Des récits, en écrivez-vous ?

Démarré par Lord Ganondorf, 09 Janvier 2005 à 22:03

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15 Avril 2005 à 18:56 #100 Dernière édition: 15 Avril 2005 à 18:57 par minishlink
Citation
CitationTu sais Mymy, tu es en train de faire mûrir une petite idée dans mon esprit... Je te laisse patienter... peut-être... :happy:
Arg... Si c'est pas de la torture ça...  :cry3:

@Minishlink :
C'est bien :) Je veux juste noter qu'il y a quelques fautes d'orthographes et de conjugaison (tu devrais changer quelques temps de verbe et les mettre tous au même temps). Mais c'est une gentille critique hein ;) Ah puis une autre pendant que j'y suis  :rolleyes:  En fait, la fin est un peu brouillée, on ne sait pas si tu vas continuer de faire ce rêve, ou s'il va se réaliser en vrai...  Ah et aussi... Non j'arrête lol mon pauvre, tu ne voudras plus jamais demander mon avis :P
T'inquiète quand c'est par rapport a mon livre : tu peux dire tes critiques ! Au contraire, si vous dites que c'est bien et que vous pensez que c'est nul, et ben vous allez pas dire : "c'est bien . "ou "c'est nul ! "Car le "c'est nul" bah ca ca me décourage !

La fin c'est normal que c'est embrouillé !
Et les fautes d'orthographes : je les corrigerais toute quand j'aurais recopier jusqu'au chapitre 5 sur l'ordinateur !
Pour les temps ... c'est mon point faible, je sais jamais quel temps est approprié !
Les infos: Le rêve va se passer en vrai mais pas complètement !

J'en suis au chapitre 8 !

@Zelda.11 : oui je suis en train d'en écrire un ! Merci !

EDIT: 3 pages !

15 Avril 2005 à 19:03 #101 Dernière édition: 15 Avril 2005 à 19:03 par zelda.11
CitationT'inquiète quand c'est par rapport a mon livre : tu peux dire tes critiques !


ça ne te dérange pas?Bon alors je me lance!

1)je trouve ton roman très bien, pas parfait(comme tout les romans!) mais  :super: !

2)je ne trouve pas ça embrouiller a la fin!

3)Euh...Je croit que c'est tout! :lol: !


Je vais essayé de devenir Tokay avant noel!

Heu .... c'est que le début, il est pas fini le roman ! En tout cas mercu pour tes encouragements !  :blush:  

Ohoh... minishlink s'est trouvé un petite fan... Future petite fiancée ?  :D
Que c'est beau l'amour  :wub:
:jesors:  

Ton début d'histoire est bien Minishlink, mais je vais attendre d'avoir lu le reste avant de me prononcer d'avantage :P.

@Mymy : Je sais, je sais, je suis un sadique ! :ukliam: :mad: :evil:  

Hop on remonte le topic  :mrgreen:

Voici un nouveau récit de ma composition :

Je me réveillai ce matin, comme chaque jour, la tête embrumée avec cette impression de flotter, comme si mon esprit n'avait pas encore totalement regagné mon corps physique et voulait flâner quelques minutes de plus au pays des rêves.
Je me levai et enfilai ma robe de chambre si moelleuse, un petit réconfort après le dur geste qu'est de s'arracher de cette couette encore tiède de la chaleur de mon corps.
Je descendis les escaliers et poussa le bouton de la cafetière. Pendant ce temps, je me dirigeai vers la salle de bain, afin de forcer mon esprit à retrouver entièrement mon corps.
Une douche froide ? Non, trop violent pour ce réveil difficile, j'optai pour une température tiède mais un peu chaude, un peu ma façon à moi de me rappeler la chaleur des draps.
En sortant de la douche, je sentis l'odeur amère du café envahir doucement la pièce, que la vapeur de l'eau adoucissait.
Il était temps d'éteindre cette cafetière.
Je préparai un de ces petit-déjeuner tels que je les aime. Des tartines passées quelques minutes à peine au four, le temps de dorer la mie de pain, sans pour autant en brûler la croûte.
Pendant que je versai mon café dans la tasse, laissant échapper un nuage transparent empli de cette saveur forte et douce à la fois, je pouvais entendre le pain commencer à gémir sous le coup de la chaleur.
J'ouvrai le four, en sorti les toasts et les posai sur la table. Délicatement, je commençai à recouvrir la mie raffermie, de beurre qui fondait légèrement au contact du chaud, puis le recouvrai de confiture. Cette confiture, si amoureusement préparée par ma grand-mère qui en avait acquis naturellement le savoir-faire. Il fut un temps où chaque foyer avait sa recette, qui faisait de chaque confiture un met unique. Je soupirai en me disant que, de nos jours, ce savoir-faire allait disparaître avec la dernière génération, et bientôt je devrais me contenter de confitures industrielles et impersonnelles.
Je croquai ma tartine avant qu'elle ne refroidisse, et profitai de mes derniers instants de tranquillité avant mon entrée dans la cage aux fauves.


22 Avril 2005 à 18:47 #106 Dernière édition: 22 Avril 2005 à 18:48 par Cakek
Minishlink je ne veux pas dire, mais tu changes de temps à chaque verbe (tu passes du présent à l'imparfait dans la même phrase).
Si tu as l'intention de continuer ton histoire, tu te fixes un temps (passé ou présent) et tu t'y tiens, mais par pitié ne mélange pas les deux !

edit : oh j'avais pas vu que Mymy avait fait aussi la remarque, tant pis.
Affrontons nos destins frigides d'un optimisme obsolète
Nos yeux se referment à l'unisson sur ce même tableau de défaite.

Pas mal Couet, mais ya beaucoup de descriptions ;) Je suppose que ce n'est que pour le début, car la dernière phrase insite à de l'action  :D  J'aime bien lire, mais j'ai lu des livres avec beaucoup trop de détails... C'est lourd à force  :wacko:
Mais je dois avouer que je suis un peu jalouse de ta façon de savoir si bien décrire les objets qui t'entoure  :P  

Arf  :blush: Merci Mymy...
En fait j'ai toujours aimé écrire, mais il est vrai que les descriptions des perceptions ne sont pas évidentes et ont toujours été mon point faible.
Mais ça fait longtemps que je n'ai pas repris la plume et peut-être que la maturité m'a aidé à préciser les descriptions, vues sous un oeil plus mature et plus apte à se détacher de l'environnement... Je ne sais pas...
En tout cas merci  :blush:

Bon suite à un défi que j'ai relevé toute seule, j'ai écris un mini poème : le but était de prouver que les sujets de poème ne sont pas toujours l'amour ou la solitude, et donc en voilà la preuve :

Petit, je courais dans les champs de blé dorés par le soleil,
Et cette clarté qui envahissait ma vue...
J'aimais plonger ma main dans les sacs de farine,
Et cette douceur qui envahissait ma main...
Chaque matin je passais devant cette boulangerie,
Et cette odeur qui envahissait les rues...
J'aimais goûter le pain sorti du four
Et ce bruit qui envahit les oreilles quand on le broie...
Depuis, chaque matin se commence de la même façon,
Et ce goût qui envahit ma bouche...


Tu sais Couet, tu as un énorme talent pour décrire la perception des sens qui t'entourent avec une telle exactitude, que ça en devient presque magique ! ^_^ Ta façon d'élaborer sur le quotidien est très bien ! :)  

:blush: Je vous remercie tous les deux pour vos compliments...
Je sais pas quoi dire...
Bon bah je continuerais à prendre la plume alors ^^ Je sais vers quoi me reconvertir au cas où :P


Oui pas de doutes là-dessus... N'hésite pas à reprendre !!! :)
Par contre, quand tu dis que les descriptions sont ton point faible, qu'est-ce qu'on devrait dire nous alors? :P (le Nous est général, je ne vise personne sauf moi ;))
Tu as même reçu le conseil d'un Sage... Si c'est pas la vérité qu'on te dit alors...  B)

Pour ce qui est de ton poème, j'ai ma petite idée...  :rolleyes:  (à suivre héhéhé :P)

25 Avril 2005 à 20:57 #112 Dernière édition: 25 Avril 2005 à 21:00 par theox
CitationBon suite à un défi que j'ai relevé toute seule, j'ai écris un mini poème : le but était de prouver que les sujets de poème ne sont pas toujours l'amour ou la solitude, et donc en voilà la preuve :
Bien sûr que non les poèmes ne parlent pas toujours d'amour et de solitude (même si pour la plupart du temps ça).
Je crois que c'est Apollinaire qui a écrit La Colombe et le Jet d'eau, qui, si mes souvenirs sont bons, ne parle pas d'amour dans ce poème.
En poésie, c'est Baudelaire qui a pour la première fois parlé du mal, et de choses laides en poésie, dans son recueil Les Fleurs du Mal.
CitationQuand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


Z'en avez assez ou pas ? Nan, toujours pas ??? Alors v'à un bout de poème qu'il a fait sur une ...

CitationLes mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons

Il a fait un poème sur une charogne, ce bougre !  :fonsde:

PS : Je tire tout ça de l'exposé qu'on a fait sur Beaudelaire en français.

Edit : Bon, c'est un peu HS, et ca aurait plus sa plaçe sur le topic de poésie.
Visitez Zelda Soluce ! Merci de laisser un ptit mot sur le livre d'or, ça fait toujours plaisir :)

01 Mai 2005 à 19:23 #113 Dernière édition: 01 Mai 2005 à 19:24 par ganondorf797
On fait Baudelaire en ce moment en français...

Sinon voici un petit récit :

Jo pleurait. Ces maudits Weirs...
Il les a toujours détestés. Avec leur peau verte et leur pupilles jaune et dilatées, les Weirs l'ont toujours dégoûté. Il préfére de loin la peau pâle et les yeux bleux de sa race. C'est quelque chose qu'il en commun avec beaucoup d'autres Engs. C'est en partie pour ça que les Weirs ont toujours étés mis de côté. Et aussi à cause de leur côté irrévocablement maléfique.
Jo l'a vu. Cette milice a attaqué tout son village pour retrouver une seule fille, une aventuriére il paraît, du nom de Tami. Ils ont tué tout le monde, sa femme, ses enfants...Il n'a plus rien.
Rien que sa haine pour ces maudits Weirs.
Jo a pris sa décision. Il ira au temple. On dit que la pierre de Ki et gardée par de nombreux piéges, et il est bien connu que le Ki en lui-même recéle de nombreux dangers. Mais il ira au temple.

Jo erre dans les grandes salles. Pas de piége. Tous les prêtres sont morts. Les Weirs seraient-il venus ? Voudraient-ils maîtriser le Ki à travers les 3 pierres ?
Il continue à avancer. Les salles défilent les unes aprés les autres, dans une douloureuse monotonie.
Sondain, il apercoit la lumiére. Et là l'émerveillement le pris. Sa propre image se démultipliait sous ses yeux...Des miroirs. La salle était pleine de miroirs.
Et au milieu, la pierre l'attendait. Il la toucha du doigt.
Et la le monde tourbillona autour de lui...cétait ça le Ki...c'est...

Jo se releva péniblement. Il se sentait tout drôle. Sa vision était trouble. Quand il distingua quelque chose, il manqua de s'évanouir.
Un Weir le regardait dans le miroir.

Si vou avez aimé, je prépare une grande épopée dans cet univers. Mais il me manque le début, donc vous devrez attendre !  ^_^  

Tenez, voilà les premiers chapitres de mon livre :


Seconde chance


Prologue des chroniques de Tolonque


Tome 1) Destins croisés



Chapitre I : L'½uf


Il existait quelque part, entre la plaine et la montagne, entre la forêt et la mer, un petit village d'à peine trente âmes.
Ce village s'appelait Fostinant, ce qui signifiait, en une ancienne langue, dit-on, "le croisement des monnaies".
La bâtisse la plus imposante de Fostinant était incontestablement l'auberge dite du "Chat dormant", la seule des environs. Elle était tenue par un jeune homme du nom d'Ynnas.
Ynnas était de taille moyenne, les traits fins et posés de son visage reflétaient parfaitement son caractère.
Malgré l'extrême simplicité dans laquelle il vivait, il faisait preuve d'un grand raffinement autant dans ses actes que ses paroles.
Tous le respectaient pour sa sympathie, mais peu se déclaraient être ses amis, faute de bien le connaître. Il passait la majeure partie de son temps libre en compagnie d'Ordan, le forgeron du village. Une gigantesque brute chauve, simplette, prête à la bagarre à n'importe quel moment que ce fut. C'était l'impression qu'il donnait. Mais, derrière cette épaisse carapace, se cachaient un c½ur tendre, une âme de poète. Ordan avait toujours été, aussi étrange que cela puisse paraître, passionné par les jeunes animaux. Il était même fréquent de le voir émerveillé, le regard embué, face à des oisillons essayant d'apprendre à voler, ou des chiots jouant dans la campagne.
Par une belle après-midi d'été, un vieillard arriva au village. Ce vieillard était bien étrange. Il était vêtu d'un vieux manteau brun, qui le recouvrait presque entièrement, laissant juste voir deux bottes usées. Sa tête et son visage étaient masqués par une grande capuche, seule dépassait une longue barbe blanche. Une ceinture de cuir, à laquelle était attachée une large besace, coupait en deux son corps chétif, et révélait son extrême maigreur. Mais, de tout cela, la chose qui attirait le plus l'½il, était, incontestablement, son bâton, car, comme tout vagabond qui se respecte, il était muni d'un bâton l'aidant à marcher. Ce bâton, donc, était d'une talle impressionnante : au moins deux mètres de haut ! Sa structure était, elle aussi, des plus étranges : au sommet, se trouvait un diamant, d'une pureté inégalable, qui brillait d'une lueur blanche, chaleureuse et réconfortante. Le bois n'avait pas été traité, mais il était tout de même lisse, sans la moindre imperfection. La base était totalement à l'opposé du sommet : le bois y était sombre, sale, moisi, et de nombreuses échardes en sortaient. Là aussi se trouvait un diamant, dumoins une pierre, grossièrement taillée, poussiéreuse. Elle était d'un noir profond, impénétrable. Tous ceux qui avaient osé la fixer affirmèrent par la suite qu'elle émettait une faible lueur sombre, qui provoquait chez la plupart une crise d'angoisse inexplicable, parfois accompagnée par un profond sentiment de mal-être.
Ce vieillard, donc, se dirigea droit vers l'auberge, comme s'il connaissait déjà la place. Il semblait avoir du mal à marcher, mais il refusa tout de même de se faire aider par les quelques personnes qui s'étaient proposées. Il demanda une chambre, Ynnas l'y emmena.
Le lendemain, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, le vieux vagabond n'avait donné aucun signe de vie.
Ynnas décida alors d'aller inspecter sa chambre. Le vieil homme était assit sur une chaise. Le lit n'avait pas était défait, la chandelle était restée intacte, tout comme le repas. Le vieillard était resté là certainement toute la nuit.
D'ailleurs, était-ce vraiment un vieillard ? Ce n'était plus cette carcasse, qui, la veille, s'était péniblement traînée jusqu'à l'auberge. Ses traits étaient plus fermes, sa peau moins pâle et ridée, son allure plus robuste, ses yeux plus vifs… Même son bâton avait changé : la zone lisse était maintenant plus grande, au détriment de la zone rugueuse. Le diamant brillait, alors que la pierre était devenue plus petite, moins sombre. Ynnas n'osait pas bouger, de peur de déranger cet étrange vagabond. Après quelques secondes, le regard de ce dernier, qui jusque là fixait un point indéterminé de la salle, se posa sur l'aubergiste.
"Est-ce… est-ce déjà le matin ?
_Heu… oui, oui oui, c'est le matin !
_Très bien !"
L'étrange homme se leva d'un bond, témoignant d'une vitalité qui jusque là semblait lui avoir fait défaut. Ynnas le conduit jusqu'au guichet, n'osant lui poser la moindre question.
"Alors, une chambre simple, pas de feu, pas de repas, lit propre, hem, pas de chandelle… Ce sera, disons, dix fostins !"
Le vagabond plongea sa main dans sa besace. Il en sortit une vieille bourse en cuir, usée et poussiéreuse. Il l'ouvrit d'un geste rapide de la main, examina l'intérieur, puis leva les yeux vers Ynnas, d'un air de chien battu :
"Je… c'est à dire… je n'ai pas assez pour payer…
_Ne vous en faites pas, le rassura Ynnas, moins motivé par sa générosité que par l'envie de ne pas s'attirer les foudres de cet étrange personnage. Dix fostins, ce n'est pas énorme… Je vous les offre !
_Non, je tiens à payer ! Je ne veux pas avoir de dettes ! Je sais ! Je vais vous laisser ma besace comme caution ! Si je ne reviens pas, elle vous appartiendra, ainsi que son contenu.
_Mais, vous êtes sûr de vouloir… Enfin, cette besace, c'est tout ce que vous avez !
_Ne vous en faîtes pas ! Je vais juste à Ramiere régler quelques affaires. Si tout va bien, je serais de retour d'ici quelques jours…
_Très bien, comme vous voudrez, mais il me faudrait tout de même votre nom…
_Bien sûr. Je m'appelle Branian… B-R-A-N-I-A-N. Le temps presse, je dois m'en aller. Adieu…"
Ynnas rangea la besace dans un tiroir. Les jours, puis les années se succédèrent, et le vagabond ne revint pas. L'aubergiste avait fini par l'oublier complètement…
Jusqu'à cette nuit d'automne. Il pleuvait depuis trois jours. Au déluge vinrent rapidement s'ajouter grêlons, tempête et tonnerre. Tout cela finit par avoir raison de l'auberge du " Chat dormant", et l'imposante bâtisse s'écroula telle un château de cartes, emportant avec elle toutes les richesses de son propriétaire.
Le lendemain matin, les nuages se dissipèrent, et le soleil, encore faible et pâle vint arroser de ses timides rayons le champ de décombres. Ynnas était encore plus écroulé que son auberge. Il ne parlait à personne, se contentait de ruminer sa colère et de marmonner quelques mots inintelligibles. Tous les habitants du village le regardaient de loin, ne sachant que faire pour l'aider. Ordan tenta tout de même quelques timides paroles :
"Ne t'en fait pas, on va la reconstruire ton auberge ! Encore plus belle que ce qu'elle était avant, même !"
Mais Ynnas ne l'écoutait pas. Il restait debout, immobile, le regard vide. Quand, tout à coup, poussé par une rage aussi violente que subite, il se mit à crier :
"Que me veux-tu ? Jamais tu ne me laisseras tranquille ? J'ai déjà tout donné pour toi ! Et tu réclames encore ? JAMAIS, tu entends, jamais tu n'auras ma peau !"
Ses traits, sous le coup de la colère, s'étaient déformés, il était devenu méconnaissable. Il cria encore longtemps, jusqu'à l'épuisement, puis, alors, il se saisit d'une grosse pierre à ses pieds, et la lança vers le ciel, témoignant d'une force dont peu le croyaient capable. Elle fit une impressionnante trajectoire en l'air, puis retomba quelques secondes plus tard, éventrant largement les restes du guichet. La besace, qui alors était resté dans ce vieux tiroir, tomba sur le sol, reversant son maigre contenu : un petit objet rond, que personne n'avait remarqué, sauf Ordan. Il se précipita au milieu des ruines, se baissa, puis le ramassa.
"Y… Ynnas, tu… tu es riche !"









Chapitre II : Souvenirs


Ryan de tenait en face de son adversaire. C'était un jeune homme, presque un adolescent. Il tremblait… Il avait peur. C'était sûrement son premier combat… Ryan hésitait à le tuer. S'il le voulait vraiment, il l'aurait déjà fait. Mais Ryan ne voulait plus se battre. Du temps où il était général, nombre de ses soldats désertèrent car ils ne comprenaient pas les raisons pour lesquelles il faisait la guerre… Ryan leur pardonnait. De toute façon, ils étaient tous revenus lors de la dernière bataille… Mais Ca, c'était du passé ! Il fallait oublier ! Ce qui gênait Ryan, c'est qu'il savait parfaitement pourquoi il se battait : pour le plaisir d'un peuple barbare, sanguinaire, pour qui la mort n'est qu'un jeu… Il fallait se concentrer sur le combat ! C'est ce qu'il avait toujours appris… Miron avait manqué de concentration… Ca l'avait tué… NON ! Il ne fallait pas penser à Miron ! Pourtant, chaque jour, Rolag était là pour lui rappeler l'ancien temps… Rolag… Il avait maintes fois sauvé la vie de Ryan jusque là… Il avait même renié son peuple, sa religion, pour aider Ryan… Et pourtant, même s'il souffrait de la situation, il ne se plaignait pas… Il était très courageux… Cette vertu, malheureusement, avait manqué à Ryan… Il regrettait les fautes qu'il avait faites par le passé… Il versa une larme… NON ! Il ne fallait pas pleurer… Ca ne faisait pas bonne impression au niveau du public… Et quand le public n'aime pas un des gladiateurs, il le fait savoir …
Le jeune homme en face de Ryan avait profité de l'inattention de ce dernier pour venir placer sa lame sous sa gorge… Mais il n'osait pas tuer. Ryan croisa son regard: il avait peur, son visage suintait à grosses gouttes, et il semblait que ce n'étaient pas que des gouttes de sueur… Tout à coup, ses yeux s'agrandirent, sa bouche s'entrouvrit. Il poussa un petit cri, et s'écroula. Derrière lui, se trouvait Rolag. Il fit un petit sourire à Ryan, laissant dépasser ses crocs, puis regarda avec tristesse le cadavre encore chaud du jeune homme…







Chapitre III : Rencontres nocturnes


La charrette roulait depuis déjà plusieurs heures, tirée par deux vieux b½ufs. Alors qu'Ynnas tenait les rênes, Ordan, bercé par les multiples cahots de la route, s'endormait peu à peu…
Lorsque la charrette s'arrêta, il faisait déjà nuit depuis longtemps. Ynnas, qui depuis les événements de la veille était resté morne et renfrogné, avait ramassé quelques branchages, parmi les rares qui n'étaient pas trop humides, qu'il mis en tas au bord de la route, afin d'en faire un feu. Il resta un long moment assis à écouter le doux crépitement des flammes.
C'est alors qu'Ordan se réveilla, les yeux chargés du long sommeil dont il venait de sortir. Il bailla bruyamment, s'étira, et sauta de la charrette. La lune, pleine, éclairait la route d'une lueur froide. Il s'approcha lentement d'Ynnas, évitant les nombreuses flaques de boue jonchant le sol. Il restait immobile, les yeux vides de toute émotion. Ce ne fut que lorsque son ami prit la parole qu'il le remarqua :
"On est à peu près où ?
_Je pense que l'on a fait un tiers du chemin. On a dépassé Lyarinn alors que le soleil se couchait. Il doit bien être dix ou onze heures…
_Tu as mangé ?
_Non, je n'ai pas faim… Je vais certainement me coucher…
_Moi j'ai faim ! Je vais voir dans les sous-bois s'il n'y a pas des champignons, je suis sûr que leur odeur t'ouvrira l'appétit !"
Ordan, laissant son ami, s'enfonça dans les fourrés, faisant craquer de nombreuses branchettes que l'automne avait dépourvues de leurs feuilles. Il parcouru quelques dizaines de mètres. Il était maintenant arrivé dans une forêt épaisse rendue lugubre par la nuit. La lumière de la lune ne perçait plus qu'à travers les branches d'arbres qui se tordaient presque douloureusement sur le fond de ciel noir.
Il finit par arriver dans une petite clairière. Deux renardeaux chahutaient près du terrier, sous le regard protecteur de leur mère. Ordan, attendri par la scène, se cacha dans un buisson, et regarda la pittoresque scène. Alors que ses yeux s'humidifiaient sous l'émotion, l'un des deux renardeaux poussa un petit cri plaintif. La renarde bondit, attrapa sa progéniture dans sa gueule, et alla se cacher dans le terrier.
C'est alors qu'un bruit de galops retentit. Un courant d'air glacial se fit sentir. Ordan se terra dans son buisson. Un cavalier noir passa, chevauchant une affreuse bête, une sorte de loup géant, la gueule dégoulinante de sang. Le cavalier s'arrêta au milieu de la clairière. Le loup semblait avoir sentit Ordan. Celui-ci ne bougeait pas, paralysé par la peur. Le cavalier s'approchait lentement. Il regarda fixement Ordan. Son regard était lourd, pesant, mais aussi empli d'une haine et d'une méchanceté pures. Ordan n'osait pas soutenir cet affreux regard, il ferma les yeux. Il entendit le cavalier pousser un juron, présumait-il, dans une langue inconnue, puis les bruits de galop reprirent.
Ordan n'osa bouger que de longues minutes plus tard. Il retourna là où se trouvait Ynnas. Il avait complètement oublié sa faim.
Ynnas dormait, le feu s'était éteint, ne laissant plus qu'une maigre traînée de fumée noirâtre qui s'élevait lentement vers le ciel. Ordan voulut aller chercher un drap qu'il avait mis dans la charrette. Ce fut alors qu'il remarqua une silhouette se détachant au loin, dans la nuit. Elle semblait humaine. Ordan, apeuré à la perspective d'une nouvelle rencontre avec le cavalier noir, tenta de s'enfuir. Mais il glissa sur une flaque de boue, et s'étala lourdement sur le sol, perdant conscience.
Lorsqu'il se réveilla, Ordan vit d'abord le ciel, bleu. Il faisait jour. Il se sentait avancer, il devait être allongé sur la charrette. Il se redressa. Il vit Ynnas, qui le regardait. Un grand sourire illuminait son visage. Ordan se souvenait des événements qui s'étaient déroulés, mais il se sentait réconforté par cette présence. Il était, de plus, heureux de voir son ami sourire. Ynnas se mit à parler :
"Tu vas bien ? Content que tu te sois réveillé ! Cela fait deux jours que tu étais inconscient ! C'est Laryana qui t'a trouvé, conclut-il, en désignant d'un rapide geste de la main une jeune fille qui tenait les rênes du chariot. Celle-ci se retourna, fit un rapide sourire à Ordan. Ynnas reprit : Tu étais étendu dans la boue. Tu as du faire une mauvaise chute."
Ordan voulut raconter ce qui lui était arrivé. Il ouvrit la bouche. A peine eut-il le temps de commencer à parler qu'il fut interrompu par Laryana. Celle-ci avait poussé un cri de joie. Elle montrait l'horizon du doigt. Les premiers bâtiments de Ramiere commençaient à apparaître au loin, et la forêt, qui jusque là avait bordé la route avait laissé place à une large plaine, où les champs cultivés s'étendaient à perte de vue vers l'ouest. De l'est arrivaient les embruns de la mer, emplissant l'air d'une odeur iodée.
Ramiere était une immense ville portuaire, de plus de cent mille habitants. Le quartier le plus important de la ville était celui des quais; chaque jour y circulaient des dizaines de navires commerçants, venant des quatre coins du monde, les cales pleines de marchandises exotiques. De ce quartier partait l'Axe principal, un immense boulevard qui allait droit au centre de la cité, à l'immense place du marché. Celle-ci voyait chaque jour défiler des milliers de marchands, de vendeurs, d'acheteurs, de badauds … La nuit, le marché ne s'arrêtait pas, mais il changeait. Les épices étaient remplacées par des esclaves, les fourrures par des armes, les vendeurs par des trafiquants, les acheteurs par des contrebandiers, les badauds par des voleurs…
C'est sur cette place qu'arrivèrent les trois compagnons. Entre temps, leur charrette avait été alourdie par des jeunes enfants qui avaient trouvé là un nouveau moyen de transport aussi amusant que reposant, et ce malgré les brimades de Laryana et d'Ordan.
Après une heure à être resté bloqués au milieu du continuel flot de charrettes se dirigeant vers la place, Ynnas proposa de faire demi-tour et d'essayer de trouver une auberge en périphérie de la ville. Face à l'accord assez enthousiaste de ses deux compagnons, qui avaient les bras fatigués à force de repousser des bambins, Ynnas donna un violent coup de rênes à ses b½ufs. Les vieilles bêtes tournèrent, et traversèrent tant bien que mal le large boulevard, dérangeant au passage les autres voyageurs, et provoquant chez eux une succession de cris de mécontentement.
Parcourant les étroites ruelles de la ville, ils finirent par en sortir et par arriver, alors que le soleil se couchait, devant une petite auberge d'où provenaient des cris de joie et une musique effrénée. Ordan, alléché par l'odeur de bière fraîche qui envahissait l'air ambiant, se précipita à l'intérieur, suivi par Ynnas et Laryana, plus tempérés.
Ils arrivèrent dans une immense salle, éclairée par deux grands lustres solidement attachés au plafond. Les murs étaient recouverts de dizaines de tapisseries, certainement provenant de lointains pays, et de bustes d'animaux à l'air féroce. Au fond de la salle se trouvait une haute estrade, avec dessus trois musiciens. Le premier, le plus maigre des trois, tenait en ses mains un violon, dont il jouait en dansant joyeusement. Le second, plus corpulent, soufflait dans une sorte de grosse cornemuse. Le troisième, de dos à la salle, jouait sur un petit piano de confection certainement artisanale. Le reste de la salle était occupé par cinq longues rangées de tables, ployant sous le poids des victuailles et des bouteilles d'alcools en tous genres. Ordan avait rapidement trouvé une place entre un vieux loup de mer, qui, arborant fièrement une longue barbe rousse, racontait à qui voulait bien l'entendre ses nombreuses pérégrinations sur les océans, et un fermier taciturne, qui mâchait lentement sa nourriture. Laryana alla s'asseoir dans un coin, sur une petite chaise, où elle espérait être tranquille. Ynnas, en connaisseur, s'était dirigé vers les cuisines, afin de discuter avec le propriétaire du lieu sur des sujets tels que la condition d'aubergiste ou la meilleure façon de satisfaire les clients les plus exigeants.
Après le repas, une fois toutes les assiettes débarrassées, la musique se fit de plus en plus entraînante, et beaucoup de clients, dont Ordan, que la bière et la fête avaient rendus frères, se mirent à danser sur les tables, formant une immense chaîne.
L'un d'entre eux, plus maladroit et surtout plus ivre que les autres, renversa une immense carafe d'eau, certainement la seule de l'établissement, sur Laryana. Celle-ci, poussant un cri de mécontentement, se leva et sortit de la salle. Ynnas, voyant là une bonne occasion de se débarrasser de cet aubergiste qui se faisait quelque peu envahissant, la suivit dehors.
Il la trouva adossée contre un grand arbre, en train de regarder les étoiles. Il s'assit à ses côtés, resta un moment silencieux, puis prit la parole :
"Il fait bon, pour cette période de l'année ?"
Laryana semblait plongée dans ses pensées. Elle mit un temps à répondre :
" Regarde cet arbre… C'est l'automne, et il n'a pas encore perdu ses feuilles…
_Il finira bien par les perdre un jour ou l'autre…
_Non, je ne crois pas… Je l'entends me parler, je me sens bien à ses côtés…
_Tu parles aux arbres ?
_Oui, comme tout le monde… Enfin, beaucoup ont les oreilles bouchées par la vantardise que leur cause leur condition d'humain…
_Tu penses ?
_Oui… Cet arbre m'a raconté sa longue histoire… Il se rappelle de tout ce qui lui est arrivé, depuis la lointaine époque où il était une jeune pousse, jusqu'à aujourd'hui…
_Est-ce possible de se souvenir de tant de choses ?
_Bien sûr, si tu sais te souvenir. On oublie souvent son passé car on pense devenir meilleur avec le temps… Il est inconcevable pour beaucoup, trop, de ne plus être ce que l'on était… Et, lorsque l'on réalise cela, on est souvent trop vieux pour être écouté…
_Est-ce différent avec lui ?
_Oui, bien sûr… Essaye de l'écouter… Il te parlera, il me l'assure… Mais il n'est pas sûr que tu puisses l'entendre…
_Que va-t-il me dire ?
_Seul lui le sait…"
Ynnas ferma les yeux, posa sa tête contre l'arbre, et attendit un long moment, essayant du mieux possible de faire le vide dans sa tête… C'est alors que Laryana reprit la parole :
"Tu t'y prends mal…
_Que dois-je faire ?
_Les arbres communiquent par la pensée. Ils savent tout ce qui se passe dans ton esprit. Il faut que tu leur prouve ta bonne volonté, il faut que tu penses à des choses agréables qui se sont passées dans ta vie, à des sentiments nobles. Il faut que ton esprit se purifie, et, alors tu verras en toi-même, ce sera l'arbre qui t'aura prêté ses yeux pour que tu te juges, tu entendras tes plus secrètes pensées, celles que tu ne réalises même pas, ce sera l'arbre qui t'aura prêté ses oreilles pour que tu t'entendes, tu ne feras plus qu'un avec lui… Et alors, il commencera à te parler. Il parlera dans une langue que tu n'as jamais entendue, mais que tu pourras comprendre, c'est la langue que chaque être vivant garde au plus profond de son âme, cette langue est commune à tout ce qui vit, du plus petite brin d'herbe au plus grand géant, du ver de terre rampant sur le sol au majestueux aigle parcourant les cieux… Même les pierres connaissent cette langue, même nous, nous la connaissons… Et alors, tu pourras parler avec l'arbre comme tu parles avec n'importe qui, mais tu parleras non plus avec ta bouche, mais avec ton esprit. Tu ne pourras lui mentir, il ne pourra te mentir… Mais fais bien attention, car ta conversation avec lui devra rester secrète, personne ne devra la connaître…"
Ynnas suivit les conseils de Laryana. Il se sentit alors peu à peu entraîné à l'intérieur de l'esprit de l'arbre, tout en étant plus que jamais lui-même. Il ressentait tout ce que lui avait décrit Laryana. Il se retrouva alors comme seul face à l'arbre. Celui-ci commençait à lui parler. Et Ynnas le comprenait.
"Alors, ainsi, tu es l'arbre.
_Oui, je suis l'arbre, comme tu le dis…
_Quel est ton nom ?
_Je n'en ai pas…
_Tu n'as pas de nom ? Alors comment font tous les autres arbres pour t'appeler ?
_Ils ne m'appellent plus depuis longtemps… Pendant mon enfance, il y a bien longtemps de cela, je vivais dans une profonde forêt. C'est alors que des hommes sont venus s'installer ici. Il coupèrent mon père, ma mère, mes frères et mes s½urs, mes amis… Je me suis vite retrouvé seul, le seul à survivre… Pourquoi moi ? Je ne le sais pas… Le destin a voulu que ce soit moi qui survive.
_Et tu as passé toutes ces années seul, sans parler à personne ?
_Si, bien sûr, je communique. Mes pollens volent au gré du vent, et vont porter mes messages un peu partout. Bien sûr, la réponse dépend du vent. Il change tellement de direction, que je ne sais jamais chez qui mon message va parvenir. Puis, parfois, entre mes racines, viennent s'installer des petites plantes, des touffes d'herbe, des ronces, du lichen… Ils sont sympathiques, mais vivent rarement plus d'une ou deux années, quand ils ne sont pas broutés ou piétinés !
_Ta vie semble malheureuse…
_Oh, non, ne croit pas cela ! La solitude ne me pèse guère plus,  maintenant ! Elle me permet de réfléchir tranquillement sur mon destin…
_D'ailleurs, j'ai une question à te poser ! Pourquoi ne perds-tu pas tes feuilles, cet automne ?
_Pour me battre !
_Te battre ?
_Oui, je me bats contre des forces qui montent… Vois-tu, chaque année, se passe la même guerre. En hiver, la Mort gagne, mais, chaque printemps, la Vie renaît, elle devient plus puissante, et l'été, elle domine, jusqu'au prochain automne… Ce cycle se répète sans fin… Mais n'as-tu pas remarqué que les précédents hivers avaient été plus doux que d'habitude ?
_Si, bien sûr… Qu'est-ce que ça signifie ?
_Hé bien la Mort économise ses forces… Et, cette année, si rien n'est fait, il ne devrait pas y avoir de printemps !
_Quoi ?
_Demande à Laryana…
_Laryana ?"
C'est à ce moment que Laryana apparut dans les pensées d'Ynnas. Elle aussi, semblait étonnée de ce qui se passait. C'était la première fois que cela lui arrivait. L'arbre regardait les deux humains d'un air bienveillant, s'amusant de leur étonnement. Ce ne fut aussi qu'à ce moment là qu'Ynnas prit le temps de regarder l'endroit où ils se trouvaient. C'était une sorte d'océan de lumière, tantôt verte et heureuse, tantôt rouge et bienveillante, tantôt blanche et pure… L'arbre recommença à parler, toujours dans les pensées d'Ynnas, mais il semblait que Laryana aussi pouvait entendre. En fait, c'est comme si les trois esprits communiaient.
"Vous voilà donc réunis. Ynnas, même si je sais certaines choses à ton sujet, je préférerais ne pas en parler, idem pour toi, Laryana, ceci pourrait gêner notre réunion.
_Quel genre de choses ?
_Des choses … Des choses ! Ce n'est pas le plus important. Venons-en au sujet principal. Donc, comme je disais, cette année, l'hiver risque d'être long, très long. Il risque même de ne jamais se finir.
_Comment est-ce possible ?
_Les forces de la Mort se font de plus en plus puissantes. Elles projettent de passer à l'acte très prochainement. Il faut lutter…
_Que pouvons-nous faire ?
_Vous, rien… Il faudra trouver l'Elu, celui qui saura répandre la lumière sous ses pas, celui qui bannira de ce monde la mort, la tristesse, l'ombre… Je vous fait confiance, je lutterais à ma manière. Cet hiver sera certainement mon dernier, garder mes feuilles m'épuisera, me tuera, je ne puis rien faire contre cela… Je ne saurais certainement jamais l'issue de cette  bataille, alors je vous fais confiance…
_Mais…
_Je suis fatigué, laissez-moi, maintenant, je veux me reposer…"
Ynnas et Laryana se retrouvèrent tout à coup "en dehors de l'arbre", assis, comme ils l'étaient avant. Que s'était-il donc passé ? Que voulait-il dire ? Ils ne le savaient pas… Il se faisait tard. De l'auberge, ne parvenait plus qu'une douce berceuse. Les cris de joie s'étaient tus, bon nombre des personnes étaient parties dormir dans leurs chambres, d'autres étaient tout simplement affalés sur les tables, en ronflant lourdement.
Ynnas et Laryana partirent se coucher dans la chambre qu'ils avaient réservée. Ils y trouvèrent Ordan, endormi. Une grande cruche de bière était posée à ses côtés.
Avant de s'endormir, Ynnas repensa aux événements des derniers jours. Tant de choses étranges s'étaient passées, mais il n'était pas étonné, il avait l'habitude… Tout de même, il y avait une chose à laquelle il n'avait pas encore pensé : comment allait-il trouver ce vieil homme, dans une si grande ville ? Il lui faudrait une chance considérable ! Et encore, il avait l'air d'être un grand voyageur, et il était fort probable qu'il eût quitté Ramiere depuis longtemps… Mais Ynnas était confiant, il sentait la présence du vieil homme quelque part dans cette ville, peut-être moins loin qu'il ne le pensait.
Il commençait à avoir les paupières lourdes… Il ferma les yeux, et s'endormit rapidement…






Chapitre IV) Le Gardien

Ryan retomba lourdement sur la mince couche de paille humide qui lui servait de lit. Il regardait distraitement une petite faille du plafond, où de l'eau s'accumulait, faisant tomber à un rythme régulier une goutte qui s'écrasait sur le sol, laissant échapper un petit "plic". Tout autour de la faille avait poussé une minuscule forêt de mousse et de champignons.
Ce fut alors qu'un bruit métallique interrompit sa rêverie. On ouvrait la porte du cachot, où Ryan et son unique ami Rolag dormaient tant bien que mal. Deux immenses gardiens, protégés de leurs épaisses armures, traînaient derrière eux la masse inerte que constituait un nouveau prisonnier. Ils le jetèrent violemment au sol, et un troisième garde, qui jusque là était resté en retrait, déclara sur un ton autoritaire et méprisant :
"Ce sera ici ta nouvelle cellule ! Et tâche de te tenir tranquille si tu ne veux pas qu'il t'arrive la même chose ! La prochaine fois, ce ne sera pas ta pauvre classe qui te sauvera…"
Puis il fit demi-tour, en riant d'un rire méchant, presque diabolique… Ensuite, les deux autres gardes partirent, fermant soigneusement la porte rouillée de la cellule.
Ryan s'approcha discrètement du nouveau prisonnier. Son dos, tailladé par de nombreux coups de fouet, saignait abondamment. Il gardait la tête baissée, son visage était caché par de longs cheveux noirs. Il semblait fort, d'ailleurs, il portait les braies rouges, réservées aux Errians, gladiateurs les plus forts et les plus respectés des arènes. Après un petit moment, Ryan prit la parole :
"Hé ben mon gars, il t'on pas raté !"
L'homme mit un moment à répondre. Il semblait plongé dans ses pensée.
"Je sais, prononça-t-il soigneusement d'une voix totalement neutre. J'ai l'habitude…
_Qu'as-tu fais ?
_Rien… J'ai juste regardé l'un d'entre eux droit dans les yeux…
_C'est vrai qu'ils n'aiment pas ça…
_Je trouve pitoyable que beaucoup de personnes aient pris l'habitude de baisser les yeux dès qu'un garde arrive…
_Que veux-tu… Ils ont le pouvoir… Nous ne pouvons rien…
_Si nous nous allions tous, on pourrait…
Rolag leva tout à coup la main.
"Nous devrions nous taire, chuchota Ryan. Quelqu'un arrive…"
Rolag avait vu juste. Quelques secondes plus tard, le garde qui était chargé de la nourriture arriva, boitillant, et poussant une large marmite montée sur une plate-forme à laquelle étaient fixées quatre vieilles roues grinçantes. Il regarda dans la cellule, marmonna une petite phrase incompréhensible, puis pris trois petites assiettes en métal. Il les remplit d'une soupe froide et pâteuse, et déposa les assiettes devant un petit trou qui était spécialement conçu pour cette utilisation. Puis il repartit faire sa tournée, de la même façon qu'il était arrivé. Les trois prisonniers se jetèrent sur la nourriture, avant que les nombreux rats ou cafards qui peuplaient le lieu ne fassent de même. Après un instant, le nouveau, désignant Rolag d'un petit geste du menton, demanda :
"Tu as l'air différent…
_Il n'est pas humain, répondit Ryan. Il vient d'un lointain pays, où son peuple vénère de sombres forces. Mais lui est différent. Il m'a aidé, alors que j'étais en grand danger. S'il y a une personne digne de confiance dans ce monde, c'est bien lui ! "
Le nouveau tendit une main amicale vers Rolag, et lui dit :
"Heureux de te connaître… Je m'appelle Malkor."
Rolag, de ses trois doigts griffus, serra la main de Malkor.
"Il ne parle pas, précisa Ryan. Mais il n'en pense pas moins… Il suffit de savoir lire son regard…"
Il est vrai que, la seule chose humaine dans Rolag était bien son regard. Son corps était effrayant, monstrueux : sa peau, grise, presque noire, était sèche, tailladée de nombreuses cicatrices. Ses bras, longs et poilus, se terminaient par deux mains, qui étaient chacune composées de trois doigts, fins, noueux, et griffus. Sa bouche, si l'on pouvait appeler comme cela la petite fente sans lèvres au bas de son visage, laissait apparaître de gigantesques crocs, profondément enracinés dans des gencives rouges sang. Il n'avait que très peu de cheveux, mais masquait sa calvitie en portant la plupart du temps un vieux casque en fer rouillé, qui lui avait été légué par un vieil ami à lui. Mais, malgré cette silhouette et ces traits effrayants, il suffisait de le regarder dans les yeux pour savoir qu'il ne pouvait être mauvais. Ses yeux, bleus, semblaient aussi purs que des saphirs. Il avait ce regard, que l'on retrouve chez les personnes bonnes pour l'être, qui ne demandent rien à personne, qui aident, juste pour le plaisir de voir les autres heureux, et qui n'ont jamais, de toute leur vie, commis la moindre action qui pourrait leur rester sur la conscience.
Rolag était très passionné par Humains, qu'il trouvait étranges. Il avait, lors de ses pérégrinations, vu nombre d'entre eux, et ne savait toujours pas ce qu'il devait penser de la race humaine en sa totalité. Il connaissait de très bon exemples d'humains, comme Miron, mais il en connaissait aussi de très mauvais, comme ceux qui chaque jour l'applaudissaient dans cette arène. Il est vrai que son physique inhumain l'avait vite rendu populaire dans les jeux du cirque, et il était de loin le gladiateur préféré des spectateurs. A chacun de ses combats, il était applaudi, clamé, idolâtré ; ce qu'il détestait grandement, lui qui avait passé une grande partie de son existence à défendre la Vie.
Après un moment, Rolag esquissa ce qui devait être un sourire amical, mais son anatomie s'y prêtait mal, et il ne réussit qu'à faire une grimace sadique. C'est alors que Malkor pris la parole :
"Il se fait tard, nous devrions nous coucher… Demain sera une rude journée…"
Puis il s'exécuta, s'allongeant à même le sol. Rolag s'assit dans un coin de la pièce, et baissa la tête pour dormir, comme à s'on habitude.
Ryan, qui n'avait pas très sommeil, décida de se changer les idées, du moins d'essayer, car cela était difficile dans un tel lieu… Il repensa au jeune homme qu'il avait tué dans la journée. Etait-ce le dixième ? le centième ? le millième ? Il était incapable de le dire… Etait-il ici depuis un mois ? une année ? plus ? Il n'en savait rien… Depuis qu'il était entré ici, le temps semblait s'être arrêté… Les jours passaient, se succédaient sans laisser de traces dans sa mémoire…
Ryan marcha un moment dans la pièce. Puis il s'approcha de la fenêtre. Celle-ci était protégée par de larges barreaux rouillés. Dehors, la ruelle sur laquelle la vue donnait était vide. Un rat fouillait dans un tas d'ordures. Ryan tira un peu sur l'un des barreaux, sans espoir. Tout à coup, le barreau tomba en miettes. Ryan n'en croyait pas ses yeux. Il tira sur un autre barreau : idem. Il enleva ainsi, un à un, chaque barreau de la fenêtre. Malheureusement, celle-ci était trop petite pour le laisser passer. Il s'attaqua alors aux murs, et, à son grand étonnement, ceux-ci se brisèrent comme du cristal. Il donna un coup de pied dans le bas du mur : les briques volèrent en éclat.
Ryan se tourna alors vers Rolag et Malkor. Le c½ur emplit de joie, il les réveilla. Ne pouvait exprimer son contentement par des mots, il montra simplement l'immense trou dans le mur. Rolag et Ryan se précipitèrent à l'extérieur, Malkor resta un moment assis, indécis, puis suivit ses nouveaux compagnons.
Il coururent pendant une longue partie de la nuit : trop contents de leur liberté récupérée, ils voulaient s'éloigner le plus possible de ce lieu qu'ils avaient tant détesté, de peur d'être rattrapés par les gardes. Ils ne s'arrêtèrent qu'à l'aube, dans un petit bosquet. Là, ils seraient en sécurité. Ils dormirent une bonne partie de la matinée.
Lorsque Ryan se réveilla, il vit Malkor perché sur un arbre, en train de scruter l'horizon. Il s'approcha de lui, marcha sur une brindille qui, en craquant, trahi sa présence. Malkor tourna la tête vers le bas, et, apercevant Ryan, rejoignit le sol d'un seul bond.
"Je pense que je vais vous quitter là, déclara-t-il. Je dois aller vers l'est, régler un vieux compte. Je vous conseille de partir vers le nord. La frontière du royaume n'est pas loin. Après cela, ce sera les terres sauvages, les Terres du Nord. Vous y trouverez un vieil ami à moi, du moins, il vous trouvera : il sait tout ce qui se passe dans ces terres, toute personne qui y entre est vue de lui ou de ses nombreux amis en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il est facilement reconnaissable : il est toujours accompagné  par un ours, un singe, et un loup. N'ayez pas peur de son air sauvage : il ne se bat que quand il ou l'un de ses nombreux protégés est en danger, et n'aime pas tuer. Dites-lui que vous me connaissez, il vous guidera dans les terres sauvages, vous emmènera à n'importe quel endroit, il suffira juste de lui demander. Adieu…"
Puis il se retourna, et partit lentement vers l'est, sans regarder derrière lui. Ryan voulut le retenir, mais il ne put faire le moindre geste. Sa voix semblait éteinte.
Il le suivit des yeux, impuissant, pendant quelques minutes, puis se retourna. Il partit réveiller Rolag, lui annonça le départ, et lui répéta les conseils qui lui avaient été prodigués.
Puis les compagnons se mirent en route. Rolag, qui connaissait très bien les plantes, savait déterrer les meilleures racines, débusquer les champignons les plus goûteux, faire cuire les tiges les plus tendres… Ryan essayait d'attraper des lièvres ou des oiseaux, mais, comme il n'avait pas d'arme digne de ce nom sur lui, ses tentatives échouaient souvent, l'entraînant parfois dans un bosquet de ronces, ou dans un buisson épineux. Ils évitaient le plus possible les routes, et préféraient marcher de nuit. Ce fut au bout d'une vingtaine de jours qu'ils dépassèrent les derniers villages. Les seules traces de présence humaine étaient de lointaines fermes ou de petits chemins boueux.
Environ un trois après leur départ, ils finirent par arriver dans ce qui était appelé les Terres du Nord, une région infiniment grande, où seuls vivaient des bêtes sauvages et des tribus barbares. Elles étaient connues de tous les enfants du monde, car tous les contes de fées et les récits pour les faire dormir s'y déroulaient. L'on disait aussi qu'il y vivait d'étranges êtres, tantôts magnifiques et insaisissables, tantôt effrayants et cruels… L'on y parlait aussi d'intrigantes montagnes, qui tantôt abritaient de merveilleux lutins, tantôt étaient nues et totalement infertiles… Même si personne n'y croyait, peu se risquaient sur ces terres…
Ne sachant plus vraiment où aller, Ryan et Rolag s'installèrent au sommet d'une colline.
Ryan observa les alentours : au nord s'étendait une gigantesque chaîne de montagnes, à l'ouest une forêt, à l'est un petit bosquet, entouré par d'immenses plaines couvertes d'herbe. Il préféra ne pas regarder vers le sud, afin de tracer un trait définitif sur son passé. Puis il s'assit. Rolag était parti chercher des brindilles pour faire un feu.
La première nuit fut sans encombres. Lors de la seconde, quelques loups tentèrent de s'approcher du campement de fortune, mais, intimidés par le feu, ils déguerpirent aussi vite qu'ils étaient arrivés, leurs silhouettes s'évanouissant dans les ténèbres insondables de la nuit. Lors de la troisième nuit, ils étaient plus nombreux, mais pas encore assez. Ce fut lors de la quatrième nuit qu'ils décidèrent de passer à l'acte : ils encerclèrent les deux compagnons, resserrant peu à peu l'étau autour de ces proies faciles. Un vieux loup au pelage gris poussa un hurlement macabre. Ryan se réveilla sur le coup : il avait appris à avoir le sommeil léger. Il saisit une branche dans le foyer, et utilisa la flamme qui la dévorait pour repousser ces prédateurs. Il en blessa deux, qui fuirent en gémissant. C'est alors que Rolag se réveilla. Il eut à peine le temps de se relever qu'un loup lui sauta dessus, et mordit profondément dans sa jambe. Mais il se retira vite, comme horrifié par le goût de la chair du blessé. Pendant ce temps-là, Ryan résistait coûte que coûte, mais les loups attaquaient sans relâche. A chaque fois qu'il en blessait ou tuait un, trois autres arrivaient. Le doyen de la meute, qui s'était perché sur un rocher, encourageait les autres chasseurs de ses longs hurlements, et en appelait de nouveaux au combat. Ils devaient maintenant être une centaine. Ryan, submergé par le nombre d'assaillants, s'écroula sur le sol. Rolag, blessé, ne pouvait plus bouger.
C'est alors qu'un cri déchira la nuit. C'était aussi un cri de loup, mais celui-ci était bien plus lointain. Les nombreux coups de crocs qui tailladaient la chair de Ryan s'arrêtèrent. Il ouvrit les yeux : les loups avaient reculé, comme s'ils n'osaient plus approcher. Au loin, des gémissements entrecoupaient le silence de mort qui s'était imposé. C'est alors que tous les loups s'échappèrent, laissant apparaître au loin quelques silhouettes qui s'approchaient.
Ryan rassembla toutes ses forces pour se relever. Il jeta un rapide coup d'½il à Rolag : celui-ci n'avait pas été attaqué, sauvé par l'atroce goût que les loups lui trouvaient.
Lorsque les silhouettes étaient enfin assez proches, Ryan put discerner de qui il s'agissait : un homme, grand, large, chauve, accompagné d'un loup blanc et d'un immense ours. Sur son épaule se trouvait une étrange créature : celle-ci ressemblait à un homme, mais elle était plus petite, son corps était recouvert de poils bruns. Ryan présuma qu'il devait s'agir du "singe" dont lui avait parlé Malkor. L'homme prit la parole, d'un ton autoritaire mais accueillant :
"Je suis Ordan, gardien des Terres du Nord !"




Chapitre V ) Troubles au sud

Ce matin-là, Ynnas se sentait invincible, grand, vivant, heureux, puissant. Le printemps, arrivé précocement cette année, l'avait empli d'une énergie et d'une joie qui semblaient rayonner tout autour de lui. Il était sorti de sa chambre, et avait déambulé dans les couloirs du château, sans autre but que de répandre sa joie de vivre un peu partout. Il avait envoyé nombre de ses domestiques personnels se reposer, plus que jamais conscient des épuisantes tâches qu'ils remplissaient pour le satisfaire. Aujourd'hui, quoiqu'il arrive, il serait satisfait.
Il s'arrêta dans les jardins, s'assit au pied d'un vieux chêne, et se laissa dorer au soleil.
Alors qu'il commençait à s'endormir, une voix le réveilla.
"Maître Ynnas, maître Ynnas !"
Il ouvrit un ½il, regarda qui le réveillait. C'était Madfor, un jeune suivant, fils de Melnoris, majordome du château.
Madfor était assez petit de taille, et, même s'il avait déjà dépassé ses dix-sept ans depuis plusieurs mois, il était souvent pris pour un enfant, ce qui le gênait grandement. Il avait de longs cheveux blonds bouclés, qui retombaient nonchalamment sur ses épaules. Ses yeux bleus brillaient toujours d'une lueur de joie qui ne s'éteignait jamais.
"Maître Ynnas ! votre père le roi vous fait appeler, c'est urgent !"
Ynnas ouvrit les deux yeux, il se leva paresseusement, et, congédiant Madfor, partit vers la salle du trône.
Son père était, à son habitude, assit sur le trône. Une dizaine de gardes étaient en poste, un peu partout dans la salle. Quelques nobles discutaient sur les balcons.
Lorsqu'Ynnas arriva dans la salle, son père lui fit signe de s'approcher, puis il commença à parler :
"Ynnas, dit-il, tu es devenu presque adulte. Je me fais vieux, et tu devras bientôt me remplacer sur le trône… Tu as passé de nombreuses années auprès de tes professeurs, à apprendre la philosophie, la diplomatie, l'art de gérer un royaume…"
Le roi continua à parler ainsi pendant de longues minutes. Ynnas, lassé, finit par l'interrompre :
"Père, m'avait vous fait appeler seulement pour cela ? Madfor m'avait dit que c'était urgent...
_Hum, heu… oui… Nos deux alliés, la Confédération Gaélinne et le Royaume Iffin, ont été attaqués par des ennemis aussi affreux que sanguinaires. Le royaume a rapidement été conquit, et la Confédération est en plein combat. Je te demande d'aller leur porter aide, en emportant avec toi une armée constituée des meilleurs soldats du pays.
_Quoi ? Vous me demandez d'aller faire la guerre ?
_Ecoute, Ynnas, la guerre est l'une des nombreuses facettes de ton futur rôle de roi… Il faut dès maintenant apprendre à défendre ton territoire… De plus, une aide armée est absolument nécessaire pour la survie de la Confédération… Si celle-ci tombe aux mains de l'ennemi, la prochaine cible sera très certainement notre royaume…
_Mais, nous avons de nombreux généraux prêts à combattre et bien plus performants que moi !
_Ils t'accompagneront et t'apprendront tout ce qu'il y a à apprendre sur le terrain…
_Mais…
_Ynnas, c'est un ordre… Tu devra être parti demain à l'aube."
Ynnas était abattu… Lui, qui n'avait jamais quitté sa cité natale, qui était rarement sorti des alentours du château, allait devoir voyager dans un lointain pays, guerroyer dans le désert contre des barbares, et tout cela en vertu d'une alliance… si ces ennemis étaient si puissants qu'on le dit, pourquoi ne pas collaborer avec eux ? Cela permettrait de sauver le royaume, et de se pouvoir d'un allié de poids !
Pendant qu'il réfléchissait à cela, il était sorti de la salle du trône, et avait déambulé dans les couloirs du château jusqu'à arriver devant les appartements de Freydor.
Freydor était issu d'une lignée proche de celle de la famille royale. Il avait été envoyé par sa famille en ville afin de recevoir la meilleure éducation possible. Etant du même âge qu'Ynnas, ils avaient été élevés par la même nourrice. Depuis leur plus tendre enfance, ils s'étaient toujours sentis comme frères, et avaient fait les quatre cent coups ensembles. Mais Freydor était pourvu d'une constitution bien plus robuste que celle d'Ynnas, et il était vite devenu le dominant. Ynnas était conscient de cette situation, et il ne s'en plaignait pas : il ne sentait en lui aucune envie de commander, et savait que Freydor n'abuserait pas de sa situation.
Ynnas frappa à la porte, et de l'intérieur de la salle jaillit ne voix puissante et joyeuse :
"Entrez !"
Ynnas s'exécuta, appuyant de tout son poids sur la lourde porte de bois afin de la faire coulisser.
Freydor était assit dans son fauteuil, en train de regarder par la fenêtre. Dès qu'il reconnu Ynnas, ses yeux s'illuminèrent d'une étincelle de joie qui se répandit peu à peu sur tout son visage. Ses longues jambes n'eurent que deux pas à faire pour rejoindre son ami, et sa large main lui atterrit violemment dans le dos d'Ynnas, lui coupant la respiration un moment.
Entre deux éclats de rire, Freydor eut le temps de prononcer :
"Alors, vieille branche ! Qu'est-ce que tu viens faire ici ? "
Pendant un moment, Ynnas oublia sa peine, effacée par le ton joyeux de son ami. Puis il se rappela de la raison de sa visite :
"Freydor, c'est certainement la dernière fois que je te vois avant longtemps… Je dois aller à la guerre dès demain…
_Quoi ? La guerre ? Où ?
_ La Confédération Gaélinne a besoin d'aide. Mon père a décidé de me confier cette campagne.
_Donc tu vas partir en guerre ?
_Oui…
_Donc on ne va plus se voir pendant longtemps ? Peut-être même plus du tout ?
_Oui, conclut Ynnas dans un dernier souffle de désespoir."
Freydor resta un moment sans parler, puis ses yeux brillèrent d'une faible lueur qui signifiait qu'il avait une idée derrière la tête.
"Alors allons boire un dernier coup avant de nous séparer !"
La joie de Freydor déteint quelque peu sur Ynnas, qui se laissa emporter.
Lorsqu'ils pensèrent enfin à renter au château, la nuit était tombée depuis longtemps. C'est alors, qu'à mi-chemin, Freydor s'arrêta, profitant de la vue sur la mer qu'offrait le lieu.  Ynnas, qui avait fait quelques pas avant de remarquer que son ami n'était plus à ses côtés, se retourna, et rebroussa chemin.
"Ynnas, appela Freydor.
_Oui ?
_Tu te rappelles quand on était petits ? Quant je m'absentais pendant de longues après-midi ?
_Oui…
_Je n'avais jamais voulu te dire où j'allais… Aujourd'hui, je vais te révéler ce secret…"
Freydor marqua un temps, regarda un chat qui dormait paisiblement sur une fenêtre, inspira profondément, puis repartit :
"Vois-tu, j'ai toujours rêvé de voyager au loin… J'allais marcher sur les quais, regarder les marins. Je m'étais acheté une barque, et j'attendais LE jour pour partir. Ce jour est venu. Ynnas, vient avec moi ! nous vivrons au gré du vent, nous serons libres !"
Ynnas, qui voyait là une occasion d'échapper enfin à l'étouffant protocole, acquiesça d'un Large sourire.
C'est alors qu'un vieillard passa à côté d'eux, boitillant, les regarda furtivement, puis repartit aussi vite qu'il était venu.



Chapitre VI ) Mort


"Alors comme ça, s'esclaffa Ordan, vous voulez rejoindre la Montagne aux v½ux! Jamais entendu pareille absurdité ! Et pourtant, j'en ai vu des fous, pendant les décennies que j'ai passé à voyager en ces terres… Je me suis aventuré dans la région de cette montagne, il y a quelques années, et je vous déconseille d'en faire de même… Là-bas se trouvent des centaines, des milliers de licornes. Et elles ne sont pas celles que l'on croit : elles vous éventrent de leur corne, puis vous dévorent les boyaux alors que vous agonisez encore ! Je les ai vues à l'½uvre : c'est tout simplement horrible !
_Mais je tiens à y aller, insista Ryan. Je dois le faire pour Miron…
_Miron ?
_Oui, Miron était mon frère et mon maître. Il m'a élevé, et m'a tout appris alors que nous avions perdu nos parents… C'était le meilleur soldat du royaume, voire même du monde ! Mais il mourut, lors d'une sanglante guerre qui précéda ma fuite… Il se sacrifia pour moi, conclut Ryan, la larme à l'½il, la voix troublée par l'émotion de ces douloureux souvenirs."
Ordan se tut, baissa la tête. Puis il regarda Ryan dans les yeux :
"Tu as l'air fou… Mais je te comprends… Je connais quelqu'un qui peux t'aider… Nous ne sommes pas loin de sa demeure. Suivez-moi, nous y seront avant sept jours si nous marchons vite et bien !"


*
*    *

Au bout de trois jours, ils arrivèrent au pied de l'immense chaîne de montagnes qu'avait vue Ryan lors de son arrivée sur ces terres.
Après les premières collines commençaient les immenses pics, aux sommets constamment enneigés. Ordan, qui semblait connaître parfaitement la région, les entraîna par de petits sentiers qui s'égaraient vite dans de profondes forêts de conifères, où ils marchèrent pendant plusieurs jours. Mais ils ne traversèrent pas la chaîne. Dès le premier col, ils virèrent vers l'ouest, et rapidement se retrouvèrent en plaine. Puis ils reprirent vers le nord, longeant une immense falaise parfaitement rectiligne.
Au crépuscule de leur septième jour de marche, ils virent le soleil se coucher dans une entaille qui s'enfonçait profondément dans la falaise. Ordan, d'un signe de la main, ordonna à ses deux compagnons de s'arrêter.
"Voyez cela, expliqua-t-il en montrant de la main l'entaille. Les Friskils l'ont creusée de leurs propres mains, sans outils. Il n'y a même pas trois ans qu'ils se sont installés ici… Alors admirez leur pouvoir !"
Ryan et Rolag fixèrent l'entaille, sans vraiment y croire. Comment tout cela aurait pu-t-il être fait en moins de trois ans, sans outils ? De plus, une luxuriante végétation avait poussé ici, de nombreux arbres aux branches chargées de fruits aux couleurs vives, de fleurs aux parfums envoûtants et de feuilles verdoyantes.
"Ils ont planté tout ce que vous voyez là. En plus d'être de merveilleux travailleurs, ils peuvent faire pousser tout ce qu'il veulent, n'importe où. Entrez, les invita finalement Ordan, avec un geste de la main. "
Les trois compagnons suivirent le petit sentier, qui se faisait de plus en plus étroit. C'est alors qu'ils arrivèrent devant une falaise.
"Je présume que ce n'est qu'une illusion, proposa Ryan.
"Non, répondit Ordan ! Il va falloir escalader…
_Quoi ? escalader ça ! Mais c'est impossible !
_Ne t'en fais pas…"
Ordan frappa des mains, et le singe quitta son épaule. Il s'enfonça dans la végétation. Après quelques minutes, une liane tomba du haut de la falaise.
"La voie est ouverte !"
Ordan s'agrippa à la liane, et, faisant preuve d'une agilité étonnante, il grimpa rapidement en haut de la falaise. Rolag le suivit, puis enfin Ryan, assez peu rassuré.
Une fois arrivés en haut de la falaise, Ryan regarda vers le bas, d'un air partagé entre le vertige et le soulagement. C'est alors qu'il aperçu que l'ours et le loup étaient restés en bas.
"Et ceux-là, demanda-t-il, comment ils montent ?
_Ne t'en fais pas; rassura Ordan. Nos hôtes vont prendre soin d'eux…"
Tout à coup, Ryan sursauta en voyant à ses pieds une sorte de bonnet dépassant du sol. Il se baissa, et l'observa de plus près. Il resta un moment immobile à l'observer. Il était en tissu, finement brodé.
C'est alors qu'un petit grognement sortit du sol. Une voix aiguë, stridente se fit entendre  :
"Qui est là ! On ne peut plus dormir tranquille ?"
Subitement, le bonnet s'éleva, laissant apparaître un minuscule lutin, à peine plus grand qu'une main. Il avait la peau marron, de petits yeux noirs malicieux, et un air puéril, presque amusant. Il portait une courte tunique rouge, avec une ceinture de cuir à laquelle était accrochée une petite gourde.
"Ca y est ! Vous m'avez réveillé ! Vous êtes contents ?
_Excuse-nous, Credei, déclara Ordan d'un air amusé. Tu peux nous mener jusque chez toi ?
_Non ! Je ne veux pas ! Vous m'avez vexé !"
Credei tourna le dos, prenant un faux air boudeur.
"Très bien, repris Ordan. Nous y irons tous seuls ! Suivez-moi, confia-t-il à Ryan et Rolag."
Puis ils partirent, en marchant assez lentement.
"Hé ! Attendez moi ! Ne vous en allez pas, supplia le Friskil. Je… je vais m'ennuyer tout seul ! Maintenant que vous m'avez réveillé, vous me prenez en charge !"
Ordan fit semblant de ne pas l'entendre, faisant signe à ses compagnons de le suivre.
"Puis d'abord, vous avez besoin de moi pour ouvrir la porte ! Marchez moins vite, j'ai de petites jambes, moi ! Et dit-à ces deux-là d'éviter de m'écraser avec leurs grands pieds !
_Bon, d'accord, tu nous suis, concéda Ordan. Mais tu ne parles pas…
_Merci ! Je serais sage !"*
Credei les suivit quelques temps sans parler, lorsqu'il fut repris par sa nature bavarde :
"Hé, dis-moi, Ordan, qu'est-ce tu viens faire par-là ? Et ces deux-là, c'est qui ?
_Ces deux-là, comme tu dis, sont des amis que je dois aider. Le petit, là, c'est Ryan. Le grand, avec l'air féroce, c'est Rolag. Il ne parle pas, mais il est gentil. N'ai pas peur de lui… Ils viennent voir le sage, afin de lui demander un conseil…
_Et comment tu sais qu'ils sont gentils ? Peut-être qu'ils nous veulent du mal ?
_Ne t'en fais pas, c'est Malkor qui les envoie.
_Malkor ? Il est ici, tu le savais ?
_Malkor est ici, interrompu Ryan ? depuis combien de temps ?
_Depuis environ une dizaine de jours…
_Mais, c'est impossible ! Il nous a quitté il n'y a pas plus d'une quinzaine de jours !
_Les hommes de mon peuple voyagent vite, expliqua Ordan. Ils connaissent et empruntent des chemins que personne ne connaît. Ils savent voyager jour et nuit sans s'arrêter…
_Mais, il était parti vers l'est ! Et nous sommes au nord-ouest de l'endroit où nous nous sommes séparés !
_Ne tente pas de percer nos secrets. Ils représentent une vérité trop dure à réaliser pour quelqu'un qui n'y est pas préparé."
C'est alors qu'Ordan arrêta de marcher. Ils étaient arrivés en face d'un immense fossé.
"La voilà, ton illusion, dit-il d'un ton rieur."
Puis, sans hésiter, il marcha dans le vide. Il était retenu par une sorte de pont invisible. Credei le suivit rapidement, puis passèrent Ryan et Rolag, qui, lui aussi, commençait à être gêné par tous ces systèmes de sécurité hasardeux.
Après le fossé, se trouvait une seconde falaise. Credei passa en tête du groupe. Il posa ses deux mains sur la pierre, puis prononça quelques mots à voix basse. Un grand rire se fit entendre, et, dans un immense grondement, la falaise se fissura, et x'écarta, jusqu'à laisser apparaître un gigantesque portail.
Ryan, impressionné, fit deux pas en arrière, et remarqua ce qu'était réellement cette porte : une colossale tête de Friskil, en tous points identique à celle de Credei, qui ouvrait une bouche béante.
Ordan s'enfonça dans la bouche, y invitant Rolag et Ryan. Credei avait, quant à lui, tout simplement disparu.
Après quelques mètres, le couloir faisait un coude, et les trois compagnons se retrouvèrent dans l'obscurité totale.
"A partir de maintenant, intervint Ordan, suivez-moi, et ne vous arrêtez que si je vous le dit ! En aucun autre cas vous ne devrez le faire."
Puis Ordan avança. Tout le long de la marche, il resta la main contre le mur, et murmurait inintelligiblement. Au bout d'un long moment, il commença à parler plus fort :
"Sept-cent quatre-vingt quinze, quatre-vingt seize, quatre-vingt dix-sept, sept cent quatre-vingt dix-huit ! Nous y sommes ! Pas un pas de plus, ou vous serez broyés en miettes. Les Friskils sont très exigeants sur la sécurité !"
Puis Ordan tapota trois fois sur le mur. Un escalier apparut, ils l'empruntèrent.
Il débouchait sur un vallée verdoyante, encerclée de montagnes. L'on aurait pu penser qu'elle était peuplée par des hommes, en voyant les immenses champs cultivés, les vergers. Mais c'était sans compter sur les centaines de lutins qui s'y promenaient nonchalamment, et sur le village miniature qui s'y trouvait.
"Nous voici certainement dans le plus bel endroit au monde, se réjouit Ordan ! Attendez-moi ici, je vais voir si le chef peut vous recevoir tout de suite."
Ryan, épuisé, s'affala dans l'herbe, alors que Rolag, qui semblait se gaver d'une telle abondance de vie et de joie, alla se promener auprès de la rivière. Quelques heures passèrent, sans qu'aucun des deux ne s'en rende compte. Le soleil semblait n'avoir pas bougé de sa place.
C'est alors qu'Ordan revint, accompagné de Malkor.
"Ryan ! Content de voir que tu t'en est sorti !"
Ryan, coupé dans sa sieste, ouvrit un oeil, et, quant il reconnut le visage de Malkor, se leva subitement.
"Malkor ! Je ne m'attendais pas à te revoir de sitôt !
_Les Gardiens sont toujours plus étonnants que ce que l'on peut penser !
_Bien, interrompit Ordan. Le chef accepte de vous recevoir, Rolag et toi. Vous avez de la chance, car la confiance des Friskils est très dure à obtenir !"
Ordan, Malkor et Ryan partirent à la recherche de Rolag, qu'ils trouvèrent assit auprès de la rivière, adossé à un arbre.
Tous les quatre suivirent alors le cours de la rivière, saluant au passage les nombreux Friskils qu'ils croisaient. C'est alors qu'ils arrivèrent à la source.
Ryan aperçut avec stupeur le loup et l'ours d'Ordan, en train de s'y abreuver, ceux-là mêmes qui étaient restés en bas de la falaise.
"Les Friskils sont plus forts que ce qu'ils n'y paraissent, expliqua Ordan …"
En face de la source, se trouvait la seule maison de taille humaine de la vallée. Ordan et Malkor y entrèrent sans frapper, puis, après un moment, ce dernier ressortit :
"Le chef Dronoris est prêt à vous recevoir."
L'intérieur de la maison était sobre, poussiéreux. Quelques rares meubles de bois branlants s'appuyaient sur les murs de boue séchée. La lumière du jour perçait à travers de minces fenêtres.
Sur le mur du fond se trouvait un petit trône de bois, sur lequel était assit un Friskil. Celui-ci était bien plus grand que les autres, même s'il ne dépassait guère la taille humaine. Il semblait vieux, et avait une grande barbe. Malgré cela, ses yeux brillaient d'une lueur de vivacité et de malice.
Ordan et Malkor se prosternèrent, invitant Ryan et Rolag à faire de même. Presque immédiatement, le Friskil commença à parler :
"Allons, allons, mes amis ! Vous savez bien que je déteste cela ! Relevez-vous, et venons-en directement aux faits : pourquoi êtes-vous venus ?
_Le Maître m'a envoyé ici, commença Malkor. Il craint pour votre sécurité.
_Ma sécurité ? Tu sais bien que seuls les initiés peuvent entrer dans cette vallée ! Cois-tu vraiment que les Vadraïs en veulent à ma vie ?
_Je ne sais pas. Beaucoup de choses étranges se sont passées récemment.
_Beaucoup d'animaux sont devenus totalement incontrôlables, interrompit Ordan. Les loups plus que les autres. Ils s'en prennent maintenant aux humains, ce qu'ils n'avaient jamais fait auparavant. Je pense que ce ne sont pas les Vadraïs. Eux aussi semblent anxieux.
_Tu vois, conclut le Dronoris. Il n'y a rien à craindre… D'ailleurs, j'attends l'arrivée d'un Vadraï. Il devrait arriver d'une minute à l'autre. Bien, ce problème est réglé. A toi, Ordan. Pourquoi es-tu venu ?
_Comme vous le voyez, je me suis permis d'inviter ici quelques amis. Ce j
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Mince ! Désolé de double-poster, mais ca ne tenait pas en entier ! lol

Voilà la suite :

_Tu vois, conclut le Dronoris. Il n'y a rien à craindre… D'ailleurs, j'attends l'arrivée d'un Vadraï. Il devrait arriver d'une minute à l'autre. Bien, ce problème est réglé. A toi, Ordan. Pourquoi es-tu venu ?
_Comme vous le voyez, je me suis permis d'inviter ici quelques amis. Ce jeune humain, du nom de Ryan, cherche, avec l'aide de son ami Rolag, à ramener son frère, du royaume des morts. Son ambition est grande, il veut rejoindre la Montagne aux v½ux. Je l'ai amené ici afin qu'il bénéficie de vos sages conseils.
_Bien… Explique-moi comment est mort ton frère, demanda-t-il, se tournant vers Ryan.
_Hé bien, autrefois, nous étions tous deux généraux dans un royaume au sud d'ici. Le Royaume Iffin. Malheureusement, nous avons été attaqués par un peuple cruel et sanguinaire. Notre armée fut anéantie en quelques jours. Alors que mon frère, Miron, et moi, étions prisonniers, Rolag, ici présent, et Dalior, un de ses amis, ont trahi leur peuple, et nous ont aidés à nous libérer. Alors que nous fuyons, nos ennemis nous ont rattrapé, et Miron s'est sacrifié afin de les ralentir, et de nous sauver… Miron a longtemps été mon seul compagnon, et, malgré le soutien de Rolag, je n'arrive à l'oublier… c'est pour cela que j'aimerais qu'il revienne à la vie…
_Je te comprends. Ta douleur doit être grande. Ton voyage sera long, et dur. Mais je sens que tu apprendras beaucoup de choses… C'est pour cela que je vais demander à Credei de t'accompagner. C'est ici que la mission d'Ordan se termine."
Subitement, Rolag, qui, depuis un moment déjà, semblait anxieux, bondit hors de la salle, et partit en courant. Ryan essaya de la rattraper, mais c'était trop tard.
"Que lui arrive-t-il, demanda Ordan; je ne l'avais jamais vu réagir comme ça !
_Il a du sentir quelque chose, proposa Ryan, inquiet. Il a n odorat très fin…"
C'est alors qu'une jeune femme entra dans la salle. Elle baissa la tête face à Dronoris.
"Où est Kradirt, demanda-t-il ?
_Il n'a pas pu venir. Je me suis permise de le remplacer.
_Que devait-il me dire ? Il disait que c'était très important.
_Kradirt est devenu fou. Il refuse de comprendre que les temps ont changé, et tient encore aux anciennes règles, expliqua la jeune femme, avec un petit sourire au coin des lèvres. Il a fallu… continuer sans lui.
_Quoi ? Que voulez-vous dire ?
_Soumettez-vous à la force d'Ark-than. Ou alors, mourrez. Acceptez de devenir ses esclaves, ou alors souffrez.
_Mais… Que racontez-vous-là ?
_L'ancien temps des Gardiens et des Vadraïs est aujourd'hui révolu. L'ancien temps des humains l'est aussi. Maître Ark-than a beaucoup à vous offrir… La vie, et même l'immortalité pour ses meilleurs sujets. Soumettez-vous !
_Les Friskils n'ont aucun maître, cria Dronoris ! Que ce soit bien clair ! Cela fait des siècles que nous vivons en liberté, et rien ni personne ne nous l'enlèvera ! Nous combattrons s'il le faut !"
La jeune femme rit, puis, en tendit la main vers Dronoris. Un pieux d'ombre surgit de sa paume, et alla droit se planter dans la poitrine du Friskil.
"Aucune pitié pour les faibles ! Retenez mon nom, et tremblez… Je suis Laryana !"
Au moment où elle allait sortir, Malkor lui bondit dessus, et la fit tomber au sol.
"Qu'as-tu fait ? Ta punition sera la mort !
-Tu ne peux rien !"
D'un geste de la main, elle envoya Malkor contre un mur, puis se releva. Elle sortit, mais Malkor la suivit. De constitution robuste, il semblait ne pas avoir souffert du violent impact.
Ils se retrouvèrent tous les deux dehors, entourés par une foule de Friskils curieux. C'est alors que Malkor leva les deux bras au ciel. Une épée apparut dans chacune de ses mains. Il attaqua Laryana, mais celle-ci arrêtait les lames de ses mains nues.
"Abandonne, dit-elle. Le pouvoir d'Ark-than ne peut être combattu !"
Malkor cria de toutes ses forces, et c'est alors que quatre bras lui apparurent dans le dos, chacun tenant une hache.
Il attaquait de toutes ses forces, mais Laryana ne semblait avoir aucun mal à parer ses coups. C'est alors qu'elle interrompit le combat :
"Assez joué ! Je dois partir !"
Puis elle tendit le bras vers Malkor. Celui-ci fut rapidement submergé d'ombre. Elle disparut dans les airs.
Ordan se précipita vers Malkor. L'ombre avait disparu : celui-ci était mort…


Chapitre VII) Tempête de sable

Je compte faire une suite de 5/ 6 livres, de 2 tomes chacuns, qui raconteront l'histoire du monde de Tolonque.

(c) 12 juillet 2005 (avec tous ces malotrus qui rodent sur le net, lol)
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Eurf ! Quel pavé !!!

Tu peux pas mettre un résumé pour les gros fleemards ?
Visitez Zelda Soluce ! Merci de laisser un ptit mot sur le livre d'or, ça fait toujours plaisir :)

 Hé bien! :) ça me donne envie de vous montrer le début de mon (peut-être :rolleyes:) futur livre (prologue et premier chapitre). Ce n'est pas réellement l'histoire en elle-même, ce n'est que l'introduction à ce qui va suivre dans les autres chapitres. Enfin, si l'ambiance est assez gentillette dans le prologue, ce qui continue dans le premier chapitre, et n'est pas encore celle du livre, j'espèce que ça vous plaira. Bonne lecture... :)

                                         Sans cesse les jours s’écoulent,
                                         Attentat universel parfois béni.
                                         Gantelets faits dans un moule,
                                         Egorgeant chaque fois des milliers de vies.

                                         Pourtant, le cours du temps est changeable,
                                         Ainsi la mort peut être évitée,
                                         Rendant la vie encore vivable,
                                         Ornée tous les jours de nouveautés.
                                         Longtemps avant, ce fut impensable,
                                         Encore aujourd’hui c’est insensé...

                                         Mais ça s’est passé il y a cinq ans déjà...


                                                       octobre 2003





                                                                Prologue
                                              11 août 1999, non loin de Cherbourg:



    Ce jour-là, dans une petite ville au Nord-Ouest de la France, j’ai assisté à deux événements inoubliables. Le premier
durera à peine plus de deux minutes, le deuxième prendra une longueur de quatre jours.


    Je connaissais un ami, Jacques Leblanc, né le 30 janvier 1989. J’étais de quelques mois son aîné. Nous habitions tous
les deux dans un val, qui appartenait à une ville proche de Cherbourg. Il y avait un petit lac et deux petites buttes qui
entouraient ce val. Sur une de ces buttes se trouvait un bois qui s’étendait sur à peine plus d’un hectare. Jacques avait
déménagé pour Strasbourg, à l’autre bout du pays. C’était une idée de sa mère, qui avait décidé de retrouver sa région
natale. J’avais déménagé aussi un an et demi plus tard, mais seulement à l’autre bout de la ville. J’espérais avoir un jour
de ses nouvelles.
    Jacques, un enfant, qui n’est pas moins normal qu’un autre, avait dix ans et demi, d’une taille normale pour son âge,
yeux verts, cheveux châtains plutôt courts, tout est correct dans les proportions et bref, les détails physiques importent
peu. Il aura pourtant onze ans le 21 octobre prochain...
    En 1999, à l’occasion de l’éclipse de soleil du 11 août, la famille Leblanc, c’est-à-dire Gérard, le père, Mathilde, la
mère, et Jacques, le fils, avaient été invités par mes parents. Mais une fille que je ne connaissais pas venait aussi. Elle
était, à ce qu’il paraît, la fille adoptive des Leblanc et donc en quelque sorte la soeur de Jacques. Elle s’appelait Méline et
portait des cheveux de la même couleur que son frère, en un peu plus longs. Je voyais, derrière ses yeux couleur noisette
d’enfant de huit ans, une maturité étonnante, comme si elle réfléchissait en tant qu’une personne de dix ans de plus. Elle
avait dû traverser des épreuves pénibles avant de se faire adopter.
    Ainsi, le 10 août 1999, je fis connaissance avec Méline et revis cet ancien ami, cette déjà vieille connaissance que je ne
connaissais plus qu’à peine, et après une bonne heure pour que l’un reprenne l’habitude de parler avec l’autre, nous nous
aperçûmes qu’après deux longues années, l’amitié cordiale coupée deux ans plus tôt ne s’était pas vraiment altérée.
Quant à Méline, elle était très sympathique et semblait s’être bien adaptée à sa nouvelle famille.
    Je racontais donc à Jacques puis à sa “soeur” ce qui s’était passé pendant ces deux années, dans ma ville, dans l’école,
dans la famille, avec ceux que je connaissais. Que des choses ordinaires, je couperai donc ce moment, pourtant long, car
ce n’est pas le sujet. Quand j’eus terminé mon récit, il était tard. Jacques et moi dormions dans des duvets séparés par
mon lit où, Méline avait pris place. Le lendemain, ce serait au tour de Jacques de raconter sa vie, ainsi qu’à sa soeur.
Peut-être a-t-il eu deux années plus passionnantes, autant amicalement que familièrement.
     Le mercredi matin, ce 11 août, je proposai à Méline de raconter son passé, ce qui a fait qu’elle est ici ce jour-là.
Jacques intervint et me dit avec embarras qu’elle était amnésique et qu’elle ne se rappelait pas de ce qui lui était arrivé
avant le mois de novembre de l’année précédente. Je demandais alors à Jacques ce qu’il avait vécu. Sa première année
était ordinaire. Il s’était fait des amis, et grâce à Roger, un de ses voisins, il n’avait eu aucun problème pour s’intégrer
dans sa nouvelle vie et était maintenant apprécié de tout le monde, ou presque. Quand il eut fini le récit de cette année
qui était apparemment assez bonne, je vis qu’il était déjà midi. On nous appela alors:
   “Regardez! L’éclipse va commencer!
   -On arrive!”
    Ce fut un moment inoubliable, dont tout le monde ne peut pas en profiter en même temps. Il y avait beaucoup de
nuages ce jour-ci, et on craignait de rater le phénomène. Mais à cet instant, ces nuages se faisaient un peu moins
nombreux. Cette lune, dont je vis pour la première fois la face cachée apparaître, masquait le soleil, durant deux minutes,
pour disparaître à nouveau. C’était peut-être la première et la dernière fois que je voyais une telle chose se produire. En
effet, la face cachée ne se remontrera pas dans la région avant quelques longues dizaines d’années.
    Après un déjeuner de deux heures, Jacques, Méline, et moi montâmes dans ma chambre. La maison était sous la pluie.
Je baissai le store de ma fenêtre pour étouffer un peu le bruit. Alors, Jacques me dit subitement:
   “Tu vas peut-être me prendre pour un fou. D’ailleurs, avec mes parents, on avait décidé de ne plus jamais
raconter cette histoire. Pourtant, je crois que je peux te faire confiance et après avoir réfléchi, je pense qu’il n’y a aucun
danger à raconter ça maintenant. Il s’agit d’une histoire réelle mais tellement incroyable qu’elle semble fausse. Elle a
commencé il y a maintenant un an pour toi, et elle a fini il y a huit mois, toujours de ton point de vue. Mais pour moi,
cette aventure a duré entre sept et huit mois.
   -Tu veux vraiment lui raconter ça, Jacques? demanda Méline.
   -Oui, je pense que tout se passera bien cette fois-ci. Nous sommes loin de notre ville. Il n’y a plus aucune...
   -OK, dis-je. Vas-y, je t’écoute. Je cherchais justement une idée pour des nouvelles que j’aimerais écrire.
   -Très bien. Mais il faut que personne ne soit au courant de ce qui s’est passé l’année dernière. Trop de personnes
ont déjà été mêlées dans cette affaire. Sache que si je te raconte ça, c’est parce que tu es un ami que je connais depuis
longtemps. Il ne faudra jamais raconter une telle histoire de façon sérieuse, car mon secret a failli tuer mes amis et ma
famille. Pour commencer, sache que l’année 1998 a sans doute été, et sera sûrement, l’année la plus longue de toute ma
vie...



                                                                                                     I
                                                                                              Côté Sud
                                                                           1er août 1998 - 5 août 1998, Strasbourg Est:

     J’habitais à Strasbourg, au 19, rue des Neiges, à deux kilomètres à l’Ouest du centre ville depuis un an maintenant. Je
me suis fait plusieurs amis, dont Roger Aris, que je retrouve régulièrement car il réside en face de chez moi, au 16. Le
hasard a voulu que je sois l’aîné d’un seul jour.
    C’était le 1er août 1998 et il était deux heures de l’après-midi. En plein milieu de grandes vacances scolaires, la quasi
totalité de mes amis étaient partis de Strasbourg. Pour moi c’était un jour de vacances exactement comme les autres,
c’est-à-dire un jour d’été au ciel bleu, presque dépourvu de nuages. C’était le retour des belles journées après deux jours
de pluie. Il faisait très chaud dans cette ville où la pollution au centre rendait la chaleur insoutenable. Heureusement que
j’habitais en banlieue à l’Ouest de Strasbourg. De ce côté, c’était plutôt agréable.
    Deux jours plus tôt, alors qu’il pleuvait, je suis tombé dans le grenier sur un livre de neuf cents pages qui racontait les
aventures d’un chevalier au Moyen-Âge. Cette période me passionnait, alors je n’arrêtais pas de lire ce livre, malgré la
longueur. Je m’étais rendu au tiers de l’histoire à peu près, après ces jours mauvais.
    Ma mère m’appela alors:
   “Jacques! Il est deux heures et on va dans la forêt. Tu viens?
   -J’arrive, maman!”
    Je sortis de ma chambre. On était samedi et mon père, boulanger, se reposait cet après-midi. Plus tard, il devrait
s’occuper du pain, comme toutes les nuits. La forêt dont je parle est une grande forêt à la sortie de Strasbourg, à une
demi-heure de chez moi. On y allait régulièrement cet été, et encore quelques fois aujourd’hui. Et j’aimais bien cette
forêt, sans savoir vraiment pourquoi. Peut-être parce qu’il y fait plus calme qu’en ville et ça me rappelait les autres
années où je vivais dans cette petite ville du Nord-Ouest, en un peu plus tranquille. En tous cas, j’adorais ces
promenades.
    Sur la route, je réfléchissais à ce que je pouvais faire pendant un quart d’heure, où je pouvais aller. En effet, ma mère
me permettait pendant quinze minutes de m’aventurer seul dans la forêt, alors qu’elle se promenait en même temps.
J’admets que quinze minutes, c’était très peu, car je n’avais pas le temps d’aller loin. Même en courant, peut-être que je
pouvais aller jusqu’à un kilomètre du point de départ et encore, si j’étais en pleine forme. Après une bonne dizaine de
visites dans les trois derniers mois, je connaissais déjà le côté Nord de la forêt, mais seulement dans la limite du quart
d’heure. Il restait le côté Sud à visiter. La seule chose que je connaissais de cette partie était un petit sentier se faufilant
dans une abondance d’arbres. Je ne savais pas jusqu’où ce chemin menait. Le côté Nord commençait à me lasser. Alors
pour cette fois, ce premier jour du mois d’août, j’irai dans la direction du Sud.
    On venait de quitter Strasbourg en voiture, ma mère et moi. Un peu plus de cinq minutes et on allait arriver dans la
forêt.
    De l’autre côté de la forêt se trouvait l’Allemagne. Enfin bon, si nous sommes proches de ce pays, cette forêt a tout de
même une épaisseur d’une dizaine de kilomètres, donc je ne pouvais pas espérer voir ce pays en un quart d’heure.
Peut-être qu’un jour, j’irai avec mes parents à la frontière voir cette Allemagne. J’avais entendu dire plus tôt que des
deux côtés de la frontière, de nombreuses personnes avaient été brûlées vives. Il paraît que ces malheurs étaient dûs aux
mystères qu’elles avaient vu dans cette forêt, comme des apparitions. Cette forêt d’ailleurs n’était pas loin d’être détruite
car ces mystères à répétition intriguaient les petits seigneurs dans les deux camps. Mais si l’un voulait la brûler, l’autre
avait choisi ce moment pour s’y opposer. Puis on a plus jamais entendu parler de ces mystères. Mais après ces
incinérations à vif, la forêt frontalière serait-elle finalement le centre de bizarreries, de sorcelleries? Heureusement, ce
qu’on appelait la Sainte Inquisition a disparu depuis bien longtemps à Strasbourg, ainsi que ce danger d’être brûlé vif.
Alors, il n’y a plus aucun danger. Mais si ces mystères revenaient aujourd’hui?
    Nous arrivâmes dans la forêt. Un petit parking à quelques centaines de mètres de la sortie de l’autoroute se trouvait à
l’entrée de la forêt. Nous nous arrêtâmes donc là. Je sortis de la voiture. À côté se trouvait un espace de jeux. Ici, des
enfants de quatre ou cinq ans venaient souvent s’y amuser sur des tourniquets, des balançoires et un terrain de sable fin.
C’était peut-être le seul endroit de la forêt où c’était le moins calme. Quelques bancs entouraient l’espace de jeux.
Parfois, je retrouvais ma mère en train de m’attendre sur un de ces bancs.
   “Bon, alors je te retrouve à l’entrée à trois heures précises,” dit ma mère.
    Je pris alors le sentier côté Sud. Au début ce n’était pas vraiment différent par rapport à la partie Nord. Je ne devais
pas m’attendre à quelque chose de flagrant. Pourtant, juste avant une bifurcation vers l’est, je vis un cercle entièrement
recouvert d’herbe. Quatre statues de pierre y étaient disposées en carré, regardant toutes vers le centre du cercle. Ces
quatre statues semblaient vieilles. Elles étaient abîmées par le temps. Mais leurs visages étaient encore bien définis, c’était
la seule partie épargnée. Au hasard, je ne leur donnais pas plus de mille ans. Ces statues étaient toutes presque identiques
mais un détail ne m’avait pas échappé: leur main gauche désignait discrètement le centre du cercle et un doigt de leur
main droite désignait un endroit vers l’Est. C’était l’endroit où je comptais aller car il était impossible d’aller plus au Sud
par le chemin que j’avais pris.
    Je traversai quelques minutes plus tard une rivière qui ruisselait dans la forêt et rejoignait le Rhin. Un petit pont en bois
me permettait de traverser cette petite rivière. Ce pont était délabré et semblait aussi vieux que les statues trois cents
mètres en arrière.
    Deux cents mètres plus loin, je me retrouvai devant un grand mur. La seule entrée était une porte sur laquelle un
écriteau indiquait: “Fermée à clef”. Il aurait fallu une échelle haute d’au moins dix mètres pour passer ce mur. Une chose
m’étonnait: ce mur était si long que je n’en pouvais pas voir le bout. N’importe qui aurait vu  un tel mur. Pourtant, je n’ai
jamais entendu parler de cette muraille. C’était un mur de pierre et aucune trace d’usure n’apparaissait. Pour moi, si
c’était un mur vieux comme tout ce que j’avais vu, il serait abîmé et si c’était un mur récent, sa construction ne serait pas
passée inaperçue. Dans tous les cas, ce mur était là et bloquait le passage.
    Je m’intéressais un peu plus à la porte. Elle était fermée à clef mais il n’y avait aucune serrure, aucun verrou, il n’y
avait rien. Il n’y avait que la poignée en acier de la porte qui semblait neuve. Je me rappelais alors des violentes pluies des
deux jours précédents. Si le mur et la porte étaient construits en même temps et avant les dernières pluies, la poignée
aurait eu le temps de rouiller. Or, elle était comme neuve, il n’y avait même pas de poussière dessus. Toutes ces choses
étaient tellement étranges que je me demandais à présent si la porte était réellement fermée à clef. Je voulais l’ouvrir, en
étant à peu près sûr que l’écriteau ne servait qu’à éloigner les visiteurs. Je ne pensais pas qu’il y avait quelque chose
d’interdit de l’autre côté. Je mis la main dessus et tournai la poignée. La porte s’ouvrit sans aucun problème. Peut-être
que quelqu’un avait mis la pancarte pour s’amuser. Ou peut-être pour cacher un secret. Mais je ne comprenais toujours
pas comment un si long mur avait pu se dresser si rapidement. J’avançais plus loin dans la forêt sur le chemin qui se
traçait à travers les arbres. Mais je me rendis compte qu’il ne me restait plus que cinq minutes. Je décidai donc de
retourner à la clairière à l’entrée de la forêt.
    À la sortie, je vis ma mère. Je me promenais dans la forêt avec elle en pensant à ce passage à priori fermé que j’ai
pourtant passé sans problème:
   “Alors, est-ce que le chemin que tu as pris est vraiment différent de l’autre? me demanda-t-elle.
   -Euh... non, c’est plutôt pareil,” lui répondis-je
    Peut-être que ce mur ne cachait rien mais j’avais décidé que la prochaine fois, je reviendrai à cet endroit et je verrai ce
qu’il y avait derrière le mur. Après une heure de marche, nous retournâmes chez nous.
    Quatre jours s’étaient passés. Le lendemain, mon père prendrait des vacances et nous partirions en voyage dans le sud,
près de Montpellier. La famille de ma mère nous attendait là-bas. Mais ce jour-là, le mercredi 5 août, je repartais dans
cette forêt. J’avais réussi à m’arranger pour que nous y allions avant le départ à Montpellier. Je pourrai, ce jour-là,
continuer au-delà de la porte. Mais il fallait que je me dépêche car si je traînais pour aller jusqu’à la muraille, j’aurais déjà
entamé cinq minutes et il me fallait certainement plus de temps pour explorer cette partie peut-être interdite.
    J’étais encore dans ma chambre, en train de lire le livre de ce chevalier, attendant ces mots:
   “Jacques, on va dans la forêt!
    Je me préparai pour aller dans la forêt alors que mon père dormait, attendant la nuit pour faire ses prochaines
baguettes, ficelles et pains de campagne, ses derniers avant de partir à Montpellier avec nous.
    J’arrivais avec ma mère dans la forêt. Je pris à nouveau la route du sud, comme la dernière fois, mais en courant, pour
ne pas perdre de temps. Je passais devant les vieilles statues. Deux cents mètres plus loin, je revis la muraille de dix
mètres de haut, infranchissable. La pancarte sur la porte indiquait toujours: “Fermée à clef”. Là, j’eus un doute. Peut-être
que le constructeur de la muraille ou quelqu’un d’autre avait refermé la porte pendant ces quatre jours. La seule façon de
vérifier si c’était fermé était d’essayer d’ouvrir.
    Je l’ouvris encore sans problème, je passai de l’autre côté et refermai la porte derrière moi. Je vis alors un autre
écriteau, toujours accroché sur la porte. Il indiquait ce nouveau message: “L’Élu du Temps ouvrira cette porte car il a
été choisi par son sang qui appartient à une famille sacrée. L’Élu du Temps, en étant le plus jeune de sa famille,
connaîtra sa mission.”
    Était-ce une plaisanterie, cette parodie de roman fantastique, ou était-ce un message sincère? Oui, c’est sûr, c’était une
blague. Je ne connaissais pas celui qui avait écrit ça mais il était sans aucun doute fou et menteur. Mais j’avais bel et bien
ouvert cette porte comme le prévoyait l’écriteau et j’étais et je suis pour le moment encore le plus jeune de la famille - si
l’on exclut Méline, qui à l’origine n’était pas de la famille - mais ce n’était certainement qu’une coïncidence. Et il pouvait
y avoir des chances pour que cet individu, qui a affiché ce message et qui a cherché à dissuader les gens d’ouvrir cette
porte, me connaisse. Mais si je ne suis que quelqu’un comme les autres, quelqu’un d’inconnu, ce n’était pas impossible.
    Cependant, je continuais mon chemin. C’était un chemin en terre on ne peut plus normal, comme ceux que j’ai
parcouru depuis cinq minutes, ce n’était que la continuation de la forêt. Il était entouré d’arbres. Il me restait encore un
peu plus de dix minutes. Je continuais sur ce chemin jusqu’à trouver deux minutes plus tard un nouveau cercle. Cette
fois-ci, ce cercle était dépourvu d’herbe. Mais il y avait toujours quatre statues disposées en carré, identiques aux autres
statues quelques centaines de mètres plus tôt. Ces statues n’ont pas été plus épargnées par le temps que les autres. Tout à
coup, quelque chose me frappa dans cette surface sans arbre: une porte en bois se tenait debout au milieu de ce cercle
d’herbe. Il n’y avait rien pour la tenir comme ça. Elle était debout toute seule, exactement face à moi.
    J’avançais pour aller regarder de l’autre côté de la porte mais je me cognais contre quelque chose d’invisible, comme
un mur. J’essayais de le contourner en y allant à tâtons mais le mur semblait incontournable, comme celui que je venais
de passer. Un mur de verre, extrêmement bien entretenu? Non, je m’embarquais dans l’étrange. Mais je me rendais
compte que c’était exactement ce que je faisais depuis quelques minutes. Encore une fois, la porte devait être le seul
passage pour aller de l’autre côté. Ici, aucun écriteau n’indiquait que la porte était fermée à clef, alors je pris la poignée
en bois dans ma main et ouvris la porte. Alors, je pensais à mon livre: quel sort sera réservé à ce chevalier qui avait
ouvert une porte interdite à tout le royaume? Il avait été arrêté et menacé de pendaison. Mais je voulais au moins passer
par là avant de revenir à l’entrée de la forêt.
    Je regardais de l’autre côté de la porte. Il y avait toujours de l’herbe mais surtout, il n’y avait plus de statue!
Seulement deux petits menhirs étaient là. Je vérifiais derrière moi s’il y avait encore les deux vieilles statues: elles
n’avaient pas changé. Je fis un pas de côté sur ma droite en me retournant et je remarquai que la statue de gauche de
l’autre côté avait réapparu. Mais seule une moitié était visible. L’autre moitié était tout simplement le menhir. Je fis un
pas à droite et je revis le menhir en entier. Je risquai le bout d’un pied de l’autre côté de la porte. Rien ne se passa. J’y
risquai une main: toujours rien. Alors, je décidai de m’élancer et me retrouvai comme aspiré par la porte. J’étais à présent
entièrement dans cette partie du cercle d’herbe. Je me retournai pour voir la porte derrière moi.
    Il n’y en avait plus aucune trace...



                                      Un jour, dans le bruit de la forêt qui l’emporte,
                                      D’un seul coup, il traverse cette étrange porte.
                                      Qu’y a-t-il de l’autre coté? Peu lui importe,
                                      Car qu’il accepte ce que la vie lui apporte.

                                      Ce qu’il y a de ce côté est dangereux,
                                      Pour s’en sortir il devra être courageux.
                                      Soit l’aventure le rendra fort et heureux,
                                      Soit elle lui rendra d’innombrables dommages...



(Lol je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête quand j'ai écrit les vers d'avant le prologue et de la fin! :lol:)

Voilà. :D
Qu'est-ce que vous en pensez? Génial  :mrgreen: ? Pas mal? Normal? Anormal? Bancal :blink:? Bof? Tellement lourd que j'en ai marre de tout lire (je dis tout ça parce que c'est un peu ce que j'en pense :()? Complètement nul  :cry3:? Je suis ouvert à toutes critiques. :)
Désolé pour le choix des noms, je n'ai pas été très inspiré :(.

La nuit dernière,j'ai révé de toi, maman. Toi. Ton absence rends ton image si imprécise, si lointaine, comme brumeuse. Pourtant, cette nuit là, tu étais là.

Je sortais de ma chambre au rez de chaussée, et, comme d'habitude, me tournais sur la droite pour me retrouver face à l'enfilade de marches qui donnent sur la cuisine. En face de moi, des escaliers sombres, et juste au-dessus, comme un tableau plein d'espoir; la fenetre de notre cuisine. Nous étions au moment de la journée que je préfère!
La lumière, filtrée par nos rideaux de dentelles, tombait sur toi, et illuminait ton visage de rouge et d'or. Je commençais à grimper les marches une à une, comme au ralentit, chaque mouvement durant une éternité, comme pour retarder l'insoutenable. Lorsque je fus presque à ta hauteur, tu as tourné ton visage vers moi. Tu étais si triste, comme si tu n'avais jamais souris. J'ai voulu te parler, mais les mots se sont étranglés dans ma gorge, j'ai tentais de refouler mes sanglots. Il était trop tard, la réalité s'était heurtée à tout mon etre, à toute mon ame: tu n'étais plus!!

Je me rappel de presque tout, ton visage, ton odeur, la sensation de ta peau contre la mienne. Je me rappel de presque tout, sauf de ton rire...

Tu me manques, maman.

Ah ! Justement le type de topic que je cherchais.
Non je ne vais pas vous empoisonné avec mon Roman de Biohazard,on me l'a reprocher sur d'autre forum  :mrgreen: .

M'enfin je vais vous écrire un petit extrait de mon Roman actuellement,en fait c'est le Prologue.

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Prologue

Eric se réveilla,repensant à la lettre qu'il avait reçu la nuit dernière d'un école privée sur la Magie.

Cher monsieur Eric.
Vous êtes accepter à un école spécialiser en la magie.
Même si on vous enseigne le nécessaire en École normale,cette nouvelle école vous permettra de mieux contrôller,apprivoiser la magie et d'en apprendre des nouveaux dont vous n'auriez jamais crut l'existence.
Un homme passera chez vous demain à 17h00.
Soyez présent.

Merci de votre compréhension
Directeur SimplePorc Numblemort Numble-sort.

Ps : Désoler,j'ai encore de la difficulter à écrire mon nom.


Eric était extrêmement nerveux à l'idée qu'un pro en la magie lui rende visite.
Il essuya sa sueur et se regarda dans son miroir.

Il y voyait un adolescent normal,blond avec des yeux bruns.
Eric contempla sa chambre,on voyait à peine la lueur du soleil,il devait être dans les 5h00,5h30 du matin.
Il n'avait plus envie de se recoucher et attendre,car il savait que le stress l'empêcherait de dormir.

Il ouvrit la porte silencieusement et avec précotion pour ne pas réveiller ses parents et sa soeur.
Il ignorait encore pourquoi lui devait être choisit.
Ce qui était important pour l'instant,c'était de se préparer et d'être propre pour l'arriver de Simpleporc.
Il se demandait à quoi ressemblait l'école,si elle était belle ou non,grosse,effrayante.

Pour l'instant il avait un envie pressente d'aller au toilette.

[...]

Il descendit les marches,ceux-ci craquait sous son poid,il devait être lourd à présent,avoir 14 ans n'est pas aussi facile qu'on le prétend.

Il a peur qu'on lui propose de la coke magique ou une cigarette empoisonnée,il ignorait tout du monde de la magie et c'est ce qui l'effrayait le plus.

Il ouvrit la porte du frigo et pris le lait 2% et se prit un verre.
Il ouvrit la télé.
Nulle part on parlait de cet école.

Est-ce que les habitants de Montréal ignorait son existance?
Il avait vue le timbre,si on peut appeler ça timbre,sur l'envelope.

"Monde de la Magie,301 N'existe-pas.Ne pas parler de ça aux autres".
Le "Ne pas parler de ça aux autres" était en rouge.
Il ne devait donc pas en parler.

Il fouilla dans l'armoire pour y prendre un biscuit au brisure de chocolat.
Il était énormément nerveux.

L'horloge le fit sursauter,il était 6h00.

Plus que onze heures avant l'arriver du magicien...

Chapitre 1 : L'arrivé de Numble-Dort.

=========================================================

Hep ! Voilà ! J'espère que vous avez apprécier et je veux absolument que vous me commentiez.
Je veux dire par là que j'ai découvert que l'écriture de Roman m'interessait énormément et j'en suis dans mes débuts.J'ai donc besoin de savoir les défauts pour m'améliorer.

Merci.

03 Septembre 2005 à 02:38 #120 Dernière édition: 03 Septembre 2005 à 02:41 par Lord Ganondorf
@ Isaac :

Moui... c'est une parodie ou un dérivé d'Harry Potter, je suppose ? Si jamais je me trompe sur ce que je dis, n'hésite pas à me corriger. Ce qui a de bien quand on écrit un dérivé, c'est que les bases sont déjà en place, mais il ne faut pas oublier qu'il faut toujours, je dis bien toujours, innover. C'est pourquoi je ne peux pas encore me prononcer réellement sur ton oeuvre et surtout puisqu'elle n'est pas encore assez développée. On verra bien ce que ça donne si tu veux bien en montrer davantage.

@ lisette :

Je ne sais pas si ce que tu as écris représente ce que tu ressens, mais si tel est le cas, tu as bien réussi à transposer tes émotions à travers un texte. Bravo. :)

Merci Lord!

C'est la pure vérité, j'ai fait ce reve hier après midi. L'histoire est malheureusement vrai.

Citation de: Lord Ganondorf le 03 Septembre 2005 à 02:38
@ Isaac :

Moui... c'est une parodie ou un dérivé d'Harry Potter, je suppose ? Si jamais je me trompe sur ce que je dis, n'hésite pas à me corriger. Ce qui a de bien quand on écrit un dérivé, c'est que les bases sont déjà en place, mais il ne faut pas oublier qu'il faut toujours, je dis bien toujours, innover. C'est pourquoi je ne peux pas encore me prononcer réellement sur ton oeuvre et surtout puisqu'elle n'est pas encore assez développée. On verra bien ce que ça donne si tu veux bien en montrer davantage.

Ah j'avais pas pensé à une parodie d'Harry Potter,m'enfin c'est un monde de fantasisme où la Magie,ou les Skills,sont déjà étudier à l'école.
Eric s'en va donc dans une école privée qui va plus se pencher sur cette matière que sur les autres.

Ce qui m'a fait vraiment pencher vers une parodie, c'est le nom du directeur : "Nimble-Dort", dérivé très ressemblant de "Dumbledore", non ?

Ca fait un moment que je n'ai pas écrit..
A part à mon bac de français !
mais même moi je trouve que c'était chiant alors vous !^^
Je vais essayer de vous pondre une histoire quand j'aurai un moment (c'est àdire probablement jamais !  :P)

10 Février 2006 à 02:31 #125 Dernière édition: 22 Octobre 2006 à 21:58 par Joker
Bonjour tout le monde, j'ai cherché mais je n'ai trouvé aucun topic ressemblant à lui donc je le crée. C'est en fait pour que tout le monde présente leurs oeuvres littéraires, c'est-à-dire des histoires inventées par vous.

Donc pour briser la glace je vais vous présenter ce que j'ai fais dans mon cour de français en 4ème. Ce topic n'est pas seulement pour présenter, mais aussi pour critiquer, donner vos opinions.

Alors voici mon texte et n'hésiter pas à présenter le vôtre.



texte enlevé

Tu n'as pas du chercher loin car ce topic existe déjà pourtant ;)
Mais il est loin. Plusieurs fois j'ai voulu le remonter pour y poster mes textes, mais je trouvais qu'il était trop loin.
Bref. :)

Ton texte, j'aime moyen, il y a des non-sens, la ponctuation est parfois peu appropriée. Qu'on soit d'accord, ce que je te dis est indépendant de l'atmosphère schizo que tu as voulu placer.

Par exemple :
CitationQuelques objets dominaient toute l’espace de la cellule. Un miroir qui, lorsqu’on regardait à travers, ne nous laissait pas le temps de saisir notre regard, car il nous renvoyait tout de suite un reflet indéfinissable. En d’autres mots, nous ne pouvions tout simplement pas examiner notre portrait.
On s'attend à une description de plusieurs objets, mais tu ne parles que du miroir, s'attarder un peu plus sur l'environnement aurait complété un peu ta description. :)
De plus, le premier point ici me gêne, car tu annonces une liste.


Le non-sens :
Citationma mémoire était déficiente,
CitationPourquoi moi? Pourquoi fallait-il toujours que ça tombe sur moi? J’en avais marre, je n’en pouvais plus. Aurais-je du en finir une fois pour toutes? Tous mes problèmes auraient été réglés d’un coup.

S'il a perdu la mémoire à ce point (selon ton texte), pourquoi se souvient-il qu'il en a marre, que tout lui tombe toujours dessus et qu'il a plein de problèmes ?

Et pour finir, un avis purement personnel : il y a des tournures que je n'aime pas, tu compliques un peu la phrase ce qui la rend quelque peu tordue :
Citationma mémoire était déficiente,
=> Défaillante, tout simplement.
Citationregard interrogatoire.
=> interrogateur
Citationmes pensées avaient la supériorité sur mes gestes,
=> le dessus ?

Ah oui et puis, pense à aérer un peu plus le texte, sur la copie, peut-être cela se voyait-il moins, mais ici, j'avoue que j'ai un peu louché sur certains paragraphes.

Mais sinon ton texte est très bien, original et bien construit :)
*n'a pas relevé les quelques fautes*


11 Février 2006 à 22:42 #127 Dernière édition: 12 Février 2006 à 00:40 par Lord Ganondorf
Quelqu'un a parlé d'histoires ? :D Me voilà ! :P C'est en effet dommage que mon topic sur les récits aie sombré dans les abîmes du forum... ;) Pas moyen de fusionner ou bien autre ? :unsure: Je dis ça, mais je ne sais pas de quoi je parle, je ne suis pas modo. :P Pour Joker14, si tu es québécois et que tu es en 4e secondaire, il est normal que tu touches à la nouvelle littéraire. Je ne sais pas pour toi, mais moi j'ai adoré cette section de mon cours de français. Voici une des oeuvres que j'ai gardé :

CitationLA CHAMBRE

L’atmosphère sèche et autoritaire de l’endroit emplissait la pièce d’une brume imperceptible. À cause de ce brouillard invisible, les gens n’agissaient plus comme ils en avaient l’habitude. Ils devenaient posés, réfléchis, presque vides. Tous les gens de la place étaient affairés, ils marchaient d’un point à un autre en voyageant avec leurs intimités respectives. Ils voyageaient à travers un dédale de petites salles presque tout identiques.

C’est à cet endroit que je me suis éveillé. Étrangement, la lumière était vraiment intense, tellement intense que j’en étais aveuglé. Je ne pouvais pas distinguer les visages. Tout ce que j’arrivais à voir, c’étaient des halos divins autour des têtes. Je ne reconnaissais rien : ni les gens ni l’endroit. J’étais complètement déboussolé.

La salle où je me situais était séparée du reste du monde par une seule et unique porte blanche. Heureusement, j’avais la possibilité de jeter un ½il par une vitre mince. Je voyais les gens passer dans le couloir sans même remarquer ma présence. Ils marchaient, ils marchaient vers je ne sais où. Ils ne s’arrêtaient même pas pour moi. Un cas comme moi, on devrait s’en occuper ! Les établissements « spéciaux » pour les gens comme moi devraient au moins s’occuper de leurs résidants comme il se doit !

« Eh! Oh! Je suis ici ! Venez me chercher ! Aidez-moi ! », leur hurlais-je souvent. Ils me regardaient, souriaient un peu, puis continuaient leur chemin comme si de rien n'était. D’autres me dévisageaient comme si j’étais un inconnu. Pourquoi me regardaient-ils ainsi, ceux-là ? J’avais quelque chose de bizarre ? Pourtant, j’étais comme tous les cas de l’établissement, ni mieux ni pire ! Je ne savais plus quoi faire pour attirer l’attention sur moi.

À un moment donné, la routine habituelle se brisa. Un homme, au lieu de passer devant ma « chambre » en m’ignorant, ouvrit la porte. Cette porte s’ouvrit pour la première fois. Je ne l’avais jamais vu s’ouvrir auparavant. L’homme semblait pressé. Il me dévisagea comme tous les autres, puis, contre toute attente, me saisit de ses puissantes mains. Je ne pouvais rien faire. Je n’arrivais pas à me débattre. J’étais paralysé par la peur, car oui, il me faisait peur, à présent, cet homme. Il m’avait arraché de ma « chambre » pour m’amener vers l’inconnu. « Non ! Non ! », lui criais-je à plein poumon. Il me regardait, sa bouche me faisait un rictus, puis il continuait de marcher.

Mon supplice prit fin, enfin. L’homme qui m’avait kidnappé me donna à une autre femme. Celle-ci, avec des manières plus douces, me serra fort dans ses bras. J’étais heureux. L’homme dit : « Toutes mes félicitations, Mademoiselle, c’est un beau bébé que vous avez-là ! »

11 Février 2006 à 23:46 #128 Dernière édition: 12 Février 2006 à 16:59 par LiNk-RaPpeur
A mon tour de raconter une histoire:

                                             

                                                       Un environement inimaginable:

     Je me relevai, mon environement me parut immense. Tout avait changé. Les meubles me semblaient beaucoup plus

grands qu'avant. Peut-être était-ce un cauchemar? Mais non, je m'aperçus que j'étais bien dans la réalité. Lorsque je

levai la tête, je vis une main gigantèsque, tenant une grande pince. C'était à ce moment que je confirma que j'avais

rétréci. Je faisais tout pour trouver un endroit où me cacher.

   
     Je me rappelai alors ce qu'il s'était passé: j'étais entré dans un laboratoire, pendant qu'un scientifique était en train

de préparer une invention permettant de rétrécir génétiquement un être vivant. J'étais caché derrière une bibliothèque

remplie de livres d' inventions. J'avais avancé pour voir de plus près ce que complotait le scientifique. Ca avait été à ce

moment précis que j'avais fait tomber pleins de livres, ce qui me dévoila à cet homme. J'avais dû être la première

victime de cette invention, car quand il avait fini de la préparer, il m'injecta de cette potion mystèrieuse dans les

veines.


                               Soudain une explosion retentit, je fus plongé dans le noir.


Lord Ganondorf > J'aime bien ton texte.
Mais par contre, c'est un peu incohérent :huh:

Tu parles donc de la "chambre" du bébé, je suppose que tu veux parler de l'utérus, car ça se passe pendant un accouchement. Du moins c'est ce que j'ai compris avec la fin du texte, car au début du texte, le bébé peut voir tout son environnement, les personnes qui vont et viennent, le regardent sans réagir etc. J'avais compris au début qu'il était dans son berceau...

Comment peut-il voir les gens sans être encore "né" ?

Mais le style est pas mal, ça ressemble au mien :mrgreen:


Link-Rappeur > C'est bien aussi, mais c'est peut-être un peu court. N'hésite pas à forcer sur les détails. ;)


Non, la chambre dont il est question dans "La chambre", c'est l'emplacement où l'on dépose les bébés un peu après l'accouchement et où des parents peuvent le regarder par la vitre. :) Sinon, l'idée de l'utérus est pas mal, je vais peut-être modifier le texte si le coeur m'en dit... ;) J'aime vraiment l'idée ! ^^

Mouais, mais du coup pourquoi écrire "Toutes mes félicitations, Mademoiselle, c’est un beau bébé que vous avez-là !"
A priori, la mère a déjà vu son bébé au moment de l'accouchement, la pouponnière n'est là que pour permettre à la mère de se reposer.

'Fin je ne sais pas, ça me semble un peu bizarre tout ça.
Date d'écriture: 12 Février 2006 à 16:54
Double post pour la bonne cause :mrgreen:
Juste pour signaler qu'au lieu de supprimer le topic de joker14, comme il me l'avait demandé, j'ai trouvé ça bête de perdre les 3 textes, donc j'ai fusionné ce topic avec l'ancien de Lord Ganondorf.

Vala ! :)


Merci Couet, comme ça on s'y retrouvera mieux. Tiens j'avais envie de vous faire part d'une toute petite "pièce de théâtre" si l'on peut appeler cela ainsi. Je l'ai écrite avec une de mes amies pour l'école dans le cadre d'un projet sur l'inovation. J'ai eu énormément de plaisir à écrire cette pièce. La voilà ! :P

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ISABELLE LA RÊVEUSE

PERSONNAGES

ISABELLE
Petite novatrice incomprise

ANTOINE
Père aimant incapable

JOHANNE
Mère médiatrice indécise

CHARLOTTE
Professeure stricte et sévère

ENFANT UN
Impulsif, jaloux

ENFANT DEUX
Arrogante et stridente

L’ANALYSTE
Narratrice pesant le pour et le contre

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SCÈNE PREMIÈRE

Isabelle, Antoine, Johanne

Isabelle (travaillant sur sa machine)
Ça fait tellement longtemps que je travaille sur ma machine ! J’ai hâte de l’avoir terminée !

Antoine (assit avec Johanne dans la cuisine)
Ça fait trop longtemps qu’elle travaille sur cette foutue machine ! J’ai hâte qu’elle s’en soit débarrassée !

Isabelle (s’assoyant sur le lit)
Pourquoi ils ne veulent pas comprendre à quel point c’est important pour moi ?

Johanne
Pourquoi elle ne veut pas comprendre à quel point c’est inutile pour elle ?

Isabelle (saisissant le plan)
Bon il me reste encore à installer… Le distordeur de vibration sismique. Ensuite… la télénergie manque encore de zinc mais ça devrait vite se régler. Il me manque aussi la plaque solaire en allumite et les câbles de soutient en cuivre.

Isabelle (reposant le plan)

Pourquoi mes parents me répètent toujours…

Johanne
Elle devrait davantage songer à son avenir…

Isabelle (songeant)
Mais moi, je ne suis pas encore à l’âge à songer à mon avenir !

Antoine (se levant)
Notre fille est vraiment décourageante !

Isabelle
Mes parents sont vraiment décourageants.

Tous
Tout ça, c’est vraiment décourageant ! (Figent)

Analyste
Voici une journée typique dans la vie de la famille Gendron. Ici, nous avons la jeune Isabelle, une adolescente de 14 ans tout à fait hors du commun. Son projet un peu utopique : créer une machine à miracle. Tout ça au grand damne de ses parents qui croient encore aux valeurs fondamentales de la vieille école. Et comme à chacun de ces jours bien typiques, Antoine et Johanne Gendron iront sermonner leur fille…

SCÈNE II

Isabelle, Antoine, Johanne

Antoine
Isabelle… !

Johanne
Ma belle…

Antoine
Il faut qu’on te parle.

Isabelle (cachant des choses)
Mais qu’est-ce qu’il y a Papa ?

Antoine
C’est très important et très sérieux.

Johanne
Écoute… nous trouvons, ton père et moi que… Antoine, dis-le lui donc s’il te plait…

Isabelle

Voulez-vous me dire ce qu’il y a ? Papa, Maman, vous m’inquiétez tous les deux…

Antoine
Eh bien, à continuer comme ça Isabelle, tu vas ruiner ta vie !

Johanne (à côté d’Antoine)

Non… ce n’est pas ça qu’il voulait te dire voyons…

Isabelle
Pourquoi vous me dites tout ça ?

Antoine

Tu passes ta journée enfermée dans cette chambre qui s’est transformée peu à peu en atelier ! Regardes-toi, tu es blanche comme un drap ; tu devrais aller jouer dehors avec tous tes amis.

Isabelle
Mais je n’en ai pas d’amis Papa !

Johanne (à côté d’Isabelle)
Bien sûr que oui, tu en as des amis ! Voyons, ma puce ! Tu sais la petite blonde qui est venue l’autre jour… !

Isabelle
Mon meilleur ami c’est un Pentium IV !

Antoine (à Johanne)
Bon, tu vois ! Elle le dis elle-même : elle n’en a pas d’amis !

Isabelle
Mais Papa … !

Antoine (sortant)

La discussion est close, sors dehors et va t’amuser ! (Fige)

Analyste
Évaluons la situation. D’un côté, nous avons Monsieur Gendron. Que pense-il de tout ça ?

Antoine (défigeant)

Je trouve qu’elle perd son temps à travailler sur de stupides illusions. Mais moi dans le fond je veux juste son bonheur. (Fige)

Analyste
Le père aime sa fille, la fille aime son père. L’un et l’autre le savent inconsciemment, mais ne se le montrent pas assez. Nous voyons ici un manque de communication.

Analyste (s’approchant d’Isabelle)
Isabelle, elle, de son côté, que pense-elle de tout cela ?

Isabelle (défigeant)
Pourquoi mon père ne veut rien entendre ? J’ai un rêve, je veux le réaliser et j’essaie du mieux que je peux mais il essaie juste de me décourager… (Fige)

Analyste

On voit dans les yeux d’Isabelle toute la détresse, le désarroi et l’incompréhension de ce qui arrive. Allons donc voir maintenant dans le camp de Maman Gendron.

Johanne (défigeant)
J’aime mon mari, mais ma fille n’a pas tord. Mais mon mari a aussi peut-être raison mais dans le fond ma fille a peut-être aussi… (Fige)

Analyste

Voilà une indécise dans cette guerre père fille, bref, un cas de confusion totale… (Part et tous défigent)

Isabelle
Mais Papa, je suis en train de créer une invention révolutionnaire : une machine à miracle !

Antoine (partant)

Le seul miracle que tu vas faire c’est de la poussière dans ta chambre. J’ai dis que la discussion était close !

Isabelle (partant aussi)
Bon, eh bien si c’est comme ça : je sors moi aussi ! Au revoir… !

SCÈNE III

Isabelle, Enfant un, Enfant deux


Isabelle (travaillant sur son plan)

Bon… il me semble que le radiateur est un tout petit peu trop perpendiculaire avec le régulateur de tension ; il envoie trop d’air azoté…

Enfant un (arrivant)

Tiens ! Si ce n’est pas la petite Gendron qui faire encore mu muse avec son super plan de machine construite en blocs LEGO.

Enfant deux (arrivant)
Bon, bon, bon… en plus, regarde comment elle est habillée… On dors-tu bien dans une grange ? Mais ça doit être humide hein ?! C’est dommage, mais pour me faire pardonner, voilà ma contribution.

Isabelle
J’essaie de travailler.

Enfant un
Tu appelle ça travailler toi ? Moi, j’appellerais plus ça espérer, moi…

Enfant deux
Moi je pense que tu es en train de gâcher ta vie !

Isabelle
Arrêtez !

Enfant un

Ha… ça me rappelle vendredi dernier à l’école… Tu sais, quand Madame Charlotte a voulu discuter avec toi… tu t’en souviens de ça non ?

Isabelle
Heu… non.

Charlotte (dans un lieu symbolisant les pensées d’Isabelle)
Isabelle, j’ai à te parler immédiatement !

Enfant deux

Laisses-moi te rafraîchir la mémoire… Tu te souviens ? Elle est arrivée devant toi avec son dos courbé, ses mains collées, ses lèvres pincées et ses lunettes au bout du nez…

Enfant un
Et elle t’a dit…

Charlotte
Isabelle, j’ai à te parler immédiatement !

Isabelle
Laissez-moi tranquille ; je ne m’en souviens toujours pas.

Enfant un et deux

Tu mens !

Charlotte
Si tu n’augmentes pas tes résultats plus vite, tu vas gâcher ton année !

Enfant un
Tu es tellement mauvaise ces temps-ci à l’école que je suis sur que tu vas gâcher ta vie !

Isabelle (se levant et sortant)
Stop !

SCÈNE IV

Isabelle, Antoine, Johanne, Charlotte

Isabelle (arrivant)

Bonjour Maman… bonjour Pap…

Charlotte (l’interrompant)
Isabelle, j’ai rencontré tes parents.

Isabelle (accélérant la cadence)
Heu… je vais vous laissez parler entre adultes responsables et avertis. Je vais dans ma chambre. Bonsoir !

Antoine
Isabelle… !

Johanne
Ma belle…

Antoine
Tu restes ici, nous avons à te parler.

Isabelle
Bon… si c’est comme ça… d’accord.

Charlotte
J’ai parlé avec tes parents ; ils sont d’accord avec moi : nous trouvons que tu as changé !

Isabelle (se levant)
Et moi je trouve que vous dites trop de choses inutiles pour ce qui est vraiment essentiel !

Antoine et Charlotte

Isabelle… !

Johanne
Ma belle… !

SCÈNE V

Isabelle, Analyste

Analyste

Pauvre, pauvre Isabelle ! Elle a un message à transmettre, quelque chose à dire, mais personne ne veut l’écouter. Pourtant…

Isabelle (défigeant)
Innover… Pourquoi tout le monde le peut mais pas quelqu’un comme moi ? (Fige)

Analyste
Ce qu’elle ne sait pas, c’est que tout le monde n’a pas vraiment cette chance…

Isabelle (défigeant)
Je ne demande pas mieux que de créer et de faire valoir mes idées dans cette société qui, malheureusement, n’est pas prête les recevoir… Personne ne comprend… (Fige)

Analyste
Si seulement ils se donnaient la peine.

Isabelle (défigeant)

Même mes parents ! Mais un jour, un jour oui, ils verront que ma machine fonctionne. Peut-être pas aujourd’hui, ni même demain, mais je réussirai. Foi d’Isabelle Gendron, je vais faire fonctionner cette machine quitte à enlever de ma route tous ceux qui essaieront de m’en dissuader !

SCÈNE VI

Antoine, Johanne, Charlotte

Charlotte
D’après moi, c’est à cause de cette satanée machine. Sans elle, Isabelle aurait un comportement normal pour une fille de son âge. Mon opinion est simple : la seule issue pour réchapper votre fille c’est une consultation chez un spécialiste. Je crois que... (Fige)

Analyste
Et Bla, Bla, Bla… vieille pie !

Antoine (défigeant)
Vous avez tout à fait raison… (Fige)

Analyste
En effet, je le sais que j'ai raison, c’est vraiment une vieille pie !

Antoine (défigeant)
Donc c’est simple : il faut détruire cette machine ! (Fige)

Analyste
Bon… je m’en doutais…

Charlotte (défigeant)
Eh bien ? Qu’attendez-vous ? Ne restez pas planté-là comme un… un… céleri !

Antoine (se levant)
Oui ! Viens Johanne !

Johanne (se levant aussi)
Oui mais… c’est que… mais…

Antoine
Je vais régler une fois pour toute cette histoire d’invention miraculeuse !

Charlotte (riant)
Mmm… bien, bien… Maintenant cette salle petite peste ne causera plus d’ennuis.

SCÈNE VII

Isabelle, Antoine, Johanne

Antoine
Isabelle Gendron ! J’en ai vraiment plus qu’assez de toutes tes rêveries ! Je vais me débarrasser de cette foutue machine soi-disant à miracle ! Tu vas vivre une vie heureuse, c’est moi qui te le dis !

Isabelle
C’est quoi ta définition d’une vie normale et heureuse ? Si c’est métro-boulot-dodo, moi, je passe mon tour !

Antoine
Je suis ton père, je sais ce qui est bon pour toi. Tu vas faire ce que je te dis !

Isabelle
Tu es mon père mais tu ne m’aimes même pas ! Comment veux-tu que je t’écoute si tu ne te donnes pas la peine de m’écouter moi ?

Antoine
Comment peux-tu dire ça ? Je t’aime mais… ces temps-ci, je ne te reconnais plus !

Isabelle
Comment peux-tu me reconnaître ; tu ne m’as jamais connue !

Johanne
C’est assez ! Je n’en peux plus de cette guerre qui n’en finit pas ! Vous allez régler vos problèmes seuls parce que Maman Gendron n’est plus capable !

Les deux
Chut !

Johanne
Et vous allez peut-être penser que je vais vous écouter ?

Antoine
Tais-toi donc Johanne, laisse-moi lui parler en paix !

Johanne (partant)

Eh bien allez-y, monsieur le psychologue !

Isabelle
Tu ne sais même pas qui je suis vraiment !

Antoine
Tu es ma fille ! Sois fière d’être une Gendron ! Si tu abandonnes les rêves que je juge inutiles une bonne fois pour toute, tu vas aller loin ! La discussion est terminée !

Isabelle
Non ! Elle n’est pas finit !

Antoine
Ho que oui, elle est terminée ; j’en ai assez entendu !

Isabelle
Là, tu vas te taire et me laisser enfin parler ! Tu vas m’écouter je te dis !

Antoine
D’accord, mais avant je vais me débarrasser de ta stupide machine ! Abandonne tout Isabelle, ça ne sert plus à rien de lutter !

Isabelle
Tu l’as dit tout à l’heure, je suis une Gendron : jamais je ne vais abandonner mes rêves, même si ils ne te conviennent pas !

Antoine (frappant la machine)
Tout ça a assez duré !

Isabelle
Antoine Gendron, tu as fini de détruire mes rêves ! Pars !

Johanne (rentrant)
On mange du poulet ce soir… mais voulez-vous me dire ce qui se passe ?

(La machine aspire les parents)


Isabelle
Ça a marché, ma machine a enfin fonctionné ! Mes parents auront au moins servi à quelque chose : tester ma machine. Résultat ? Tout est enfin parfait !

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Houla... ! Quel pavé ! :p

Un petit up de ce topic qui retombe tout en bas, je trouve ça dommage :)

J'ai écris plusieurs petits textes, j'ai toujours une hésitation avant de les poster, non pas par honte.

Cette fois-ci, le sujet m'a été imposé. J'avais envie d'écrire, une amie m'a parlé d'un sujet qu'elle essaye de traiter depuis longtemps, mais qu'elle n'arrive pas à mettre sur papier, elle m'a donné ce sujet, il m'inspirait beaucoup (normal étant donné le sujet ;) ).
Pour une fois, le texte est plus long que d'habitude, je m'y suis forcée. ^_^
Voilà le résultat :

Je t’aime mon ange :

Mon nom est Nithaël, j’appartiens au ch½ur des principautés. Mon influence sur les hommes est de conférer une nature sensible, équilibrée et respectueuse d'autrui. Je suis ce qu’on peut appeler un Ange Gardien.

On dit souvent qu’un ange gardien se doit de superviser et protéger l’être qu’il a à charge… En un sens c’est vrai, oui, mais pas totalement.
Nous n’avons pas autant de pouvoir que cela. Nous pouvons agir sur sa vie, oui, mais cela ne doit pas aller à l’encontre de son libre-arbitre.
Et c’est là qu’est tout le problème et toute la subtilité de la chose, agir, influencer tout en conservant un libre arbitre…
Je pensais que les anges gardiens avaient cette facilité en eux dès leur première expérience, mais non. Nous apprenons, nous aussi, avec l’échec et la réussite.
La différence est que nos actes et pensées suggérés ont une incidence moins négligeable. Nous avons à charge une vie humaine.

Comment rassurer une âme si pure telle que celle de mon protégé, qu’elle a sa place sur Terre. Comment faire ?
On a beau y mettre tout son c½ur d’ange, comment contrer les horribles images qu’il peut voir chaque jour dans cet écran de télé. Partout ce n’est que misère, faim, guerre, injustice. L’homme n’a-t-il qu’une nature destructrice ?
C’est ce que je pensais à mes débuts, mais j’ai vite compris qu’il restait énormément d’âmes sur terre pour rassurer la beauté de la vie. Mais ils sont si peu et si fragiles ! Mon protégé fait partie de ceux-là.
C’est grâce à eux que les anges trouvent la force pour continuer à protéger la vie sur terre. Sinon dans quel but existerions-nous ? Protéger les hommes vils, afin que dure tout ce chaos ? Nous, êtres supérieurs, en mourrions de tristesse et de chagrin, la beauté de la vie qui fait notre force disparaîtrait de sitôt.

La légende veut que les anges supportent le mal-être des hommes qu’il protège, une sorte de protection de l’hypersensibilité de l’âme humaine face aux horreurs terriennes. Une légende ? Non, c’est une chose avérée, nous, anges, sommes capables d’assumer plus de blessures morales que ne le peut un simple homme.
Et pourtant quel paradoxe ! Notre sensibilité est pourtant plus aiguisée et de façon incomparable. Il est dur de ressentir la douleur humaine, cela ne nous tue pas, ni ne nous détruit, mais c’est si douloureux !

J’ai eu plusieurs fois recours à cette méthode avec mon protégé, c’est un être si pur, de nature si généreuse, tellement éveillé et intelligent que cela en devient effroyable. Comment est-il possible de vivre avec autant de lucidité ? Il ressent alors de façon plus violente le mauvais côté des hommes.

Hélas, j’ai si mal ! Est-ce aussi douloureux que la mort ? Je comprends que celle-ci soit libératrice si la dernière épreuve à passer est aussi dure. Je voudrais moi aussi pouvoir mourir, me détacher de cette douleur morale, mais je ne puis, je suis un ange. Il me faut donc survivre au cri de chaque centimètre, chaque cellule qui parcourt mon corps céleste. Mais il me faut aussi surmonter tout cela, je peux survivre à cette douleur, mon protégé non. Est-il définitivement destiné à souffrir de l’atrocité humaine ?
Je me sens parfois démuni… Que faire pour lui redonner goût à la vie ? Ce qui nous suffit à nous, anges, sera-t-il aussi suffisant pour un être humain ? L’objectivité humaine a malheureusement disparue, noyée par sa bêtise, rares sont ceux qui ont la chance de voir batifoler un papillon parmi les herbes, une fleur plier légèrement sous le poids de la rosée matinale. Si seulement ils pouvaient encore voir… Si seulement ces personnes qui ont besoin de se prouver que la vie reste belle, pouvaient admirer le soleil se lever sur une étendue d’herbe, entendre les oiseaux chanter, voir la nature s’éveiller.
Mais avant cela, avant d’arriver à ces visions simples mais de bonheur unique, il nous faut les aider à lutter. Lutter contre la nature humaine, pour la vie.

C’est difficile, c’est douloureux, mais je n’ai pas le choix. Je suis un Ange Gardien.


Je n'ai rien à dire... Très beau texte... :(


Citation de: Couet le 09 Avril 2006 à 21:32
[...] chaque cellule qui parcourt mon corps céleste. [...]


On voit la fille en biologie :D

Sinon le texte lui même est bien écrit, quoi qu'un peu court à mon goût.

Magnifique, surtout la chute.

Sign par pouale-link

Citation de: Noxneo le 10 Avril 2006 à 18:44
Citation de: Couet le 09 Avril 2006 à 21:32
[...] chaque cellule qui parcourt mon corps céleste. [...]

On voit la fille en biologie :D

Sinon le texte lui même est bien écrit, quoi qu'un peu court à mon goût.

Les anges ont-ils des cellules ? Ne peuvent-ils pas être considérés comme des sortes de corps astraux ? :)

Merci de vos impressions ^_^

Noxneo > Il est court, mais plus long que mes autres textes. En fait, comme j'écris surtout du descriptif (description des décors aussi bien que des sensations) j'ai peur qu'au cours d'un écrit, le style s'essouffle ou gave le lecteur.

Geo > D'où le "corps céleste" ;)
Mais effectivement, reste à savoir comment considérer un corps céleste... Peut-être le terme "molécule" ou "atome" aurait mieux convenu, mais moins poétique je trouve. :)


Bon, ben, voici un récit que j'ai écrit hier parce que je m'ennuyais et que j'avais 1/2 heure de temps libre.

D'accord, il est un peu court mais c'est une histoire qu'il m'a fallu qu'1/2 heure à faire. Demain, je vous montre celui que j'ai écrit aujourd'hui.

Le pouvoir infini


La recherche d’un pouvoir ultime est une tâche bien épuisante. Il faut y croire fermement, c’est ça la clé. Mieux, il faut savoir qu’il existe, chose presque impossible.

J’ai passé toute ma vie à cette recherche, et j’ai fini par posséder ce pouvoir.

Grâce à lui, j’ai pu exaucer mes souhaits, et faire ce que je voulais. J’ai vécu une infinité de réalités, j’ai été le héros de toutes les aventures que j’ai suivies en film, en roman ou en jeu. Imaginez-vous : incarner qui on veut, quand on veut et où on veut. Modifier la réalité à volonté selon son humeur, créer d’autres réalités, faire des choses impossible. J’ai plongé dans les chutes du Niagara, j’ai nagé dans un volcan en fusion! J’ai vécu toute l’histoire de l’homme, de la Préhistoire à l’explosion du réacteur nucléaire qui raya  jamais l’humanité de la Terre. J’ai même parlé avec Dieu! J’ai même créé des dieux dans d’autres mondes. J’ai incarné chaque homme et vécu sa vie.

Seulement, ça n’allait pas assez vite à mon goût, et j’ai décidé que, vue la puissance de mon pouvoir, j’allais augmenter la vitesse et tout vivre en un instant.

Sous le choc d’avoir tout vécu en un instant, je suis tombé à genoux. Je ne me suis rendu compte que trop tard que ma vie désormais n’avait plus aucun sens. Je me suis donc suicidé, mais comme mon pouvoir était infini, j’avais la possibilité de revenir, donc j’étais conscient.

Je suis donc condamné à souffrir éternellement d’avoir voulu trop avoir. Je serai encore là après la fin du monde à m’ennuyer.

Voici, monsieur, la joie qu’éprouve un homme lorsque son but est atteint.

On n'a pas droit à la suite que tu nous avais annoncé ? ^_^

C'est pas mal comme début d'histoire, ça demande à être creusé et continué si tu veux mon avis :)


J'en profite pour faire un peu de pub, j'ai créé un espace perso msn (oui, bon, il existe depuis un bout de temps) dans lequel je poste mes textes dont certains que je n'ai pas posté ici. :)
Je l'ai depuis peu ouvert à tout le monde, il était restreint à ma liste de contacts avant. N'hésitez pas à me laisser vos impressions, et essayez de respecter mes créations, merci ^_^
Mon espace perso


Ben, en fait, je ne comptais pas terminer ce récit, que je trouve complet. Mias par contre, je vais poster le récit promis dés maintenant. Il est déjà plus long, et, je pense, un peu mieux que l'autre.


Elle est parmi nous.

« Avez-vous déjà vu la Mort ? Dans le temps, elle apparaissait sous forme d’un squelette enveloppé dans une cape noire ou brune. Mais, comme pour tout, les gens se sont lassés et n’ont plus cru en la Mort. Alors, elle a dû s’adapter. Ce que je viens de vivre est en rapport direct avec ce fait…

Vous me reconnaissez sans doute, je suis un célèbre homme d’affaire. Actuellement, j’ai des entreprises en tout genre, de la simple épicerie au groupe bancaire. Un satellite, que j’ai mis récemment en orbite pour « observer » la Terre, a révélé un gigantesque filon d’argent. Mais le terrain où il se trouvait appartenait à une petite entreprise minière qui ne faisait qu’extraire du charbon, alors même que le sol était très pauvre en charbon. Mes meilleurs négociateurs se sont cassés les dents pour acheter cette entreprise à bas prix. C’était une entreprise familiale, elle appartenait à la famille depuis des générations et ils ne s’en sépareraient sous aucun prétexte. Comme si cette entreprise avait une quelconque valeur d’elle-même ! J’ai donc été moi même négocier, sans succès.
J’ai donc été trouver un groupe de personne qui… se chargeait des récalcitrants dans ce genre. Oh, pas grand-chose, simplement abîmer un ou deux membres de la famille.
Ces gens étaient des pros. De plus, maquiller les crimes était leur spécialité. Le nombre de fois qu’ils avaient maquillé les pires atrocités en accident d’avion ou de voiture, par exemple, était sidérant. Mais ils n’étaient pas très normaux mentalement. Quand ils n’avaient aucune affaire en cours, ils s’en créaient eux-même. Et ils affectionnaient un look à la Matrix, les fameux agents. Grands, massifs, costume noir, lunettes noires et crâne rasé. Ils ont été très enthousiastes quand ils ont appris mes difficultés, et ont promis d’accomplir leur travail avec diligence.
Le lendemain, je remarquai dans le journal la « mort accidentelle de certains des patrons d’une petite boîte minière ». Mon sang ne fit qu’un tour. En un instant, je me retrouvai dans l’immeuble que squattaient mes mercenaires.

« Vous êtes malades ! leur ai-je dit. Je vous avais demandé de faire pression sur eux en usant de force, pas de les tuer ! Et maintenant, je vais me retrouver au tribunal, car le journal précise que j’ai essayé d’acheter cette entreprise ! Je suis foutu ! » 
Un homme, apparemment leur chef, vint me parler.
« Calmez-vous, on est désolé. Ne vous inquiétez pas, on va réparer la casse. Maintenant, venez avec moi, je dois m’entretenir avec vous.
« Voyez-vous, notre groupe existe depuis assez longtemps. En vérité, depuis la nuit des temps. Notre mission est de tuer les gens. Pourquoi ? La question est sans réponse, et sans importance. Ces morts doivent paraître normales, anodines. Nous sommes les descendants de la Mort.
« Dans les derniers siècle, l’homme n’a plus beaucoup craint la Mort. Elle a donc dû changer de visage, s’adapter. C’est ce qu’elle a fait, et c’est pourquoi nous avons ce look si… inquiétant, selon beaucoup de monde. Maintenant, trêve de bavardages. Comme vous l’avez dit, vous êtes foutu. Alors, nous allons nous occuper de vous. Facile de maquiller cela en suicide, non ? »
Je m’enfuis en courant, mais elle semblait toujours me rattraper. Elle était partout après moi, elle m’encerclait, elle me torturait.
Voilà, c’est exactement ce qui s’est passé. Pourquoi je vous raconte ça ? J’avais besoin de me confier à quelqu’un, qui que ce soit. Elle ne va plus tarder maintenant. »


Deux ou trois voitures noires apparurent au coin de la rue et s’arrêtèrent devant le bar. Des hommes en noir en sortirent, et entrèrent dans le café.
« Monsieur Crimson, veuillez nous suivre, nous voudrions vous parler. »
Celui-ci me lança un regard suppliant quand ils l’embarquèrent. Le lendemain, dans le journal, on parla du « suicide du célèbre homme d’affaire, monsieur Crimson, qui a consigné ses crimes sur une feuille à côté de sa dépouille pendue ».
Il allait expier ses crimes.



Sinon, merci Couet pour tes commentaires encourageant. Je vais de ce pas voir ta page perso.

Les relations sur le net

Depuis que j'ai le net, j'ai beaucoup plus d'amis internautes que d'amis réels. D'ailleurs, en comptant les réels amis sur qui l'on peut compter et en éliminant les autres, il ne m'en reste plus un seul, les autres ne restant avec moi que pour leurs intérêts depuis qu'ils savent ce que je sais faire. Étant très doué en manipulation, je reste tout de même avec ces personnes, mais je fais attention à chaque mot que je prononce et à chaque geste que je fais.

Certaines de ces rencontres sont devenues de vraies amitiés. Pas toutes, mais quelques unes. Certaines ont été très courtes, quelques jours, voire même quelques minutes, d'autres durent depuis des années.
Il y a certaines personnes que j'ai rencontré en vrai, et d'autres, plus curieusement, pour lesquelles je ne sais même pas où elles vivent, voire même où je n'ai jamais vu à quoi elles ressemblent ; et pourtant, l'entente dure encore et toujours.

On rencontre une personne qu'on ne peut ni voir, ni toucher, ni entendre, rien. On ne connait d'elle que des lettres apparaissant sur notre écran. Comment savoir si cette personne dit la vérité ? C'est son problème. Si cette personne n'a rien d'autre à faire que se faire passer pour quelqu'un d'autre, c'est elle qui se blesse toute seule à faire ça, pas moi.

On échange tout ce que l'on veut. Journée passée, expériences de la vie, aventures personnelles, discussions humoristiques, voire même discussions intimes que l'on n'aurait jamais osé dire en vrai. Je suis maintenant un véritable coffre fort à secrets, si l'on peut dire ça comme ça !
Moi même, il m'arrive très souvent de dire des choses que je n'ai jamais dit en vrai à mes parents ou autres et qu'ils ne sauront jamais.

Et c'est là que l'on change mentalement. On s'attache à une personne que l'on connait réellement. On a discuté de tout et de rien avec elle, car sur le net on se libère sans peur, derrière son écran.
Ce que j'entends par changé, c'est que si l'on avait directement rencontré la personne, la première chose que l'on aurait vu c'est le physique. Dire que l'on n'attache pas trop d'importance au physique, c'est faux. C'est la première chose que l'on a vu de la personne, et donc la première impression. C'est trop tard, ça ne peut plus changer. S'en suivra ensuite une petite sortie sympa dans un café ou dans un resto. En admettant que l'une des deux personnes soit un peu intimidée, c'est fini, les deux personnages ne se reverront plus, alors que si elles s'étaient d'abord connues sur le net, ce défaut aurait été connu et n'aurait pas gêné.

En bref, nous avons là une façon différente de faire connaissance. D'abord l'esprit, l'âme, le coeur, et ensuite le corps.
Si vous parlez à vos parents de votre nouvel ami connu sur Internet, au vu de leur génération, il y a toutes les chances qu'ils répondent que les amis connu sur le net ça craint. On ne peut pas leur en vouloir, ils sont d'une ancienne génération, quant aux grands-parents on n'en parle même pas (c'est quoi "Power ?").
Je ne suis pas persuadé que le contraire soit réellement mieux, bien au contraire, comme j'ai déjà bien démontré. Vous rencontrez directement votre illustre inconnu, puis vous faites connaissance. D'accord, mais pour parler de quoi ? Vous allez parler de choses intimes directement en tête à tête avec un inconnu ? Bien sûr que non.

Je vais m'avancer peut-être trop vite, mais nos parents vivent ensemble depuis plusieurs dizaines d'années, et je serais presque prêt à parier qu'ils dialoguent moins que nous, entre contacts du net. Qu'en pensez-vous ?
Éh oui, l'approche finale physique n'est pas forcément l'apothéose, ça peut peut-être même être l'obstacle qui détruit tout ce qui a solidement été construit jusque là.

Les relations entre les contacts sont magiques. Bien à l'abri chez soi, nous discutons avec nos amis préférés, de tout ce que nous voulons, et lorsque nous le voulons. Se crée une véritable relation entre les personnes, qui n'aurait peut-être pas pu se faire en vrai. Nous nous forgeons en nous une image de la personne, sa véritable image, ce qu'elle est au fond d'elle, et non seulement son image physique qu'elle n'a pas choisi ainsi que quelques heures de rencontre totalement aléatoires.
Nous avons ainsi, lors d'une véritable rencontre, si rencontre un jour il y a, en soi déjà toute faite la réelle image de la personne que l'on va avoir en face de soi. La peur de l'inconnu n'est plus, nous savons déjà ce qu'il y a à l'intérieur.

Je ne dis pas que les rencontres, d'abord sur le net puis ensuite en vrai sont les meilleures et qu'il faut maintenant toujours procéder ainsi, mais c'est une nouvelle expérience qui d'après moi est encore mieux. Je me souviens d'une discussion sur messagerie instantanée avec une fille qui un jour m'a dit "On se voit quand ?", et je lui ai répondu quelque chose du genre "Pas maintenant, c'est encore trop tôt". Je n'arrivais pas à croire que je lui avais répondu ça, surtout quelqu'un comme moi ! Mais j'ai pourtant eu raison car la première rencontre a été excellente et aujourd'hui nous nous connaissons encore.

C'est merveilleux de voir à quel point les gens sont eux-mêmes sur le net, dans leurs discussions. Au début, la personne peut parfois mentir ou essayer de se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas, cela s'appelle la magie de l'anonymat et je comprends bien que parfois cela peut arriver que l'on puisse avoir honte de sa situation, mais à moyen et long terme on redevient soi-même. Bien entendu, cela peut arriver de parfois mentir, vu que personne ne peut le vérifier, mais dans le cadre de bons amis, cela ne se fait plus. Si cela doit arriver, il en ressort immédiatement un sentiment de honte sur soi-même.

Le net pourrait être un bon remède au changement de la mentalité actuelle. Nous sommes trop attachés au physique et à la première impression. Qui n'a jamais été confronté à un entretien d'embauche ? Vous n'avez jamais été recalé parce que votre entretien a été raté, alors que si le gars vous avait pris à l'essai même pas vingt minutes, il vous aurait gardé à vie ?
J'exagère un peu, mais c'est ça quand même. Tous vos nouveaux contacts vous demandent la même chose dès le début, à savoir l'envoi d'une photo ou l'activation de votre webcam.
Une webcam ? Je n'en ai pas. D'ailleurs, ça ne sert à rien, voir une tête quasi immobile, je n'en vois pas l'intérêt. Une photo ? Je n'ai pas d'appareil photo, je n'ai aucun intérêt à m'en acheter un pour le moment. Mes parents en ont un mais il est rangé alors j'en ferais une plus tard.
Et mes contacts, maintenant, je les ai encore.
Bien entendu, je suis forcément pareil, c'est tentant (et surtout normal) de vouloir savoir à qui l'on a affaire, mais il ne faut pas se bloquer là-dessus.

Les couples d'amoureux, malgré qu'ils se voient tous les jours ou au moins bien souvent, s'échangent tout de même des petits mots sur papier ou s'appellent par téléphone.
Le net permet aussi cette magie. Bien entendu les amis du net ne sont pas amoureux, mais il existe cette atmosphère d'échange de petits mots intimes qui fait que j'apprécie être sur le net.

Peut-être qu'un jour le net perdra sa magie actuelle. Avec les débits qui augmentent, les webcams et les micros qui commencent à être directement incorporés dans les machines, et les lois qui idiotes qui nous interdisent de plus en plus de choses, plus rien ne sera comme aujourd'hui. C'est pourquoi il faut profiter de chaque instant présent, nous ne savons pas de quoi - notre - demain sera fait.

La raison de pourquoi j'aime le net ?
Il me permet d'être plus humain...

C'est un texte veridique, ou tu as un peu dramatise la situation a des fins literaires ?

Sinon, je dois avouer que je partage ta vision des choses.

Non non je n'ai rien exagéré dedans, du moins je ne pense pas. ^^
Là je discute avec "ma" coréenne (very international boy B) yeah yeah 25 ans célibataire si tu as Instant Messenger et que tu es une fille de n'importe quel pays contacte-moi, d'accord je sors...), il est 4h30 du mat' et c'est pas prêt de finir comme à chaque fois (record : 5h51, il faisait jour). :lol:
Je suis son お兄ちゃん (grand frère), on se sent vraiment trop bien, là tout de suite je suis venu à discuter de mon niveau d'anglais qui baisse progressivement depuis que j'ai terminé les études alors que j'étais plutôt bon, alors on discute en anglais (elle cartonne :mellow:). :lolol:

QI > Il y a certaines phrases qui m'ont fait tiquer, tout simplement parce qu'elles sont fausses. Et je peux me permettre de dire cela car j'en ai la preuve.
Donc à moins que le personnage qui raconte cela n'est qu'un personnage et non toi....
'Fin bref.




J'ai retrouvé un texte que je n'ai posté que sur mon espace perso.

Je prends la plume et j'écris...

J'écris les gens pressés, agacés et oppressés. Ils baissent la tête, ne considèrent plus les autres. Ces derniers sont devenus un décor quotidien pour les habitués du pavé.
Parfois, un rire s'envole dans la foule, petit rappel d'humanité. Alors cette dernière lève la tête, suit du regard le fauteur et replonge aussitôt dans ses grises réflexions.

J'écris le temps qui passe, se prélasse ou trépasse. Celui qui, comble du paradoxe, indiffère les gens, mais agit sur leur humeur. Ce temps, inexorablement éphémère, immatériel, incontrôlable, les tient par le bout du nez.
Parfois, il arrive à les faire sortir de leur routine, alors c'est l'animation, le défilé dans les rues. C'est à qui aura la plus courte jupe, l'air le plus décontracté.
Et puis l'automne revient, la foule replonge alors dans ses grises réflexions.

J'écris parfois le papillon qui décolle, s'envole et batifole, venu se perdre dans cette jungle mécanique. Il se pose sur mon pare-brise, joue de ses ailes au rythme du chant des mésanges.
Le soleil perce à travers les nuages et réchauffe sa membrane.
L'instant se fige, le gracieux insecte repart, évite la foule qui reste plongée dans ses grises réflexions.

Je prends la plume et j'écris le monde.


15 Août 2006 à 11:16 #147 Dernière édition: 15 Août 2006 à 11:38 par Links Frei
Citation de: zelda.11 le 15 Avril 2005 à 17:26
CitationVoila un extrait de mon livre !
Vos avis

:blink: Ta écrit un livre! :lol: J'aurai jamais le courage de faire ça!

:D Et si tu ne la pas fini bonne chance!!!(Je parle du livre! :lol: !!!)

Les livres si ta les idées sa vient tout seul, j'en suis a trois écrit ^^ et je te parle pas des scripts de film ou de DA que j'ai faits, sa doit dépasser la 100ène ^^

une explication de mon livre Mike :

Mike est un adolescent de 15 ans qui a toujours grandit dans un squatte,
Sa vie se rythme au descente de police, au combat entre gang auquel il doit malheureusement assisté,
au descente de la sécurité a laquelle il essai d'échapper.

Mais Mike c'est fait des amis et apprends la vie dans ce squatte, il c'est lié d'amitié avec "l'aveugle" un viel homme qui explique de temps en temps les chose a Mike, il y a aussi lisie, une fille du squatte qui a 17 ans et qui essai de suivre la mode a sa façon, Il y a aussi Josh, un petit malin qui souvent mets Mike dans de mauvaise posture.

Mais la vie n'est pas toujours rose au squatte, depuis que Mike est tombé amoureux d'une fille venant des quartiers bourgeois il ne dort plus le soir, il ne fais que de penser a elle, mais il sais très bien que jamais un pauvre garçon vivant dans un squatte ne pourrai jamais approché une telle fille venant d'une famille riche et bien vue en ville, il pensait cela jusqu'a un jour de pluie ou la fille en question se perdit et se retrouva face à face de Mike utilisant une tôle pour accumuler l'eau de pluie et ainsi créer une douche de fortune...

EDIT : Et une petite partie du livre, lorsque Mike se rend compte qu'il pleut :

"A force de penser à ma belle, je n'ai même pas remarqué qu'il pleuvait !
La pluie, elle me fait toujours rigoler, car elle fait fuir les personnes les plus riches comme si une pluie d'acide risquait de ronger leurs beaux habits de velours, alors qu'il ne s'agit que de simples petites gouttelettes d'eau qui ne veulent que descendre sur terre nous faire un petit bonjour.

Pour moi la pluie est aussi synonyme d'hygiène, en effet j'ai pas souvent les 2 cents pour allez prendre une douche dans les toilettes publiques et depuis que le blanchisseur à trouver notre tuyaux de déviation on à plus la douche quand on le veut.

Rapidement je descend les trois étages du squatte pour arriver à son entrée, quel déluge !
Il y a tellement de gouttes d'eau qu'il est presque impossible de voir à deux mètres devant soi, sa ne fais rien après tout c'est bon signe : la douche sera continue !
Mais avant d'aller à mon petit coin personnel je ferme les yeux et me laisse emporter là ou la pluie veut m'amener, quel son, quel fraîcheur, la pluie semble chuchoter quelques mots d'amour à l'oreille du plus attentif, ces quelques mots sont soutenu par un orchestre qu'elle crée en tombant sur certain matériaux, quelle beauté, quelle douceur, et ce petit souffle frais qui rentre sous le t-shirt, nous parcourant tel une main et nous donnant des frissons que pour une fois on apprécie, de plus que la pluie danse souvent avec le vent et que le vent aime aussi s'amuser avec nous, il nous passe dans les cheveux, nous caresse l'oreille, s'amuse à essayer de nous effrayer en sifflant, ou essai de nous dire quelque chose en murmurant à travers les arbres.

Mais assez rêver, il faut que je me dépêche sinon la pluie pourrait s'arrêter et ma douche ne serai plus qu'un bon souvenir, surtout que si demain je croise de nouveau ma belle il faut que je sois présentable… Enfin… Si elle pose les yeux une fois sur moi…"

Sa m'arive d'écrire quelque fois mais je le mettrais peut être plus tard quand tout sera en ordre.
I need a sign ^^'

J'ai eu une poussée d'inspiration ce soir, j'aurais voulu poster mon texte dans mon espace perso, mais je crains qu'il ne soit trop grand pour cela.
Je ne l'ai pas relu entièrement, il est donc possible qu'il s'y cache quelques fautes.




Il était un couloir…

Dans ce couloir froid, j’avance. Je ne vois rien, je ne sens rien ni n’entends, seules mes mains me servent de guide.
J’étends mes bras sur les côtés, je ne sens que la pierre, froide sous le contact de mes mains encore chaudes. Chaudes pour combien de temps encore ?
Je suis seule dans ce couloir interminable. Il n’y a personne, pas même une quelconque forme de vie… Quoique…

J’avance inexorablement. Je n’ai rien d’autre à faire que mettre un pied devant l’autre, alors je me mets à penser.
Je réfléchis.
Pourquoi le froid provoque ce mal-être en nous ? Parce qu’il est toujours associé à la mort ?
La morte signifie pour nous pas de vie. Plus d’énergie émanant de notre chair. La pierre est morte, elle est froide. Ta main est chaude, elle vit encore.

Pourquoi la pierre est-elle si froide ?
La pierre est un minerai, voyons. Elle ne possède pas de métabolisme. Elle ne vit pas. Elle est morte, en quelque sorte.
Mais dans sa mort, elle émet des odeurs, des propriétés médicales dont nous avons besoin. De sa mort, elle donne la vie. Sa mort n’en est pas une finalement.

Finalement, la mort et la vie sont des notions étroitement liées. Voire parfois, imbriquées…

J’ai froid. J’ai froid donc je vis encore. Je commençais à en douter : pas de vue, pas de son, la seule forme de vie dans ce couloir reste la trace de mes pas, faite dans cette terre sèche.

Et puis soudain j’entends un souffle. Léger. Doux. Mais inquiétant malgré tout.
Non.
Je ne l’entends plus, je le ressens. Il caresse doucement le côté droit de mon cou.
Est-ce mon imagination ?
Je regarde derrière moi. Personne. Je ne vois toujours que du noir.

Le souffle s’est arrêté. Peut-être n’était-ce qu’un vent léger.
Cette idée me ragaillardis. Le vent signifie une sortie.
Alors je continue à marcher. Et je replonge dans mes réflexions.

Le silence. Je n’entends rien dans ce couloir, à peine le bruit de mes pas, étouffés par le sol terreux.
Lui aussi inquiète les gens.
Le silence ne signifie pas forcément la mort, il signifie aussi la paix, le calme. Il existe des instants calmes et de paix dans nos vies.
Les gens qui s’inquiètent du silence ont-ils déjà apprécié ces rares instants ? Je ne le crois pas. Ils ne s’en inquiéteraient pas, sinon.
C’est dommage, me dis-je. Il y a tant à apprendre sur soi dans ces instants. Placez-vous dans un paysage naturel et cet instant devient magique. Magique pour les oreilles, magique pour les yeux. Ouvrez grands tous vos sens ! Et appréciez la beauté de la vie.

Ouvrez les yeux et regardez ce qui vous entoure. Ce ne sont que couleurs qui se mélangent savamment pour créer un paysage lumineux et en accord avec les sons. Le soleil abat ses rayons sur ces colorations et en accentue la teinte, plus chatoyante, plus lumineuse, elle chatouille notre rétine et stimule notre vision.
Elle nous ébloui de beauté.

Fermez les yeux et écoutez le son de la nature. Ça vie, ça papillonne, ça chante, ça souffle. Autant de bruits mais qui curieusement, au lieu de nous assourdir, nous apaisent. Ce son est doux, ce sont est reposant.
Écoutez votre c½ur qui bat. Ce son régulier, sourd, presque inaudible. Il bat la cadence de la vie.

Un son. Irrégulier. Ce n’est pas là mon c½ur qui bat, c’est plus fort et arythmique. Il me ramène à ce couloir. Presque l’infini.
Je m’arrête, j’écoute, j’essaie d’en déterminer la provenance. Comme si ce son m’avait vu stopper ma marche, il s’arrête, lui aussi.
Le souffle reprend. Il repasse dans mon cou puis se noie dans mes cheveux qui volent doucement. C’est comme une caresse sur ma peau. Il est froid, mais bizarrement, ne m’inquiète pas.
Et puis j’entends ce murmure à mon oreille :
« Ilúvënis… »
Je ne comprends pas.

Je continue à avancer, accompagnée de ce souffle qui quelque part me rassure. Il constitue la seule forme de vie que j’ai pu voir depuis mon arrivée dans ce couloir.

Comment suis-je arrivée dans ce couloir, au fait ? J’ai oublié. Je n’ai plus de repères temporel ou géographique.
Le seul lien avec la vie est ce souffle, qui me rappelle que je sens encore les choses, cette voix, qui me rappelle que j’entends.
J’entends, je ressens, je suis donc encore vivante.

J’avance encore et encore… Et soudain, une vision que je n’attendais plus : j’arrive enfin au bout de ce couloir.
C’est une porte argentée. Elle ne luit pas, mais éclairci doucement ce noir qui m’a accompagné jusqu’alors.
Et puis je me rends compte que le battement reprends, plus je m’approche, moins il se fait sourd. Apparemment, tout se passe de l’autre côté de la porte.

« Ilúvënis… »

Ce souffle, mon ami de ces quelques instants, continue de jouer sur ma peau. La voix prend plus d’entrain, on dirait qu’elle m’invite à pousser la porte.
Je voudrais sortir de ce sinistre couloir.
Je saisis la clenche, entrouvre doucement la porte. Un rayon lumineux envahi alors les ténèbres. J’ouvre alors la porte, mes yeux ne sont plus habitués à cette lumière. Malgré moi, je ferme les yeux.
Puis, petit à petit, je distingue des formes. Je sens le souffle rejoindre ces formes. D’invisible, il prend de plus en plus de consistance pour finalement se mêler à ces autres formes.
Il y a comme une musique, douce, chaleureuse, rassurante. Elle me semble si familière… C’est comme si je l’avais toujours entendue.

Mes yeux s’habituent à la lumière, je vois plus clairement ce qui s’offre à moi. C’est beau. Mais quelque part, ça me terrifie.