Bonjour tous et toutes, on ne pouras pas dire que j'ai chaumé. Voici donc le premier chapitre de la deuxième partie du Premier Héros qui, je l'espère, vous procuera autant de plaisir à lire que j'ai eu à écrire (ou du moins que vous posterez une critique constructive ce qui serait encore mieu. Mais je transgresse, voici.
Chapitre 1
Les temps changent, mais pas tant que ça
Village kokiri, Hutte de SébastienMinutieux, Sébastien occultait sa patiente. Il n'était évidement pas médecin mais, pour sa petite fleure, il voulait bien envisager un rôle curateur. La faisant se retourner sur elle même, observant son pouls et ses yeux, il attendait que surgisse le syndrome qui aurait justifié le caractère urgent de sa protégée. Elle lui avait sommé de l'occulter de cette façon prétextant un grand mal, une grande misère et pourtant, il ne voyait rien qui pourrait justifier tel panique. Elle s'entêtait cependant à lui dire que problème il y avait.
-Ok Amélia lève toi ma grande.
Elle sembla tressaillir en entendant ce petit surnom pourtant inoffensif et affectueux. Suivant les directives de son mentor, elle se plaça tête contre mûr droite comme un piquet alors que Sébastien voyait des pieds à la tête pour finalement poser son verdict. Soupirant, il présenta la chaise bois à sa patiente.
-Alors, c'est quoi?
-Rien d'anormal, pleine d'énergie, jolie, une jeune fille tout en santé.
-Non la mesure bêta.
-Oh, eh bien si tu y tiens. Euh, pas mal, un peu grande pour ton âge.
-Un peu! Sébas, j'ai une tête de plus que tout les kokiris du village, je suis une géante pour eux. Hier Mido a voulu me faire un câlin et j'ai failli l'étouffer avec mes bras!
-Il vient de revenir de l'écorce de l'arbre Mojo après tout, il est un peu faible c'est tout.
-Sébastien pourquoi je suis différente?
-Parce que tu es unique, tu voudrais être sans intérêt. Comme je le dis toujours « se conformer c'est-
-Je m'en fiche, je veux pas être un peu plus grande, je veux pas être une énergumène! Des fois, je me dis que je suis pas ce que je devrais être.
Village kokiriLe jeune s'améliorait décidément. Cyrius n'avait pas bien changé physiquement mais ses coups étaient devenus plus précis et plus déterminés. Le genre de combattant qu'elle aimait. Du genre escrimeur mais courageux, déterminé, un peu comme elle au fond. Ces entrainements quotidiens lui rappelait ses escapades avec Sébastien et le petit Émacial sur les plaines, des nomades sans contraintes qu'ils étaient. Sébastien était le bon vivant et avant qu'il n'accepte son titre légitime à la cour, il était aussi le libérateur libéré. Comme un mercenaire doté de scrupules, il acceptait des contrats qui l'inspiraient, des contrats qui étaient pour lui foncièrement bon pour les clients. Puis ils avaient migré et fait leur niche dans cette forêt sans âge pour permettre à Sébastien d'oublier. Cyrius et Amélia étaient ses ports d'attache, ils le gardaient sur terre. Trois ans déjà qu'ils restaient au même endroit, ils avaient tous vieillis mais sans rien dire. Cyrius avait maturé, en proses de combat et en esprit. Amélia aussi, trop même, Sébastien était dépassé par son évolution physique, il n'était pas une fille après tout. Ce qu'il avait connu c'était des hommes, c'était Émacial et c'est tout. Justement en parlant du loup, il pratiquait ses coups de haches de l'autre côté du petit bosquet. Il ne voulait pas se mêler aux autre lors de l'entraînement, il était un solitaire après tout, un endurcie.
-Ok arrête mon petit soldat, on plis bagage pour aujourd'hui.
Cyrius respira un bon coup, profitant de la pause dont il avait profité. Depuis déjà trois ans il s'entrainait de la sorte avec sa maîtresse d'armes. Son secret pour une telle constance, il voulait revenir fort dans le bourg sombre qui l'avait vu naître, il voulait être le héros qu'il n'avait jamais été. Son propre égaux lui faisait peut-être de l'effet, son orgueil aussi, la vengeance y tirait aussi son poids. Sa vie était meilleur, belle, mais il se sentait lâche quand il se voyait devant Sébastien, Lucia, Émacial et même Amélia. Il se prouverait à lui même tout comme envers les autre.
Bosquet de l'arbre Mojo
Sébastien, couché sur une petite dénivellation fixait les sages branches du grand arbre de la forêt. Le petit Mido était revenue parmi ceux qui vivent éternellement, née d'un nouveau bourgeon, il avait germé lentement et avait rapidement regain son apparence initiale. Cependant, son caractère n'était plus le même. Peu sûr de lui, facilement apeuré, il n'était qu'une ombre du fougueux et imbue Mido des temps passés. Il avait fait sa niche dans ce même bosquet où il marchait en ce moment et il passait son temps avec Amélia qui était passé de pair à grande-sœur dans le cœur du petit Mido. Tourmenté, cette légère phase d'apathie et de peur récalcitrante était très souvent démystifié par le grand Arbre Mojo qui n' voyait qu'une courte période d'adaptation.
Pourtant inquiétude il y avait, encore même à ce même moment Sébastien lançait un argumentaire au grand sage.
-Vous avez beau plaider que c'est une phase, il ne change pas, il a peur et ne vous attendez pas à ce que je regarde les bras croisés!
-Soyez calme mon cher ami, ce jeune bourgeon doit prendre son temps pour éclore.
-Ouais, et bien je crois que le problème est à la racine mon cher, et sans racine plus rien ne passe, je vous croyais plus adepte de la botanique que ça vénérable vieil homme.
-Alors que proposes-tu qui pourraient alléger tes maux.
-M'autoriser à partir, je connais une personne au bourg d'Hyrule qui peut confectionner un onguent assez puissant qui saurait raviver la flamme dans cette coquille vide. Je partirais après le festival des sylvestres.
-Seul?
-Non, la bande habituelle, Lucia et Émacial.
-Et les deux plus jeunes, que feront-ils?
-Cyrius je doute mais Amélia je m'y oppose, elle est encore trop jeune.
-Tu l'infantilises Sébastien, elle est plus vieille que tu veux le voire.
-Non, elle n'est pas prête.
-Je ne parlais pas de ça mon cher ami, je parle de-
-Je peux voir où vous voulez en venir vieux fou, je ne puis pas lui dire maintenant, à mon retour peut-être.
-La douleur sera vide si elle le découvre elle même sans savoir ce à quoi elle fait face.
-Peut-être, mais...je me sens dépassé.
-L'aide n'est point un handicap, Lucia pourrait se prouver indispensable si seulement tu lui laissais prendre un peu du poids qui fait souffrir tes épaules.
Pensif, Sébastien fixait le petit Mido qui se berçait lentement en position fœtale, pourquoi tant de changements secouaient son univers soudainement. Le festival saurait peut-être lui redonner une bonne dose de légèreté.
Hutte du village-Non Cyrius, reste deux secondes tu veux.
Le jour avait sa place à la nuit et une grande lune d'un blanc laiteux se profilait à l'horizon. Sébastien, assis à la table fumait une petite pipe d'herbe kokiri en se délectant de son arôme veloutée. Cyrius rebroussa chemin et redescendit les escaliers pour s'asseoir sur la chaise que son « grand-frère » lui pointait. Prenant une dernière bouffée de sa pipe, Sébastien la déposa sur la table de bois tout en fixant son protégé d'une paire de yeux critiques. Il aimait ce qu'il voyait, tout comme s'il analysait une nouvelle charrette, il faisait une critique cartésienne de son interlocuteur.
-Tu vois Cyrius, Émacial et toi, j'ai remarqué que vous ne vous entendiez que très peu.
-Pas surprenant, il ne m'adresse jamais la parole et me dénigre sans arrêt à cause de...de tout en fait! Pas comme Lucia, elle, elle m'encourage à me dépasser alors que ce gros balourd-
-Restons tout de même polis Cyrius tu ne veux pas. Eh puis en parlant de politesse Amélia ne t'aie-je pas dit cent fois que c'est pas bien de disparaître pour écouter les conversations des autre!
Si tôt dit, si tôt fait. Amélia apparût aussitôt de nul part sa peluche en main et en pyjamas près au sommeil. Évidement, comme à son habitude, Cyrius se retrouva la bouche pendante devant la vision qui s'offrait à lui. Plus jeune elle n'en aurait pas fait pas cas, mais à son âge, Amélia pouvait bien voir ce que cette moue laissait présager. Lui frappant le derrière de la tête avec sa peluche, elle fini par monter sans se retourner.
-Plutôt moribonde ces temps-ci. Mais qu'importe, Cyrius je crois que toi et Émacial devraient partir à la chasse ensemble. Une activité comme celle-ci te permettrait peut-être de nouer des liens ou quelque chose du genre.
Soupirant un bon coup, Cyrius monta exaspéré après avoir acquiescé de la tête résigné. Satisfait de sa piètre performance de persuasion, Sébastien fit apparaître une étincelle et pris une autre bouffée de sa pipe.
Hutte du village, chambre d'Amélia Recroquevillée, la petite sylvestre ne pouvait pas dormir. Toutes ces changements qui semblaient la percuter à une vitesse folle ne lui réussissaient pas. Frémissant, elle releva sa tête de dessous ses couvertes.
-Sébastien, tu ne m'avais pas fait la moral sur le fait d'espionner les autre.
Apparaissant soudainement, il fit quelques pas en direction de sa protégée et s'assit sur sa douillette. Clignant des yeux, il lui fit un petit sourire en coin.
-Ce n'est que pour assurer ta propre protection chère petite!
-Ouais, et bien je peux me protéger moi-même, comme preuve, j'ai facilement pu voir ton champ de magie dans la pièce.
Elle se retourna rapidement serrant la tête dans son oreiller et ignorant ce que disais son interlocuteur, boudant son Sébastien.
-Alors, la dernière fois que tu m'as appelé par mon nom complet c'était...il y a longtemps. Tu dois être vraiment fâchée contre moi pour m'infliger ce traitement dit-il, riant d'un rire amer.
Se retournant légèrement la frimousse, elle fixa Sébastien de ses deux puits limpides aujourd'hui remplient de peurs.
-Parle moi de ta fille Sébas.
Surpris, il voulu changer sujet mais se butta à un mûr de curiosité. Ce même mûr qui semblait être fait de ces mêmes briques qui constituait le sien. À défaut d'avoir élevé la sienne, Sébastien l'avait au moins élevé elle lui disait-il toujours.
-Elle était belle, tu l'aurais aimé je crois. Si menue et fragile, elle était la plus belle pierre précieuse et-
Elle dormait déjà. Cette petite histoire lui permettait toujours de l'endormir en quelques minutes, et de le faire larmoyer en quelques secondes. N'y tenant plus, pleurant silencieusement, il regagna sa chambre croisant au passage Lucia qui n'osa pas le prendre dans ses bras pour lui servir réconfort qu'il avait si souvent repoussé. Les temps avaient bel et bien changés, ou peut-être était-ce qu'il ne tenait à camoufler sa peine.
Hutte, premières auroresSoleil rayonnant, haut dans les cieux, prêt au jour qui se levait faisait face aux trois amis qui discutaient autour d’un repas de substance dans cette hutte qui avait semblé si pleine de vide à la tombée du crépuscule. Bien, c’est de Sébastien, Lucia et Emacial dont il est question. Ils n’avaient pas bien changés avec le passage des années : Sébastien, lyrique quoique têtu, Lucia, aimante mais bafouée et Emacial…qui était ce qu’il était.
Le plan était exposé, chacun d’eux allait, suite au festival, prendre la route à nouveau vers le bourg qu’ils avaient fui trois ans plus tôt. Gardant quelques réserves, Lucia et Emacial avaient tout de même hâte de reprendre leur vie de nomades qu’ils avaient laissés, même si cet interlude ne serait que bref. Cependant, ils avaient un élément dont ils devaient prendre compte : ils avaient des responsabilités. Ils ne pouvaient pas laisser Cyrius ou Amélia seul pour s’embarquer dans ce périple, et pourtant ils ne pouvaient point les amener non plus.
-On a des responsabilités Sébastien, on ne peut pas tout simplement laisser Cyrius ou-
-Wow, déjà-vu. Désolé, continue.
-Comme je le disais, dit Lucia exaspérée, on ne peut pas partir avec eux ou sans eux, c’est le dilemme.
-Cyrius, je veux bien le permettre Lucia, mais pas sans un petit test. Je lui ai dit qu’il partirait à la chasse avec Emacial tout de suite après le festival pour leur permettre de renouer des liens meilleurs, ce sera le test parfait pour voir s’il peut se débrouiller dans la nature!
-Super, alors c’est une excuse pour le tester dit Emacial.
-Continue de rêver, c’est exactement pour les raisons que je viens de te dire.
-Je m’entend très bien avec le gamin, alors arrête d’insinuer que…Lucia aide moi ici non de-
-Désolé petit, mais Sébas a raison, vous devriez apprendre à vous connaître.
-Qu’est-ce que j’ai à connaître? C’est un minus insupportable et faible, point à la ligne.
Exaspéré, se levant de table prestement, il claqua la porte derrière lui prétextant l’envie de marcher. Replongeant dans le vif, Lucia, perplexe, posa une seconde question : « Et Amélia? »
-Pas question, elle reste ici.
-Sébastien, elle est beaucoup plus forte que Cyrius et plus vieille mais tu veux la garder ici, c’est quoi la logique?
-Que je ne veux pas l’amener.
-Elle est malheureuse ici de toute façon, tu ne vois pas qu’elle se sent étrangère à tout et chacun à part nous ces temps-ci.
-Oui, je suppose, enfin, je crois. Mais ne t’inquiète pas Lucia, j’ai tout sous contrôle.
-Ah oui, laisse moi te dire ce qui n’est pas sous contrôle, c’est cette habitude de toujours-
-On parle de moi? J’ai cru entendre mon nom.
Quand on parle d’elle justement, Amélia profilait sa frimousse par l’embrasure de l’escalier ouvert qui descendait en colimaçon sur la pièce centrale. Curieuse comme toujours, elle avait dut entendre un bout de la conversation alors qu’elle se réveillait. Descendant les marches une à une, toujours en pyjama, son air gamine revenue d’on ne sait ou fit chaud au cœur de Sébastien du point qu’il ne pu même pas retenir Lucia de lui jouer un tour.
-Oui, en effet! Nous parlions de toi ma chérie, viens dont t’asseoir ici!
-(Tout bas) Que fais-tu Lucia?
-(Toujours tout bas) Check ben le show Sébas.
-Alors, nous allons t’épargner les détails mais moi et Sébastien devons partir avec Emacial en mission au bourg tout de suite après le festival, on aurait bien besoin de l’aide de notre petite magicienne.
Criant et sautant de place de joie, elle s’élança sur Lucia et Sébastien en les enlacent sur place, les serrant le plus fort que ses petits bras menues le permettait.
-Je vais préparer mes choses, oh merci merci!
Escaladant marche après marche à une vitesse effarante Sébastien et Lucia un sourire toujours figé au visage.
-Heureuse Lucia? Tu vois la bourde que tu viens de faire?
-Tu as raison, j’ai été très très très méchante Sébastien dit elle sur un ton faussement coupable. Alors maintenant va dont lui dire que finalement, elle ne vient pas et que sa joie n’était que le fruit d’une vilaine illusion et qu’elle doit rester ici seule au village!
-Tu es diabolique tu sais Lucia.
-Merci j’ai appris du meilleur des maîtres Sébastien.
-Et merde, je vais prendre une marche moi aussi.
-Ne te perd pas en chemin dit-elle sarcastique.
Le regardant s’éloigner au loin, satisfaite, se régalant de son coup, elle saisi une poignée de fruits de la forêt et les englouties en souriant.