoi il la balançait lentement en fredonnant un petit air, un air doux pour la calmer. Elle semblait s’apaiser et pourtant, parfois, elle se réveillait brusquement, criait puis, s’affaissant d’un coup, se remettait à grelotter. Il n’osait pas s’arrêter, il la sera fort contre sa poitrine, comme pour l’empêcher de se transformer en statue de glace et la garder près de lui. Elle ne marmonnait plus, elle était inconsciente mais cette fois, Sébastien contre elle, elle n’avait plus peur d’être seul parmi tant d’autre.
Cyrius se releva, épuisé, il suivit Sébastien docilement comme un chien, perdu lui-même dans la vaste étendue de gazon. Émacial avait disparue, mais il ne posa pas de question, sachant qu’en sauvant deux de ses protégés, Sébastien devait en laissé un troisième en arrière. Au loin la lune était encore haute dans le ciel et, alors qu’elle éclairait de ses rayons laiteux la plaine, Sébastien sentit quelqu’un lui toucher la cheville. C’était Wolf, toujours aveuglé.
« S’il te plaît, aide-moi, tu es magicien après tout murmura Wolf, pathétique. »
-Eh bien c’est pas de chance, cracha Sébastien.
Au loin alors que lentement Sébastien s’éloignait, on pouvait entendre Wolf se plaindre, gémissant entre deux souffles : « On fait notre propre chance Sébastien! »
Village KokiriIl ne savait pas comment, par quel jeu du sort, mais il avait rejoins sa hutte. Ceci ne le réjouissait guère pourtant, maladivement, il fumait sa pipe kokiri, sapant toutes ses réserves de tabac sans trop s’en rendre compte. Devant lui se trouvait Cyrius qui, revenue à lui-même, attendait des remontrances, des cris ou même des coups. Après tout, tout ce qui était arrivé à Émacial était de sa faute, déjà il se voyait contraint de partir, trop empreint de remords pour croire qu’on le laisserait rester, ou même qu’on lui reparlerait un jour. Mais Sébastien s’obstinait au silence, ne disant toujours rien, se complaisant dans son mutisme. Mais, à un certain moment, peut-être à bout de tabac, il leva les yeux vers Cyrius et le regarda fixement. Ces yeux étaient rouges mais vides.
« Le coffre dont tu m’as parlé Cyrius, tu as compris ce qu’il y avait dedans n’est-ce pas. »
La gorge trop sèche pour parler, Cyrius fit oui de la tête.
« Amélia, trop faible pour survivre dans de pareilles conditions, à dût se réfugier inconsciemment dans une prison qu’elle a elle-même créer dans un état comateux. Ce coffre, cette maison et le gardien dont tu m’as parlé sont des fruits de ses rêves, cauchemars plus précisément, dont elle a puisé l’inspiration pour sa forteresse si tu veux. Elle n’a même pas vu que quelqu’un avait pénétré son subconscient devenu matériel et c’est pourquoi elle n’a même pas ton intrusion et ce qu’elle te faisait subir. »
Cyrius voulu l’interrompre, obsédé par le sort d’Émacial mais, obstiné, sachant déjà ce que le garçon allait lui poser, Sébastien continua.
« Tu m’as aussi raconté ton aventure avec Émacial. Pour ce qui le concerne, je verrai avec Amélia quand elle se réveillera, elle doit savoir où il est. Il n’y a plus rien à faire pour le moment. »
-Mais, il doit bien y avoir quelque chose à faire, demanda Cyrius, désespéré.
Sébastien baissa la tête. Cyrius comprit et quitta la pièce centrale pour se réfugier dans sa chambre.
Plaine d’Hyrule
Lucia en avait marre, le soleil se levait à l’horizon et une nuit qu’elle avait consacré en entier à chercher Sébastien et les autres s’était clôt en un échec cuisant. Elle revenait à présent vers le village, silencieuse et aigrie par la fatigue. Devant elle un homme marchait à tâtons, dos courbé, appuyé sur un bout de bois. Elle s’en approcha, voulant lui demander s’il avait vu quoique ce soi lors de son périple.
« Monsieur, désolé de vous déranger mais je cherche un homme, grand, magicien, probablement bien habillé et beau parleur. Il était peut-être accompagné d’une fillette et deux garçons? Ou plutôt d’un jeune homme et d’un garçon, probablement tous armés. »
L’homme leva son capuchon, relevant un visage creux orné de yeux blancs.
« Jeune femme, je ne peux pas voir grand-chose depuis longtemps vous savez. »
Lucia, bredouillant une excuse maladroite à l’aveugle, s’inquiéta de lui.
« Et où allez-vous monsieur? Avez-vous besoin d’aide? »
« Que c’est gentil mademoiselle mais non, tout va bien. Mais si ça vous intéresse, je me dirige vers le bourg hylien, j’ai de vieilles connaissances à aller rencontrer. Vous savez, l’un d’eux est le gardien de la plus grande prison du bourg d’Hyrule, un bon bougre. »
-J’en suis certaine, et bien, bonne chance alors.
Lucia partit de son côté, laissant l’homme à ses affaires et à ses plans de vengeance.