Dossier : God of War ( +18 )

Démarré par Ganon-Dorf, 24 Décembre 2006 à 11:56

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Il est parfois des titres qui restent dans l'obscurité la plus opaque avant d'éclater au grand jour. Alors que toutes les lumières étaient récemment braquées sur Devil May Cry 3, certains annonçaient déjà que la PS2 avait trouvé là son ultime beat'em all. Pourtant, en marge de toute cette agitation, Sony préparait un titre du nom de God Of War (qui arrivera en Europe à la mi-juin) en confiant sa réalisation aux équipes responsables des Twisted Metal. Bien sûr, vu sous cet angle, on aurait pu émettre des doutes sur la fiabilité du projet. Pourquoi, en effet, confier les rênes du titre à des développeurs qui n'ont à priori pas une grande connaissance du sujet ? Et pourquoi ne pas avoir davantage mis en avant ce soft si la major japonaise n'y croit pas un minimum ? Tout d'abord, il serait idiot de penser que ce manque de publicité autour du jeu est synonyme d'un manque de qualité puisque Sony nous avait déjà fait le coup avec le fabuleux The Mark Of Kri, qui était également développé par SCEA, tiens, tiens... Maintenant, il faut espérer que ce titre, qui puise son inspiration dans des jeux comme Rygar, Onimusha, PoP 2, Devil May Cry, Le Retour Du Roi, trouve son public. S'appuyant sur la mythologie grecque, God Of War façonne (et fascine) un monde empreint de violence où chaque pas est synonyme de surprise visuelle, où chaque combat est un déchaînement de rage, où chaque idée semble avoir été mûrement pensée. Mais si le titre est une véritable maestria graphique, il se pose également comme un modèle du jeu d'action qui a réussi à mêler deux univers : celui de l'aventure/plates-formes et celui du beat'em all furieux et intense. La symbiose est quasi parfaite puisque les scènes d'action démentielles seront très souvent entrecoupées par des énigmes vous demandant réflexes et rapidité. A ce stade, on ne peut qu'être surpris de se retrouver devant un titre qui, certes, reprend tout ce qui a fait le succès de Prince Of Persia et de Devil May Cry, mais qui a su trouver le juste équilibre, sans qu'un genre ne déteigne d'une façon trop évidente sur l'autre. Mais cessons les palabres inutiles et faisons-nous discrets pour suivre le dénommé Kratos dans sa quête de rédemption. Les dieux nous attendent, Sony semble les avoir domptés et vous allez à votre tour pouvoir vous mesurer aux déités célestes afin de rentrer dans la légende pour parader aux côtés d'Ulysse, d'Achille ou de Jason.

Une histoire bénie des dieux pour une réalisation mythique

Tout comme Rygar, God Of War nous plonge dans la Grèce antique, où le temps était suspendu au bon vouloir des dieux. Pourtant, le titre de Sony met tout de suite les points sur les i. Nous allons bien côtoyer les dieux, mais l'univers dépeint dans le jeu sera très loin d'être aussi reluisant que celui de l'Iliade. Ainsi, la mise en scène n'est pas innocente et joue clairement avec les éclairages pour faire naître en nous une certaine suspicion à chaque apparition d'un dieu, qu'il s'agisse d'Athena, de Zeus, d'Artemis ou d'Ares. D'ailleurs le titre du jeu est directement lié au dernier dieu cité. Sans tout vous dévoiler, God Of War nous conte les aventures épiques de Kratos, l'anti-héros par excellence, qui va devoir entreprendre un long voyage afin de tuer le dieu de la guerre lui-même sur les conseils d'Athena. Pourquoi ? Vous le découvrirez bien assez tôt.



La seule chose qu'on peut dire est que le personnage de Kratos est clairement défini comme un être abject qui n'a jamais vécu que pour lui-même sans rien attendre des autres. Il est donc très intéressant de diriger un tel héros, d'autant qu'au fur et à mesure de l'aventure on se plaît à le huer pour son absence de moralité, sa perversité, sa soif de sang et son désintéressement total pour la misère humaine. Une scène illustre d'ailleurs très bien la mentalité de Kratos qui doit à un moment dénicher une clé pour pouvoir poursuivre son périple. Après bien des batailles il la trouvera accrochée au cou d'un ancien compagnon bien mal en point qui le remerciera d'être venu à son secours. La scène pourrait être banale sauf que l'issue de cette dernière est d'une grande froideur, Kratos s'emparant de ladite clé mais laissant pourrir son vieux compagnon d'armes dans les entrailles d'un monstre. Aucun remord, aucun regard en arrière, le ton est donné d'autant que ce passage se situe au tout début du jeu, bien qu'il trouve un écho à la fin de l'aventure d'une façon tout aussi perverse et jouissive. Par la suite, de multiples flashbacks nous apprendront un peu plus sur le passé de Kratos, sur son statut, sur ses relations avec Ares, mais chut.



La mise en scène joue un rôle très important dans God Of War. Par exemple, la première cinématique du jeu nous montre Kratos, deux semaines avant les événements que nous allons vivre, sur le sommet d'une montagne. Complètement désoeuvré, nous voyons l'homme avancer dans le vide et se jeter dans des abîmes glaciaux où seule la Mort semble l'attendre. Fondu au noir, retour en arrière, le jeu commence. Cette première scène est très intéressante dans le sens où elle semble nous faire comprendre que quoi que nous fassions, l'issue sera la même. Sony réussit donc son premier objectif qui est d'appâter le chaland en lui faisant prendre la manette. Et croyez-moi, une fois le pad en mains, vous n'êtes pas prêt de le lâcher, l'aventure se vivant à 100% du début à la fin.



Outre cette très belle scène, il sera de bon ton de féliciter les artistes de SCEA qui ont truffé le jeu de cinématiques en CG d'une qualité qui parvient quasiment au niveau de celles de Oddworld Inhabitants, Square Enix ou Pixar. L'outil est maîtrisé et la beauté de ces séquences atteindra son paroxysme dans un flashback guerrier qui nous montre une bataille digne des plus impressionnantes joutes du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Mais hormis le côté imposant de la séquence c'est bien sa réalisation qui fera décrocher quelques mâchoires. Mélangeant l'esthétique d'un tableau de maître à la technique du morphing, le tout oscille entre la peinture rupestre et les enluminures murales qui tapissaient les murs des temples grecs. Magnifiée par la couleur rouge sang et des jeux d'ombre, cette scène synthétise parfaitement tout ce qui fait God Of War : le savoir-faire, la beauté, et la barbarie.



God Of War réussit donc à sacraliser la violence et le sexe en les rendant presque légitimes dans ce contexte mythologique. La réalisation léchée nous abreuve tout au long de l'aventure d'innombrables cinématiques toutes plus belles les unes que les autres qui s'avèrent être indispensables pour la bonne compréhension du scénario. Au final, on ne peut que se réjouir de voir que les développeurs ont su modeler les mythes et légendes grecs pour en sortir quelque chose de cohérent qui cache un synopsis passionnant, sous des débordements de cruauté sans nom. Si on retrouve des influences provenant de Rygar, PoP 2 ou le récent Shadow Of Rome, God Of War arrive à s'émanciper vis-à-vis de ses pairs en misant avant tout sur une ambiance qui laisse peu de place à la rédemption et au pardon. Si le sang doit couler, il coulera, si la Mort doit intervenir, elle interviendra...




24 Décembre 2006 à 12:08 #1 Dernière édition: 24 Décembre 2006 à 12:19 par linky77
Youpppiiiiiiii!!!!
God Of War^^.
Trop se jeu!!

Un jeu digne de PS2.

Le 3fevrier(je crois) le 2 sortira^^, soyez patient!!!

EDIT :Maintenant que tu as poster je ne peut plus(je savait pas que tu n'avait pas finis ton dossier ;) )

24 Décembre 2006 à 12:12 #2 Dernière édition: 24 Décembre 2006 à 12:14 par Ganon-Dorf
Un design touché par le divin

Les artistes qui ont oeuvré sur God Of War peuvent être fiers de leur travail. Le design ténébreux du jeu donne une réelle prestance à cette production qui se pare de somptueux décors et d'une galerie de monstres relativement variée. Si j'ai décidé de décortiquer chacun des environnements du jeu dans des parties distinctes, attardons-nous un instant sur Kratos. Comme on peut l'apprendre dans le making Of du jeu (qui est un des nombreux bonus disponibles), le design du personnage est passé par plusieurs évolutions avant d'adopter son look final. Le moins qu'on puisse dire est que le résultat est très probant. On ne pourra pas parler ici d'originalité puisque Kratos tient plus du barbare peinturluré que du guerrier millénaire descendu des cieux, mais le design reste pourtant très réussi, la personnalité du héros jouant pour beaucoup dans la représentation qu'on se fait de lui.



De plus, le personnage se fait de plus en plus impressionnant au fil du jeu de par l'utilisation des pouvoirs divins qu'il récupérera ou des techniques de combat qu'il maîtrisera. Si dès le départ, Kartos sait manier à la perfection l'épée du chaos, une arme très proche de clle d'Ivy dans Soul Calibur, il pourra récupérer par la suite une gigantesque épée grâce à Artemis ou utiliser le pouvoir de Zeus, d'Hades, de Méduse, ou de Poséidon. Tout ceci est bien sûr l'occasion de nous abreuver d'effets visuels qui proviennent directement des entrailles de la Playstation 2. A ce sujet, je peux dire que d'un strict point de vue graphique, God Of War est pour moi, à ce jour, le plus beau jeu d'action de la PS2. Les SFX sont maîtrisés à la perfection et donnent aux combats et aux déambulations du héros une profondeur jamais atteinte par aucun autre jeu du genre. Si les screenshots du dossier parleront pour moi, attendez-vous à quelque chose de phénoménal une fois que vous aurez vu le tout en action. Des effets météorologiques au ralenti accentuant la fulgurance de certains de vos combos en passant par les effets de lumière enrobant votre personnage lors de l'utilisation de certains sorts ou techniques, l'enchantement visuel est omniprésent. Par contre, si nous n'échappons pas à l'aliasing ou au tearing, vous serez content d'apprendre que ces problèmes ne sont finalement pas trop prononcés, surtout si on les compare aux récents DMC 3 ou MGS 3.



Mais comme un héros n'est rien sans ennemis, voyons voir ce qui se dressera sur la route de Kratos. Mythologie oblige, les chimères et autres monstres mythiques seront légion pour affronter notre barbare. Ici aussi l'influence du Seigneur Des Anneaux est palpable, les cyclopes recouverts d'armures renvoyant énormément aux trolls de la trilogie de Peter Jackson. En parallèle desdits géants, nous retrouvons également des soldats et autres archers maudits qui font office d'ennemis communs en revenant régulièrement. A ce sujet, précisons aussi que ces ennemis se déclineront en plusieurs versions qui disposeront d'un design légèrement diffèrent et de pouvoirs spécifiques comme celui de disparaître dans le sol pour ressurgir subitement près de vous. Des harpies et des hydres s'inviteront à la fête, tout comme des minotaures, des gorgones, des démons, des centaures, et des sirènes qui ont dû croiser la route de Sadako, le fantôme de la trilogie Ring. La galerie des monstres est très complète d'autant que de fantastiques boss (qui font l'objet d'une section à part entière un peu plus loin) viendront parachever l'ensemble. Que dire de leur design si ce n'est qu'en les voyant, vos yeux auront envie de faire l'amour à votre téléviseur.


En somme, si le titre s'appuie sur tout un univers maintes fois exploité par des récits, des contes ou des longs-métrages, God Of War réactualise quelque peu la mythologie grecque en accentuant certains traits sans jamais manquer de respect au matériau d'origine. C'est bien là que se situe le talent des artistes de SCEA qui a été de reprendre des monstres déjà existants, de les repenser en ajoutant des idées nouvelles pour réinjecter le tout dans le jeu afin que ces créations "originales" soient un réel appui sur lequel l'ambiance mystique du soft peut se reposer. Comme en témoignent les artworks de cette page, la somme de travail accomplie semble avoir été à la mesure des exploits réalisés par les héros des légendes grecques.


Dans tout ça, la bande-son n'a pas à rougir de la comparaison avec l'aspect graphique. Si les bruitages insistent sur l'aspect violent des affrontements, on note aussi que le doublage américain est très bien réalisé. Les voix des divinités sont bien choisies et on sent bien que les doubleurs ont cherchés à donner une certaine retenue à leurs prestations et ce quelle que soit la nature de la scène. D'ailleurs la voix de Kratos n'est pas trop stéréotypée (même si on croirait par moments entendre Vin "Riddick" Diesel) et évite de tomber dans le piège de la caricature du barbare décérébré. Les musiques, elles, sont très influencées par les travaux de Hans Zimmer et les thèmes auraient pu être composés par un membre du studio Media Ventures. On pourra alors reprocher aux compositeurs d'avoir légèrement singé les scores de Gladiator, du Seigneur Des Anneaux ou de Star Wars mais ce serait déplacé tant les morceaux apportent la touche indispensable à une immersion en profondeur. Le résultat final bénéficie donc d'une grande finesse pour les nombreux thèmes flottants aux accents orientaux qui vous accompagnent lors de vos pérégrinations. A l'opposé, les thèmes de combats préféreront les percussions bien puissantes par le biais de rythmes tribaux qui ne seront que la matérialisation sonore de vos enchaînements de coups. Pour finir avec la bande-son, signalons que Sony a eu la bonne idée d'inclure un code secret dans chacune des boîtes de jeu, grâce auquel il est possible de télécharger l'OST complète en passant par un site Internet. Espérons que cette idée soit reprise dans la version européenne, même s'il est un peu dommage d'être obligé de créer un compte sur le site où l'OST se trouve et de télécharger un plug-in pour l'écouter.



Si vous pouviez ne pas poster avant la fin du dossier, ça serait bien (pourrais-tu supprimer ton post, linky77) ? Merci d'avance, et bonne lecture !


La Mer Egée

Votre périple commencera sur un vaste galion perdu en pleine tempête, au large d'Athènes. A peine aurez-vous foulé le sol humide du navire que des hordes de morts vivants en armure viendront vous conter fleurette. Passée cette petite mise en bouche, il vous faudra visiter les cales du bateau, vous aider de filets pour monter sur les plus hauts mâts, nager à travers les coursives inondées et vous préparer à combattre une Hydre gigantesque. Ce premier décor est une vitrine de tout ce qui vous attendra par la suite : nombreux jeux de lumière, ennemis fabuleux, situations variées, arrière-plans travaillés, etc.








A suivre...