Clair qu'il est difficile d'évoquer cet anime sans parler du fanservice, pourtant je pense qu'il a sa raison d'être, bien plus que dans Gurren Lagann où c'était juste un ressort comique de mauvais goût. Je sais que beaucoup débattent de féminisme et d'antiféminisme, clamant que KLK est soit l'un, soit l'autre, soit même les deux, mais là je crois qu'on verse franchement dans la mauvaise foi. C'est l'excuse facile. Mais j'y ai réfléchi et j'y ai trouvé un sens, si ça t'intéresse je développe ça vite fait (je mets en spoil parce que ça intéressera pas grand monde et que je dévoile des éléments de l'intrigue) :
[spoiler]Bon, je vais pas m'étendre sur l'aspect shonen nekketsu parodique qui se paie en plus le luxe de clasher Sailor Moon, c'est assez clair, et pas suffisant pour expliquer vraiment KLK. Donc, on a un récit initiatique classique, Ryuuko devient puissante et elle mûrit, bla bla bla, et ça s'inscrit dans une métaphore de l'univers scolaire hyperbolique (jusque là, ça va, c'est visible). Mais là où KLK va plus loin, c'est qu'il interroge toute la société japonaise et sa méritocratie, qui influence énormément la vie des Nippons (puisque les mauvaises écoles et/ou les mauvaises notes condamnent les étudiants à vivre de petits métiers voire à devenir carrément des freeters, et donc à vivre dans une grande précarité - c'est littéralement ce qui se passe dans KLK d'ailleurs). D'où l'importance des uniformes, inspirés, comme c'est rappelé dans l'anime, d'uniformes militaires. Les études sont un combat. Clairement une idée centrale de KLK. Sauf que c'est absurde (ben oui, en principe l'école c'est... pour s'épanouir quoi, mais bon ça c'est plus vrai nulle part hélas), du coup l'anime essaie de donner du sens à cette discipline excessive en inventant un ennemi extérieur (qui est d'ailleurs une des raisons de cette rigidité du système japonais: après la Seconde Guerre Mondiale, il a fallu reconstruire et rattraper le retard accumulé face aux puissances occidentales, l'ennemi extérieur donc, du moins d'un point de vue économique), les vêtements vivants (qui symbolisent en même temps cette oppression du système sur l'individu). Voilà qui explique les agissements de Satsuki dans l'anime. Mais c'est insuffisant: Satsuki, et le Japon du coup, appartiennent au système, impossible de le vaincre seulement de l'intérieur. D'où l'intervention de Ryuuko. Elle a refusé de se soumettre au système à la base, elle représente le potentiel réprimé par ce système. Les deux soeurs s'associent alors pour vaincre l'ennemi, montrant une solution assez utopique et optimiste à un problème qui agite les sociétés modernes depuis des décennies déjà.
Que viennent faire alors les uniformes indécents là-dedans ? Ils montrent l'épreuve que doivent surmonter les étudiants durant leur scolarité: une vulnérabilité totale et déshumanisante face aux autres, qui les oblige à... se mettre à nu. Deux possibilités gagnantes: soit, comme Satsuki, ils choisissent de se laisser déshumaniser (elle a ainsi une phrase qui n'est pas seulement humoristique, un truc genre "Si je dois montrer mon corps nu à tout le monde pour devenir puissante c'est un bien petit sacrifice", qui montre qu'elle est prête à mettre ses valeurs au placard pour gagner), soit, comme Ryuuko, d'être en paix avec soi-même et de dépasser l'obstacle, la fameuse phrase qu'elle prononce à l'égard de son vêtement, le Kamui Senketsu, le montre d'ailleurs: "Je te porte en même temps que je suis portée par toi". Elle sort de la logique utilitariste qu'on lui impose et décide de tirer le meilleur de sa condition, progressant à travers la relation qu'elle noue avec son uniforme - et donc le milieu scolaire. Elle démolit la logique de l'école comme arme et se dresse en tant qu'individu, qui est enrichie par cette même école et qui l'enrichit par la même occasion, contrairement à Satsuki qui en fait une simple arme. V'là mon explication. Et c'est simplifié, j'omets beaucoup d'éléments là x).
... C'est pas pour autant que c'est pas en plus du bon gros fanservice bien lourd et provocant dans la tradition Gainax/Trigger

. Ce serait de la mauvaise foi de pas le reconnaitre.[/spoiler]
Voilà. Attention, je dis pas que KLK c'est génial (enfin si mais c'est subjectif), mais c'est le genre de propos et d'ambiance qui me plait, et je crois avoir assez bien expliqué en quoi. Loin de moi l'envie de te convaincre, mais au moins tu comprends pourquoi cet anime m'a marqué^^. Je dis pas que d'autres ont pas développé de propos similaires en étant plus politiquement corrects, mais j'avoue que j'apprécie le côté iconoclaste de cet anime et du studio... tant que, comme tu le dis, ça devient pas une habitude pour vendre.
Sinon, pour JJBA, ouais, je sais que généralement les gens sont plus fan de Stardust Crusader que des arcs précédents (en même temps Jotaro a la classe faut bien le reconnaitre), mais j'ai vraiment apprécié l'atmosphère des histoires de Jonathan et Joseph (surtout la sienne d'ailleurs). Alors que j'ai trouvé les Stands un peu lourdingues (je sais que c'est pratiquement JJBA qui a introduit le concept, mais ça a tellement été réutilisé que franchement j'en ai un peu ma claque). Bon après, je connais pas les autres parties, je profite de l'anime (qui va d'ailleurs reprendre lui aussi si je ne m'abuse) pour me faire la saga dans l'ordre^^.